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3e étape de la Solitaire du Figaro, Dunkerque Saint-Nazaire : "Un monument, tout va se jouer là", selon Yoann Richomme

Le départ de la 3e étape de la 51e édition de La Solitaire du Figaro sera donné ce samedi, à 16 heures devant l’entrée du port de Dunkerque. 492 milles à parcourir sur la route théorique qui sépare la ville des Flandres de l’arrivée en Loire-Atlantique, à Saint-Nazaire. Une première, et quel morceau de choix. En pleine actualité du Tour de France cycliste , on pourrait dire que les marins vont s’attaquer à une grande étape alpestre avec le Galibier, la Madeleine et l’Alpe d’ Huez. Rien que ça…
Article rédigé par Eric Cintas
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Carte du parcours de la Solitaire du Figaro, étape 3 Dunkerque - Loire-Atlantique

Yoann Richomme a beau tourner et retourner la carte dans tous les sens, il regarde cette étape les yeux grands ouverts, avec envie, car ce genre de navigation, les Figaristes adorent. Le vainqueur de la Solitaire 2019 aurait presque envie de sauter dans son Figaro et de les rejoindre. "Au routage de ce matin, j’ai calculé qu’il faudrait plus de quatre jours de mer. On ne peut pas la raccourcir, comme c’est de la route directe il n y a pas de détours, ça va être long et intéressant. Elle est géniale, j’aurais vraiment aimé la faire car elle est très compliquée en termes de navigation ou de coups à jouer. Le scénario n’est jamais stable dans ce genre d’étapes, tu as quelque chose qui arrive toutes les six heures. Ce n’est pas du tout un concours de vitesse comme sur la dernière où ils ont envoyé vite le spi dès le retour de l’Angleterre, ça peut être tordu pour des mordus."

Pour les spécialistes de la météo

La météo va joueur un rôle très important dans cette étape, car il faut que les marins se projettent sur quatre jours. Et les données ne sont que parcellaires. Il y aura énormément de choses à faire sur l’eau, explications de Yoann Richomme : "Déjà les prévisions sont compliquées au bout de deux jours. Là, les solitaires auront la météo du départ ponton, puis des bulletins simplifiés donnés par l’organisation. Le travail se fait en amont et pendant, il faut se resituer et faire des choses simples, se concentrer sur sa route, essayer de prendre le temps de réfléchir, penser aux renverses de courant. Sur cette étape, il y en a au moins une douzaine. A plusieurs endroits ça peut faire un passage à niveau, le plus gros sera le raz Blanchard (à la pointe du département de la Manche) même si ce sont de petits coefficients de marées (30) on peut avoir 4 ou 5 nœuds de courant.  Après avoir passé la côte nord Bretagne et le raz de Sein, il y aura des transitions météo, il faudra être intelligent sur l’eau, la Solitaire va se jouer là."

Passage dans les courants au raz Blanchard

Alors qui pourra tirer son épingle du jeu ? Ce genre d’étapes est taillé pour des marins d’expérience. Et Yoann Richomme avance tout de suite des favoris, sans trop de craintes de rater son pronostic : "Armel bien sûr jouera devant, même s’il ne pourra pas gérer grand-chose car les 37 minutes d’avance ne sont pas si confortables que cela. C’est une vrai étape de connaisseurs de cailloux, de thermiques, de renverses de courant. De ce côté-là  il est bien équipé car il faut avoir de l’expérience sur ce genre d’étape. C’est un truc de spécialistes, le vainqueur de la solitaire sortira de cette étape, je ne crois pas trop me tromper en pronostiquant Armel Le Cléac’h, Yann Eliès ou Xavier Macaire, les gros bras, je ne prends pas trop de risques." 

Ce ne sera pas une étape de large, ni pour un bizuth (dans le jargon marin qui participe pour la première fois à la Solitaire du Figaro). Poussant l’analyse, Yoann Richomme ne voit pas de surprises dans le déroulement de la course. La gestion du sommeil aura un rôle important à jouer aussi. "C’est long quatre jours, et même un peu plus. C’est la troisième étape, on est fatigué, la première nuit ça va piquer, il va falloir faire une gestion du sommeil. A bord tu es obligé de dormir deux à trois heures par jour, alors ok tu mets le pilote automatique mais ce n’est pas une règle en soi. Ceci dit, ça te permet de te reposer et de réfléchir. Et quand tu as des scénarios avec beaucoup de mer, tu peux barrer de 8 à 12 heures d’affilée."

 

Yoann Richomme se rappelle que tout s‘est joué l’an dernier lors de la troisième étape et du passage à Aurigny, il en salive par avance. "J’ai aussi l’impression de revoir mes années Tour de France à la Voile, c’est une partie que j’adore, jouer des petits coups sur des petits bords, entre courants et cailloux, car le Figaro c’est une double école, celle de la course au large et de la navigation côtière."

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