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Le QG de la Transat Jacques-Vabre installé dans la maison de son directeur : "Cela apporte de la richesse et de la réactivité"

La bataille se poursuit en mer jeudi pour les concurrents de la Transat Jacques-Vabre. Une course suivie de très près par son directeur, depuis sa maison au Havre (Seine-Maritime). C’est là qu’a été installé le QG.

Article rédigé par Jérôme Val, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Francis Le Goff, le directeur de course de la Transat Jacques-Vabre, surveille la course depuis son salon au Havre (Seine-Maritime), en novembre 2021. (JEROME VAL / RADIO FRANCE)

Par la grande fenêtre du salon, on aperçoit jeudi 18 novembre sur la ligne d’horizon les énormes grues du port de commerce du Havre (Seine-Maritime). En se contorsionnant un peu, on peut aussi distinguer le bassin Paul-Vatine où les 79 bateaux de la Transat Jacques-Vabre étaient amarrés avant le départ le 7 novembre dernier. Mais dans cette vaste pièce de la maison de Francis Le Goff, le directeur de la course, tous les regards sont tournés vers l’énorme écran installé devant la bibliothèque.

Trois ordinateurs sont posés sur la table et cinq personnes se relaient 24 heures sur 24 pour surveiller les bateaux et les concurrents. Bienvenue au QG de la Transat Jacques-Vabre. "Il est un peu atypique cette fois-ci parce qu’il est chez moi", sourit Francis Le Goff, directeur de course sur cette 15e édition. "Il y a beaucoup de bateaux à suivre, beaucoup de marins aussi puisqu’ils sont en double, poursuit-il. C’était la solution idéale : avoir un PC dans le salon et des chambres à l’étage pour se reposer."

À chacun son quart de surveillance

Sur les écrans, les positions des bateaux sont affichées. Les images satellites permettent d’analyser les courants et les vents. Installer la direction de course à domicile est complètement inédit. Ici, à chacun son quart, de nuit comme de jour, à l'image d'un bateau. "Ma journée commence à 4h30", raconte Yann Chateau, le directeur de course adjoint de la Transat. "Je commence par faire un petit point sur la course, pour faire un état des lieux de ce qui s’est passé pendant la nuit. Ensuite, vient l’analyse des fichiers météos du matin." C’est comme cela que se construit le rythme des journées depuis le départ, dans le vaste salon de cette maison située sur les hauteurs du Havre.

Yann Chateau, directeur adjoint de course de la Transat Jacques-Vabre, suit la course depuis la maison de Francis Le Goff au Havre (Seine-Maritime), en novembre 2021. (JEROME VAL / RADIO FRANCE)

"C’est un format qui me plaît beaucoup parce que cela soude l’équipe de direction de course, complète Yann Chateau. C’est un mode de fonctionnement adaptable, selon les envies de chacun et les besoins de la course. C’est à la fois plaisant et fonctionnel." C’est bien l’avantage de surveiller la course depuis chez soi : n’avoir que quelques marches à descendre pour être devant les écrans. "On est beaucoup plus sereins", développe Francis Le Goff, Havrais d’adoption depuis une trentaine d’années. "On est tous ensemble, tout le monde participe à la réflexion. Cela apporte de la richesse et de la réactivité quand c’est nécessaire et quand un événement de mer se déroule."

De l’avis général, cette 15e édition de la Transat Jacques-Vabre est plutôt tranquille dans sa gestion, en raison notamment d’une météo exceptionnellement clémente à cette période de l’année. "Je n’ai même pas eu une seule fois le médecin en ligne pour des bobos de marins, ce qui est exceptionnel", s'amuse le directeur de course.

Le transmission des informations optimisée

À quelques mètres des écrans, l’autre lieu stratégique est la cuisine. C'est l’occasion de passer quelques moments très agréables autour de coquilles Saint-Jacques ou d’un plat de poisson. "Cette ambiance est vraiment très plaisante", raconte Sylvie Viant, ancienne navigatrice et directrice de course sur les quatre précédentes éditions de la Transat Jacques-Vabre, entre 2013 et 2019. "De plus, cela me permet de découvrir cette ville du Havre. Si j’ai un peu de temps cet après-midi, j’irai faire un petit tour au musée d’art moderne, le MuMa."

Dans ce huis-clos havrais, il n’y a même pas eu de tensions ou de discussions très appuyées. "Ça pourrait être le cas parce qu’il y a quelques caractères bien trempés, s’amuse Francis Le Goff. Quand on s’engueule, souvent, c’est par manque d’informations. En étant ensemble, on a tous le même niveau d’information en permanence. Le consensus se fait très rapidement. Il n’y a même pas eu une petite anicroche." Peut-être au sujet de la cuisine : trop de sel, trop de poivre ? "Non, même là, ça s’est bien passé."

La vue va bientôt changer pour tous ceux qui sont au QG de course havrais : la direction de course va s’installer à partir du weekend des 20 et 21 novembre au 17e étage d’une tour du port de Fort-de-France, en Martinique, pour suivre les arrivées des concurrents les plus rapides, sans doute dès mardi 23 novembre.

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