Une Sharapova de combat !
Si on avait mis les deux joueuses sur un ring, elles seraient allées jusqu’au dernier round. Au bout de leur force. Jamais Sharapova et Azarenka n’ont refusé le combat. Jamais elles n’ont reculé. Jamais elles n’ont baissé la garde. Mais il fallait un vainqueur et c’est bien Maria Sharapova qui a gagné aux points (87 à 77). Ce duel de cogneuses n’a pas connu de round d’observation. A la limite de l’intimidation, Russe et Biélorusse ont d’emblée mis les choses aux « poings ». La pression était énorme dès le service et le retour. Pour sa première demi-finale à Roland-Garros, Azarenka agressait la tenante du titre qui en perdait son jeu sur une double-faute. La deuxième de son engagement et pas la dernière… La N.3 mondiale n’allait pas goûter longtemps ce premier crochet. Retour à l’envoyeur dès le service suivant avec un débreak de la Russe. Remise en selle, Sharapova continuait sur le même rythme. A l’assaut dès que possible, elle renvoyait Azarenka dans les cordes et commençait à se détacher. L’écart entre les N.2 et N.3 mondiales n’était pas énorme et la qualité de jeu exceptionnelle. Les coups gagnants pleuvaient sur toutes les lignes et dans tous les coins. Pas en finesse mais tout en puissance. Derrière sa frappe lourde, la Russe misait sur le KO, façon Tyson. En s’imposant 6-1 en 28 minutes, l’arrêt de l’arbitre n’était pas loin.
A qui profite la pluie ?
Mais Azarenka n’a pas pour habitude de jeter si vite l’éponge. La Biélorusse stoppait d’entrée l’hémorragie en redoublant d’intensité dans ses frappes. Il fallait prendre la Russe de vitesse ou bien la repousser très vite au-delà de sa ligne de fond de court. Jusqu’à 2-2, le niveau ne faiblissait pas. Sharapova déroulait sur son service avec 15 points gagnés sur 17 derrière sa première balle. Moins présente en retour, la N.2 mondiale commençait à produire un peu de déchet dans son jeu. Azarenka en profitait pour saisir sa chance. A la première opportunité, elle chipait le service de la Russe avant de confirmer avec autorité. Sharapova descendait de son nuage en même temps que la pluie. Ce petit flottement permettait à Azarenka de conclure 6-2 sur une nouvelle double-faute de son adversaire. L’averse plus consistante, l’arbitre suspendait le match près d’une demi-heure. Au retour, la Russe avait retrouvé ses esprits et sa lucidité. S’engageait alors un terrible bras de fer. Les quatre premiers jeux se disputaient en trente minutes. Personne ne voulait céder de terrain. La survie de chacun en dépendait !
Sharapova voit double
Rattrapées par la fatigue et la tension, les joueuses perdaient de leur régularité (22 fautes directes pour Sharapova contre 13 à Azarenka dans le 3e set, ndrl). Ça n’affectait pas la qualité de ce match titanesque. Tous les points étaient disputés et chaque engagement tenait à un fil tant les retours étaient foudroyants. En réussissant le premier break, la Russe prenait l’avantage. Mais elle le rendait dans la foulée à cause notamment de quatre doubles-fautes. Le scénario se répétait à nouveau mais cette fois Sharapova tenait bien son jeu. Une libération qui la portait jusqu’à 5-2. Sauf qu’au moment de conclure, la tenante du titre s’emmêlait encore les neurones. Poussée par une Biélorusse accrocheuse, elle cédait un de ses breaks malgré quatre balles de match et se retrouvait à servir une deuxième fois pour une place en finale. Le choc s’achevait sur un jeu blanc, un ace et un énorme cri de la Russe ! C’est sa 13e victoire consécutive à Roland-Garros. Elle coupe du même coup l’herbe du Grand Chelem sous le pied d’Azarenka, vainqueur à Melbourne en janvier, et peut encore sauver sa 2e place mondiale. Si elle s'impose samedi contre une Serena Williams expéditive contre Errani (6-0, 6-1), Sharapova imitera Justine Henin, dernière joueuse à avoir conservé la Coupe Suzanne-Lengen à Roland-Garros.
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