Un nul dont il faudra se contenter
Dès l'entame, les Bleus marquaient leur territoire, présents dans la récupération du ballon, et gagnant la bataille du milieu. Une première montée côté droit semblait vouloir donner le ton. Mais les premières notes, ce furent les Tunisiens qui allaient les donner. Avec un ballon récupéré par Darragi, relayé par Nafti qui s'infiltrait dans l'axe dans la surface de réparation, servait Ben Khalfallah lequel fixait Gallas puis donnait à Jemaa qui trompait Lloris à bout portant (1-0, 6e). Quelques secondes plus tard, ce même Ben Khalfallah récupérait un ballon dans le dos de la défense française mais, heureusement pour les Bleus, alors qu'il se présentait face à Lloris, il manquait sa passe à Jemma totalement seul en position de marquer.
Après ces coups de froid, les Français avaient du mal à ressortir. Il leur fallait reprendre un peu le fil du match, et même s'ils dominaient toujours dans la possession, ils avaient du mal à trouver des solutions face au bloc défensif tunisien.
Alors que le jeu tricolore penchait plutôt à gauche, avec un duo Ribéry-Malouda volontaire, Gourcuff avait du mal à décaler ses partenaires qui ne parvenaient pas à prendre la profondeur. On tentait donc de s'en remettre aux coups de pied arrêtés.
D'abord un coup-franc de Gourcuff, repoussé des deux poings par Mathlouti, puis un autre coup-franc toujours signé Gourcuff, consécutif à une vilaine faute sur Ribéru, passant au dessus de la transversale tunisienne. Les Bleus gardaient toujours le ballon mais ne trouvaient pas les espaces pour déborder. Leurs actions manquaient de tranchant: un tir de Ribéry à droite de la cage de Mathlouti, uen frappe de Gourcuff captée par le gardien tunisien, et une tête décroisée non cadrée de Govou.
La Tunisie privée de ballons avait alors du mal à aller vers l'avant, mais profitait à plein de ces contres, comme celui amorcée à la 36e minute qui Jemmaa échouer de très peu.
Les Bleus rentraient au vestiaire avec ce débours d'un but et une situation plutôt inconfortable.
Alors que le stade s'était copieusement rempli, au retour, les changements français (rentrées de Henry et Planus, dans un premier temps, puis Squillacci, Gignac, Diaby, Clichy) les quatre autres remplaçants en une seule fois à l'heure de jeu) ne donnaient pas plus de solutions. Les deux premières minutes étaient même totalement tunisiennes. La furia de Ben Khalfala, Nafti ou encore Jemaa donnait des sueurs froides aux tricolores. Les Français sortaient de la nasse à la 57e minute par un tir instantané de Gourcuff frôlant le montant gauche de Kasraoui, entré dans la cage pour suppléer Mathlouti. Ce n'était que partie remise pour les Français qui trouvaient enfin la faille, sur un coup de pied arrête. Un coup-franc très bien tiré par Gourcuff sur lequel Gallas mettait sa tête le premier pour tromper le portier tunisien. (1-1, 62e).
Les hommes de Domenech pouvaient pousser un ouf de soulagement. Après ce but, paradoxalement, la rencontre connaissait une baisse de régime: les Français tentaient de se réorganiser après leurs six changements, et les Tunisiens éprouvaient le besoin de se reconcentrer.. Les tricolores dans une configuration différente mais avec un excellent Diaby à la baguette, reprenaient le contrôle du ballon sans se créer de grosses occasions. La partie se rééquilibrait, avec davantage de fautes et d'approximations, alors que les Aigles de Carthage semblaient chercher leur second souffle.Une petite frayeur passa toutefois dans les rangs tricolores après un énième contre et une montée de Ben Khalfallah repris une in extremis par un bon retour de Gignac. Les deux équipes devaient finalement se contenter de ce match nul, plutôt logique au vu de la rencontre. La Tunisie peut se satisfaire de se résultat et surtout d'avoir montrer un visage plutôt plaisant sur un plan technique. La France de son côté, n'a pas perdu. C'est sans doute important moralement. Elle a démontré sa capacité à donner du mouvement et à prendre le jeu dans le milieu de terrain, mais sa défense a encore une fois paru fébrile, et ses attaquants ont du mal à faire la décision. Raymond Domenech qui s'est livré à une revue d'effectif tirera peut-être des enseignements de ce nul obtenu aux forceps.
Déclarations
Raymond Domenech (sélectionneur français: "On a toujours eu des débuts de match hésitants. Après une bonne maîtrise de jeu, il faut concrétiser. Il y a trop d'options offensives qui se sont avortées trop tôt. (Sur ses sept changements) On gère le temps de jeu pour le moment. Le prochain match sera peut-être un petit peu différent, mais ce match-là, c'est vraiment le match au milieu de la préparation où il faut faire tourner. Il faut que tout le monde joue. Après on aura moins de temps, donc, il fallait faire jouer tout le monde. (Contre la Chine) il y aura moins de changement parce qu'il faudra donner à ceux qui débuteront le rythme sur un peu plus une heure et quart, une heure et demie. Là, on a géré plus court. Une mi-temps, une heure. Ca fait partie de la préparation. C'était un match de préparation."
Thierry Henry (attaquant français1): "J'ai eu une discussion avec le coach. Le coach m'a dit que je n'allais pas commencer. Comme je le répète assez souvent, le plus important c'est l'équipe. J'essaie de rentrer et de donner quelque chose quand je rentre pour être au service de l'équipe. Je crois que tout le monde est un peu pareil. On n'est pas là pour savoir qui va jouer, qui ne va pas jouer. C'est comment on va animer tout ça. Dans un match qui n'était pas évident, on est quand même revenu au score. Il y a encore des choses à peaufiner, on est encore en préparation, mais c'est de bon augure."
Sami Trabelsi (sélectionneur de la Tunisie): "Je pense qu'on s'est bien donné, que les joueurs étaient conscients de la situation. Cette équipe a été trop critiquée et les joueurs ont parfois trop douté. Ils ont montré leur potentiel. On était bien organisé et on a essayé de fermer sur le côté gauche de l'équipe de France, leur point fort. On était par moments fatigués. J'espère bien que la machine a démarré. C'est un nouveau cycle pour la Tunisie, avec ses joueurs, ses qualités techniques. Avec un bon programme, on peut aller loin."
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