Les Français sortent par la petite porte
Espérer la qualification relevait du miracle. Une victoire, en revanche, aurait permis aux Bleus de Philippe Blain de quitter le mondial italien sur une bonne note. Le technicien français n'eut ni l'un ni l'autre. Après une défaite amère contre les Etats-Unis en trois sets, ses joueurs se sont inclinés en quatre manches contre leurs voisins italiens. Constamment menés au score, et trop rarement en mesure de contrecarrer les offensives adverses, les Bleus ont surnagé avant de s'incliner logiquement.
Dans un contexte difficile, avec l'expulsion d'Earving Ngapeth du groupe ce mercredi pour une altercation avec son entraîneur, les Bleus ont tout de même montré des qualités d'orgueil, notamment en sauvant une balle de match dans la troisième manche. Insuffisant. L'Italie, favorite de la rencontre, exulte. L'enjeu était moindre, une simple victoire, quelque soit le score, suffisait pour les qualifier en demi-finale.
Ecrasés d'entrée par la pression italienne, les Français ont fait preuve d'une trop grande maladresse aussi bien offensive que défensive pour espérer rivaliser. Le groupe tricolore, à l'image de Nicolas Madeleux, qui par deux fois manquait son attaque, offrait sur un plateau l'avantage aux Italiens (8-3). Quelques minutes plus tard, devant des Français asphyxiés, l'Italie s'envolait : (18-13) avant de plier la première manche (25-18). Le deuxième set voyait les Français mieux groupés défensivement, parvenir maîtriser les assauts adverses. Kieffer, auteur de petits miracles en récupération, permettait à de retarder l'échéance. Malheureusement, le contreur italien Mastrangelo, impérial au filet faisait douter peu à peu les offensives tricolores. Comme face aux Etats-Unis la veille. 2e set plié avec autorité : (25-20).
Le troisième set donna de vrais motifs de satisfaction. Plus en réussite, les Français s'offraient un baroud d'honneur, se payant même le luxe de mener (12-9). Engagés dans un bras de fer face aux Transalpins, les Français sauvaient une balle de match avant de conclure la manche à (27-25). Pour l'honneur.
Le dernier set, plus indécis, a vu les Italiens douter avant de tourner à leur avantage : (25-19). La France jouera vendredi contre la République Tchèque, avant d'affronter l'Argentine le lendemain pour une place entre 9 et 12e.C'est un net recul par rapport aux deux dernières éditions en 2006 (5e place) et en 2002 où ils avaient décroché la médaille de bronze.
Les déclarations :
Philippe Blain (sélectionneur de l'équipe de France): "Il nous a manqué plein de choses pour battre l'Italie mais au moins on est allés sur le terrain tous ensemble avec l'envie de se défoncer les uns pour les autres. On a montré une envie de jouer ensemble, on a retrouvé un état d'esprit, on aurait dû faire ça plus tôt. Voir douter les Italiens ça m'a fait plaisir. Au moins on a fait notre devoir, on a joué le jeu jusqu'au bout. "(Sur l'exclusion de Ngapeth) J'ai voulu préserver le groupe et ça a été une erreur, car au lieu de le préserver ça l'a seulement miné. Je ne pensais pas être amené un jour à prendre ce genre de décision, surtout en plein milieu d'une compétition. Mais j'aurais dû prendre cette décision deux ou trois jours plus tôt, ça aurait fait du bien à beaucoup de monde. Une équipe est une entité sociale, il y a des règles, il faut les respecter, sinon on est puni. Si on veut pas jouer avec une équipe, en être partie prenante, on n'a rien à +foutre+ dedans."
Guillaume Samica (attaquant de l'équipe de France): "On partait avec beaucoup de points de retard face à l'Italie aujourd'hui. Une défaite 3-0 ou 3-1 ça change pas grand-chose mais on a su se battre pour gagner ce troisième set à la française avec des joueurs qui ont amené de la joie et de l'envie. Je ne dirai rien sur Earvin (Ngapeth)."
Jean-François Exiga (libero de l'équipe de France): "On s'est bien battus, on a fait une belle prestation. Franchement l'absence de Rouzier nous fait très très mal. Avec lui, je pense qu'on aurait gagné ce soir. Maintenant ce serait bien de finir neuvième pour au moins terminer dans les dix meilleurs au monde. C'est sûr qu'on a pris des coups cette semaine, dans le sport et en dehors."
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