Armel Le Cléac'h, vainqueur du Vendée Globe : "Une partie de moi est encore en mer"
Le Français Armel Le Cléac'h a remporté jeudi le Vendée Globe 2017. Le skipper était présent samedi sur franceinfo pour partager ses impressions et évoquer son avenir.
Deux jours après son arrivée triomphale aux Sables-d’Olonne, le skipper Armel Le Cléac’h savoure son premier succès sur le Vendée Globe. Un tour du monde en solitaire réalisé en 74 jours et un peu plus de trois heures. Invité de franceinfo, samedi 21 janvier, Armel le Cléac’h s’est dit encore "sur un petit nuage".
franceinfo : Deux jours après votre arrivée, comment vous sentez-vous ?
Armel Le Cléac'h : J’étais très concentré sur la course. Jusqu'au bout. L’après, c’est aussi difficile. La transition est assez brutale. On est 74 jours tout seul sur son bateau, on s’est habitué à vivre dans un espace réduit avec un confort sommaire. Et tout d’un coup, tout le monde qui nous accueille. Tout le monde veut nous voir, nous parler, nous poser des questions. C’est compliqué de tout gérer. Heureusement, j’ai des gens autour de moi qui m’aident. Mais j’ai hâte de rentrer chez moi pour me reposer. Pour l'instant, je suis encore sur un petit nuage. Une partie de moi est encore en mer.
Qu’est-ce qui a fait que vous n’avez pas lâché ?
Je voyais l’arrivée qui se profilait. Après toutes ces années de travail, je ne pouvais pas lâcher. J’ai utilisé l’expérience de tout ce que j’ai vécu, notamment il y a quatre ans et ce Vendée Globe perdu à quelques heures près. Je ne pouvais pas revivre ça. Le physique a été très sollicité. C’est un marathon le Vendée Globe. On part pour trois mois de course et il faut se battre jusqu’au bout. Alex Thomson nous a mis la pression dans la descente de l’Atlantique, cette pression a fait qu’on est allés très vite du début à la fin.
Quel a été le moment le plus dur ?
Le 13 décembre, une de mes voiles est tombée. Le crochet qui la tire au mât s’est cassé. Il était défectueux. C’était mon moment le plus dur à vivre. Il a fallu qu’on se remotive. J’ai essayé de mieux gérer l’utilisation des voiles. Ça fait partie du jeu. Mais ça aurait été plus simple si ça n‘était pas arrivé. Il y a des moments où l'on peut profiter. On est privilégiés car on voit des lumières incroyables, des nuits étoilées. On se sent tout petit. Le Cap Horn a été aussi un moment très fort car j’étais en tête. Ce sont des belles images qui vont rester dans ma tête.
Pour vous, ce Vendée Globe est-il une page qui se tourne ?
On a déjà lancé depuis plusieurs semaines la construction d’un grand trimaran. Il va être mis à l’eau en août. Après cette victoire, une page se tourne pour moi. Ca fait dix ans de ma vie que j’essayais de courir après ça et on y est arrivé. L’année prochaine, il y aura la Route du Rhum, où j’ai ma revanche à prendre (il avait dû déclarer forfait en 2014).
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