CARNET DE BORD. Route du Rhum 2022 : "En partant dimanche, cela aurait été de la survie", estime Jérémie Beyou après le report du départ
Initialement prévu dimanche à 13h02, le départ de la course a été reporté à mardi ou mercredi par les organisateurs en raison de conditions météorologiques difficiles.
"Soulagé mais frustré". Après le report du départ de la Route du Rhum 2022 initialement prévu ce dimanche 6 novembre à 13h02 depuis Saint-Malo, le skipper Jérémie Beyou, qui concourt dans la catégorie Imoca à bord de son bateau Charal, était "mitigé", samedi. Les organisateurs ont annoncé que la course s'élancerait mardi ou mercredi prochain, lorsque les conditions météorologiques se seront améliorées.
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"C'est une situation inédite. Personnellement, je m'attendais pas trop à cette décision. J'ai posé la question du report à la direction de course mercredi dernier pour essayer d'anticiper... N'ayant pas eu de réponse, je me suis préparé à partir.
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Mais, au vu de ces conditions très engagées - à la limite de ce qu'on sait faire - et compte tenu de la volonté de la direction de regarder la flotte dans son intégralité, c'est assez logique. Nous, en Imoca, on pensait être capables d'y aller, mais il y a d'autres catégories. C'est sûr que s'il y a des bateaux en avarie et des marins en difficulté, c'est un problème pour tout le monde.
"Je suis dans un sentiment mitigé"
Cela ne fait jamais plaisir de naviguer dans ce genre de situation, donc il y a du soulagement, mais aussi une part de frustration de s'être préparé, concentré et mis en condition sur les dernières heures. Mentalement, j'étais déjà dans mon match. Il va falloir tout reprendre de zéro.
"Cela n'aurait pas été agréable d'aller se faire casser la figure".
Jérémie Beyou (Charal), skipper Imocaà franceinfo: sport
En partant dimanche, cela aurait été de la survie. Avec Charal, on avait essayé d'adapter le bateau en conséquence, de faire les meilleurs réglages et de trouver les bons angles d'attaque par rapport aux vagues, les vitesses maximales pour pas faire trop de dégâts. Ce sont les conditions les plus complexes que j'ai rencontrées de ma vie.
"Profiter des gens qui sont venus nous voir"
Aujourd'hui, il faut profiter des gens qui sont venus nous voir, puis faire une grosse journée de break demain. J'espère que d'ici-là, on connaîtra l'heure exacte du départ. La cellule météo va rester active pour savoir si on reste dans les mêmes conditions de vent. A priori, ce sera toujours un vent fort, mais si ça se calme, il faudra qu'on change beaucoup de choses parce qu'on a préparé le bateau pour de la brise.
Ceux qui gèrent la cellule stratégique vont aussi s'activer jusqu'au départ parce que la stratégie peut être totalement différente, que ce soit la route ou même le choix des voiles à emporter à bord.
Comme cette semaine où je suis resté dans ma bulle, je vais essayer de couper jusqu'à lundi pour me reconcentrer à quelques heures du nouveau départ. Je vais m'économiser parce que ça risque malgré tout d'être une course très engagée. Il faut donc essayer de perdre le moins d'énergie d'ici-là."
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