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Cammas a avalé la moitié de son Rhum

Après quatre jours de course, Franck Cammas sur "Groupama 3" caracole toujours en tête de la Route du Rhum où il vient d'atteindre la mi-course, à 1.723 milles de l'arrivée à Pointe-à-Pitre. Sur la route sud balayée par les alizés, le skipper aixois est lancé, à grande vitesse avec une moyenne ce jeudi de 24 noeuds, dans sa quatrième participation à cette reine des transatlantiques en solitaire. A 37 ans, le détenteur du "Trophée Jules-Verne" ne l'a jamais gagnée.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
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Groupama

Derrière lui, à 300 milles, Thomas Coville a profité de cette journée pour fausser compagnie aux vents contraires. Au classement de 19h40, si le leader filait à 15,5 noeuds, son premier poursuivant fusait à 27,3 noeuds. Sur la route directe, Thomas Coville a sauté à pieds joints sur des vents le portant jusqu'à 28 noeuds de vitesse. Depuis, il comble son retard sur Cammas tout en prévenant "que cela ne devrait pas être très rock'n roll dans les heures à venir". D'ores et déjà, un front tropical menace une flotte dont tous les acteurs ne la subiront pas avec la même force. Troisième des ultimes derrière Cammas et Coville, Yann Guichard sur "Gitana 11", un temps scotché jeudi, semble avoir un peu jeté l'éponge. "Désormais, à moins de profiter d'un gros coup, Coville et Joyon régateront pour la deuxième et la troisième places", dit-il.

Desjoyeaux rame

Michel Desjoyeaux, qui participe à la Route du Rhum à la barre d'un monocoque de 60 pieds (18,28 mètres), ne se donne plus guère de chances de remporter la transat Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) - Ponte-à-Pitre (Guadeloupe) dans sa classe. "Ce n'est pas là qu'il fallait être manifestement, a déclaré Desjoyeaux, sans doute le marin français le plus titré. J'en suis maintenant convaincu". "J'ai perdu pas mal de temps dans le contournement de l'anticyclone (des Açores), a ajouté "le professeur" (son surnom). Plus que je ne pensais. Devant nous (ndlr: sur la route sud), ça ne veut pas s'ouvrir, ça se complique même". "C'est là-haut (au nord des Açores) que ça passera, c'est maintenant une certitude", a-t-il conclu. Avec son tout nouveau Foncia, un plan VPLP-Verdier de nouvelle génération, Desjoyeaux a choisi de contourner l'anticyclone des Açores par le sud, une option qui se révèle décevante puisqu'il occupait jeudi la 9e et dernière place de sa classe. Au pointage de 20h00 jeudi, il accusait un retard de 148,7 milles (environ 268 km) sur Roland Jourdain (Veolia Environnement), qui a choisi la route nord.

"Bilou" est suivi de très près par Armel Le Cléac'h sur "Brit Air", à seulement 12 milles. En plein coeur de l'Atlantique, les quatre premiers de cette flotte à neuf se tiennent en moins de trente milles. La moyenne de chacun est de quinze noeuds. "Aux réglages non-stop", Roland Jourdain rame pour grappiller le moindre mille tout en fusant entre 22 et 25 noeuds.  "Ces allures-là, il n'y a rien de pire. De l'extérieur, pour une banque d'images, ça doit être magnifique. Mais de l'intérieur, impossible de savoir où se tenir, comment manger." "J'aurais même plein de temps pour dormir. Mais comme mon lit n'a plus de ressorts, je ne tiens pas allongé, donc cela ne sert à rien. Et si je veux sortir faire un réglage, je dois mettre mon masque et mon tuba", s'amuse-t-il à raconter à 2.462 milles de l'arrivée.

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