Une 100e victoire en Grand Chelem au forceps pour Tsonga
En sept affrontements, jamais Tsonga n’avait été autant mis en difficulté par Baghdatis. Ce dernier lui avait bien pris un set cette année à l’Open d’Australie (6-4, 4-6, 6-4, 6-2), mais Tsonga avait su rester dans le match. Cette fois, le Manceau n’est pas passé loin de l’élimination. Rassuré sur son physique lors du premier tour (remporté face à l’Allemand Jan-Lennard Struff 6-3, 6-4, 6-4), il a eu la confirmation qu’il pouvait même endurer un match de cinq sets.
Un tie-break et des nuages gris
Dès les premiers échanges, Tsonga ne semblait pourtant pas à 100%. Mené rapidement 4-2, il est bien parvenu à recoller au score et les deux hommes ont dû se départager dans un tie-break. Pour le Chypriote qui n’a jamais fait mieux qu’un huitième de finale (en 2007), c’était déjà une belle performance. Mais il y a eu comme un petit froid sur le Court Central, lorsqu’il est parvenu à concrétiser ses efforts pour mener une manche à rien 7-6(8).
Et à l’image des nuages couvrant la Porte d’Auteuil, le jeu de Tsonga s’est assombri. Déréglé sur son revers, en manque de réussite sur son service, Tsonga tentait bien de faire durer les échanges du fond de court, pour profiter de son aisance physique. Mais en face, Baghdatis a multiplié les amorties gagnantes. « Dis-lui qu’il t’agace avec ses amorties », lui lançait même un spectateur. Conscient que le match lui échappait, le N.1 français tentait bien de se motiver lui-même. « Bats-toi », se disait-il, le poing serré. Mais après 39 minutes, la deuxième manche lui échappait également, sur un ace de son adversaire (6-3).
Le public se réveille, les nuages disparaissent
C’est finalement au pied du mur que la tête de série N.6 choisissait de se réveiller. Peut-être aidé par une baisse de rythme de Baghdatis, et soutenu par le public qui avait terminé sa sieste, Tsonga reprenait des couleurs pour mener 3-0. Mais le natif de Lymassol, gardait encore un peu de lucidité en distillant encore quelques amorties, et lâchant quelques aces. Malgré un 10e ace (contre deux pour Tsonga), il cédait logiquement dans ce set face aux puissants coups du Français (6-3).
Les nuages gris étaient repartis, le vent avait clairement tourné et Tsonga reprenait le contrôle du match. Une fois son jeu et la confiance retrouvés, Tsonga repartait de l’avant et croquait son adversaire à court d’arguments offensifs. Repoussé dans ses retranchements, bien derrière la ligne de fond de court, le joueur coaché par Dejan Vojnovic ne pouvait plus réaliser ses amorties. Tsonga en profitait pour accélérer la cadence, et empochait la quatrième manche 6-2, puis la cinquième sur le même score. Baghdatis qui n’avait encore jamais perdu de match après avoir mené deux sets à zéro, pouvait s’en vouloir d’être passé si près d’un petit exploit. De son côté, Tsonga était soulagé, et appréciait d’autant plus cette victoire qu’elle lui permettait de rentrer dans le cercle très fermé des joueurs comptant 100 victoires en Grand Chelem.
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