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Capitaine Toniutti : "Dans la Team Yavbou, on se défonce les uns pour les autres"

Jusqu'au tournoi de qualification olympique (TQO) à Berlin (du 5 au 10 janvier 2016), nous vous faisons découvrir un peu plus les joueurs de l'équipe de France. Benjamin Toniutti est revenu sur l’état d’esprit qui anime le groupe France depuis quelques années. Il a confié son bonheur d’être le capitaine de cette Team Yavbou qui déchire tout sur son passage. Il a surtout évoqué son rôle auprès des joueurs et du staff et le juste milieu à trouver entre délires communs et sérieux pendant l’épreuve.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
Le joueur français Benjamin Toniutti

Quand et comment avez-vous appris que vous alliez devenir capitaine de l’équipe de France ?
Benjamin Toniutti: "Laurent Tillie me l’a annoncé avant la Ligue Mondiale 2013. L’équipe de France était en stage à Montpellier. Il savait que je faisais partie de la génération 1989-90 et que j’avais déjà été capitaine chez les jeunes. Il voulait quelqu’un de cette génération".

Vous avez seulement 26 ans. Votre remplaçant Pierre Pujol en a 31. Comment gérez-vous le fait d’être un jeune capitaine ?
B.T.: "Quand j’ai été nommé, j’étais juste un jeune international de 23 ans. Je ne pense pas que ça soit obligatoire d’être un ancien pour être capitaine, même si c’est ce qui se faisait avant. J’étais très heureux qu’on me le propose. Ma relation avec Pierre est super. Il m’apporte son expérience et c’est forcément rassurant. En plus, on joue au même poste donc je sais qu’il peut me suppléer si je ne suis pas bien un jour".

"On rit beaucoup et on vit bien"

Comment décririez-vous votre rôle de capitaine de cette équipe de France ? Gérer les différents égos du Team Yavbou, est-ce facile ?
B.T.: "Ma relation avec mes coéquipiers est bonne. J’ai été bien accepté. Le groupe vit bien, il est très réceptif aux conseils. Laurent (Tillie) ne me demande rien de spécial sauf si vraiment il a un message particulier à faire passer. Après, sur le terrain, chacun à son rôle à jouer, son leadership, sa personnalité. Mon rôle est davantage en dehors du terrain. On est tous différents et on se complète bien. On a les mêmes délires. Même si on a des caractères différents, on se défonce les uns pour les autres".

L’ancien rugbyman Jean-Pierre Rives dit que pour faire une équipe, il faut des sages et des fous. L’équilibre est-il idéal dans cette équipe ?
"Oui, totalement. La citation est bonne. Il faut de tout pour faire une équipe et la notre ne déroge pas à la règle. L’équilibre est là. On a des fous et des gens plus tranquilles. On rit beaucoup et on vit bien en tous cas".

Est-ce difficile de faire s’entendre les différentes générations ?
B.T.: "On s’entend vraiment très bien. On a toujours plaisir à se retrouver pour les rassemblements de l’équipe de France car on a toujours des trucs à se dire, des anecdotes, des choses qui se passent dans nos clubs puisqu’on vient pas mal de pays étrangers. On est une bande de potes qui vit beaucoup ensemble, entre les stages et les voyages. Le premier entraînement, celui où on se retrouve après une longue séparation, est toujours marrant. Tout le monde a des choses à raconter". 

Recadrez-vous régulièrement les troupes ou est-ce un groupe sain ?
B.T.: "Non, pas vraiment ; En tous cas, si je dois recadrer quelqu’un, je ne le fais jamais devant tout le monde. Je prends le mec à part pour discuter tranquillement avec lui. On peut parler de choses plus personnelles que de volley. J’aime discuter et je sais maintenant comment faire".

"Toujours sérieux pendant les matches"

Participez-vous aux facéties du groupe ou gardez-vous une certaine distance en tant que capitaine ?
B.T.: "Je participe bien sûr. Je ne suis pas le dernier pour ça. Je suis à fond dans le groupe notamment quand on fait les photos d’avant match. On arrive à être décontractés et à tout faire dans la bonne humeur. On sait quand se concentrer pour avoir de la détermination dans ce qu’on fait. On est toujours sérieux pendant les matches. On n’a jamais gagné en faisant les clowns".

Vous avez une belle image auprès des supporters de volley et même du grand public…
B.T.: "On sent que le public aime notre façon de fonctionner. Il a besoin de s’identifier à une équipe fun, qui a une identité. Une équipe ouverte aux médias, aux spectateurs. Une belle équipe de France. L’état d’esprit est vraiment bon et ça se sent."

Avez-vous le sentiment d’avoir progressé dans votre rôle de capitaine ?
B.T.: "J’ai progressé mentalement, j’ai plus confiance en moi, dans mon jeu aussi, dans mon rapport au staff également. Je suis personnellement plus fort, comme passeur et comme capitaine, donc j’arrive à remobiliser les mecs tout en étant plus efficace dans mon rôle de passeur. J’ai totalement pris conscience de la situation".

Le TQO de janvier va se passer en Allemagne, à Berlin. Vous qui avez évolué à Friedrichshafen, vous vous attendez à quelle ambiance ?
B.T.: "Le public allemand peut être chaud. Je connais bien la salle de Berlin où se tiendra le TQO en janvier. Elle contient 10 000 places. L’objectif sera la qualification directe pour Rio mais les Allemands ont l’avantage de jouer chez eux (même si la France n’est pas dans le même groupe, NDLR). Ils s’étaient déjà qualifiés pour les Jeux de Londres comme ça. Et l’équipe de France avait perdu en Bulgarie lors du TQO de 2012 devant un public survolté. Depuis quelques temps cependant, on arrive plutôt bien à gérer ces grosses ambiances comme à Turin ou en Bulgarie lors du dernier Euro. Et puis il y aura sûrement des Français dans la salle".

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