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Vendée Globe : de la foule du départ à la solitude du marin

Le départ du Vendée Globe 2016 est donné dimanche à 13h02. Mais les 29 marins quittent le port des Sables d'Olonne dès 8h50 pour rejoindre la zone de départ. Ils laissent derrière eux une foule pour se retrouver seuls face aux éléments. 

Article rédigé par Jérôme Val, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le skipper anglais Alex Thompson remonte le chenal du port des Sables d'Olonne sous les yeux du public avant le départ du Vendée Globe le 6 novembre 2016.  (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

Les 29 bateaux du Vendée Globe 2016 partent dimanche 6 novembre pour un tour du monde à la voile de trois mois en solitaire. Dès 8h50, les bateaux remontent le chenal du port des Sables d'Olonne pour rejoindre la zone de départ, au large. Le coup d'envoi de la huitième édition du Vendée Globe est donné 13h02. En quelques heures, les skippers vont passer d'un univers envahi par la foule à la solitude la plus totale. Une transition parfois difficile à gérer. 

Un ascenseur émotionnel

Pour comprendre, il faut dérouler le film des derniers jours jusqu'au départ. D'abord il y a les sollicitations par centaines pendant trois semaines : les médias, le grand public, les sponsors. Les moments de répit et le calme sont rares pour les skippers. Et puis en ce jour de départ, il y a les adieux sur le ponton, les dernières embrassades, la remontée du chenal et un dernier bain de foule avant le large.

"Le départ, c'est la transition, les au revoir peu de temps avant, les larmes très probablement. Et puis ça y est, c'est parti, on bascule d'un monde à l'autre", raconte le navigateur Morgan Lagravière qui compare ce moment à un ascenseur d'émotions. "Cette transition ne se fait pas d'un claquement de doigts. Il va falloir quelques heures, quelques jours pour vraiment rentrer dans le rythme."

Il va falloir que je me déshumanise progressivement pour rentrer en mode course

Morgan Lagravière

Cette transition est même si difficile à gérer que Louis Burton a du mal, physiquement, à encaisser ce passage entre le trop-plein et le vide. "La notion de contraste est extrêmement violente entre la phase de départ et le moment où les derniers bateaux accompagnateurs commencent à nous larguer. À ce moment, j'ai un petit haut-le-coeur", confie le skipper de 30 ans. "Ça arrive très vite : on part vers 13 heures, et quelques heures plus tard, il fait nuit."

Un moment d'excitation pour certains

Celui qui participe pour la deuxième fois à cette course redoute "l'entrée dans la première nuit", le moment où il réalise qu'il est seul et qu'il part pour trois mois. Les questions se bousculent alors dans sa tête avant de se souvenir "qu'on a décidé d'être là, qu'on est là pour aller le plus vite possible".

Tous les skippers de la course ne craignent pas forcément ce moment. Pour d'autres, c'est même un moment libérateur. Vincent Riou, ancien vainqueur du Vendée Globe ne tarde pas trop à se mettre en mode course et compétition. "C'est pour cela qu'on vient, c'est cela qu'on aime. On ne se fait pas prier. En général, dès les premières minutes, les premières heures de course, on est parti, on est dans le tempo. (...) C'est pour ça qu'on travaille de long mois."

On attend toujours ce moment avec impatience

Vincent Riou

Samedi, les conditions météos des premières heures de course ne vont pas permettre de gamberger. Cela devrait aller très vite, le meilleur remède pour ne pas trop penser à ces derniers jours sur terre. 

Reportage avec les skippers du Vendée Globe juste avant le départ

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