Incidents Lyon-Marseille : le directeur de la communication de l'OM plaide pour une "automaticité dans les sanctions"
Jacques Cardoze s'inquiète notamment d'une possible désaffection du public familial et du "danger économique" que cela représenterait.
"La première chose à faire, c'est de renforcer toutes les mesures de sécurité", assure sur franceinfo lundi 22 novembre Jacques Cardoze, directeur de la communication de l'Olympique de Marseille. Après l'interruption de la rencontre entre Lyon et Marseille dimanche soir, une réunion est prévue mardi avec les ministres Gérald Darmanin, Roxana Maracineanu, et les instances du football. Jacques Cardoze y participera, aux côtés du président de l'OM Pablo Longoria. Il plaide notamment pour une "automaticité dans les sanctions" afin de mettre les clubs face à "leurs responsabilités".
franceinfo : Qu'allez-vous dire aux ministres et aux instances du football ?
Jacques Cardoze : C'est un problème global, c'est un problème général qui touche plusieurs stades. On ne peut pas continuer comme cela. Reprendre le match hier, cela aurait voulu dire qu'on accepte l'idée qu'un supporter influence d'une certaine façon le cours du jeu. Les joueurs n'étaient plus dans le même état passé cet incident.
Il fallait que le match s'arrête ?
Nous étions en attente de la décision de l'arbitre. Pendant tout ce temps, on se disait : "Mais si jamais le match reprend, dans quel état sera Dimitri Payet ?". Il y a un état physique, mais il y a aussi un état psychologique. Le premier objectif pour tous c'est d'abord de faire en sorte que les acteurs du jeu soient 100 % respectés, que leur intégrité soit respectée. Je dis cela évidemment pour l'ensemble des stades. Si cela se passe à Marseille un jour, ma position sera la même. On ne peut pas accepter cela. C'est une question de défense de notre produit Ligue 1. Ce sont des images déplorables qui vendent mal le produit. J'ai entendu les Lyonnais expliquer que c'était un fait isolé. Mais en fait si vous regardez, après trois ou quatre minutes de jeu il y a déjà plusieurs projectiles sur la pelouse. Les conditions commençaient à être délétères.
Que doit-on faire ? "C'est la survie du football français qui est en jeu" assure la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu...
On doit tous travailler dans la même direction qui est la protection des joueurs, mais aussi des spectateurs. J'ai entendu un certain nombre de spectateurs lyonnais dire qu'ils étaient venus avec leurs enfants, et certains disent qu'ils ne reviendront pas. Il peut y avoir un danger économique. La première chose à faire, c'est de renforcer toutes les mesures de sécurité. C'est la question des filets, c'est la question des stadiers. C'est la question des interdictions de stade.
Faut-il inscrire dans le règlement disciplinaire que, dès lors qu'il y a un jet de projectiles sur un joueur, quand l'intégrité physique d'un joueur est atteinte, on arrête le match ?
Je ne sais pas s'il faut aller jusque-là, mais peut-être faut-il avoir une réflexion avec la Ligue sur un système de barème, sur quelque chose qui puisse aussi protéger l'arbitre. Vous avez un certain nombre d'autorités qui essaient de faire peser sur les épaules de l'arbitre des choses qui ne sont pas de sa responsabilité.
Quelle image cela donne de la Ligue 1 ?
Une image déplorable. L'automaticité dans les sanctions, c'est une piste que l'on devrait explorer car cela protègerait l'arbitre, et chaque club serait mis face à ses responsabilités. Dès l'instant où il se passe un tel événement, la sanction vous la connaissez, qu'elle soit sportive ou financière. C'est à la Ligue et aux pouvoirs publics d'en discuter.
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