Un nouveau chapitre Bleu
La vie d'une équipe nationale n'est faite que de cycles de qualifications puis de phases finales, puis de qualifications etc. Une succession ininterrompue de matches à enjeux. Une session de rattrapage permanente. Il ne s'agit pas d'oublier l'Euro moyen de l'équipe de France. Même Didier Deschamps, nouveau sélectionneur français, n'y songerait pas. Toutefois, cette équipe a la chance, d'avoir une nouvelle... chance justement. L'occasion de reconquérir son public, d'enfin exister sur l'échiquier du football international. De faire peur à nouveau. Tout simplement. Le nouveau cycle des Bleus débute ce soir à Helsinki, en Finlande. Les joueurs de Didier Deschamps auraient la bonne idée de l'entamer par une victoire convaincante. Comme pour signifier aux autres adversaires du groupe, la Biélorussie, la Géorgie mais surtout l'Espagne, que non la première place n'est pas inaccessible. Que la médiocrité dans laquelle s'est installée l'équipe de France depuis 2006 n'est pas une fatalité.
Changement de système ?
Sans faire table rase du passé, Deschamps a opéré quelques changements, déjà perceptible, dans la mécanique de l'équipe de France. Exit Mexès, M'Vila, Diarra ou Ben Arfa, bienvenue à Yanga-Mbiwa, Capoue et Mavuba. "DD" aimerait même abandonner le 4-3-3 à la mode depuis quelques années pour revenir à un 4-4-2 à "plat". Mais ce soir, l'ancien capitaine des Bleus devrait jouer la continuité tactique. Un 4-4-2 présenterait pourtant l'intérêt d'associer Giroud et Benzema sur le front d'une attaque française en panne depuis le Mondial 2010. En 28 matches, les Bleus n'ont inscrit que 40 buts, soit 1,4 par rencontre. Dans le même temps, l'Allemagne et l'Espagne ont fait trembler 68 fois les filets adverses (2,4 buts/match). Cette doublette n'est pas forcément la solution miracle aux problèmes français devant le but, mais elle a le mérite de donner à Benzema une plus grande liberté de mouvement. Ce soir, le madrilène comptera sur ses deux compères de l'attaque, Ménez, très en vue à Lille dimanche dernier, et Ribéry que l'on espère virevoltant, pour semer la zizanie dans la défense scandinave.
D'Abou Diaby, on attend qu'il change le visage de cette équipe. Rien que ça. Trop de responsabilités pour un joueur qui possède seulement 15 sélections chez les A ? Non au vu de son talent. De toute façon, l'équipe de France n'a pas le choix. De par son profil, Diaby est indispensable, si tant est que l'équipe de France se veut percutante et offensive. Didier Deschamps n'est pas forcément connu pour son amour du beau jeu. Pragmatique, l'ancien entraîneur de l'OM a toujours privilégié le résultat brut au romantisme du beau jeu. En cela, la rupture avec Laurent Blanc est forte, lui qui faisait du jeu à la barcelonaise, une "référence".
Aucune défaite en six matches face à la Finlande
En ce début de phase éliminatoire pour le Mondial 2014, Deschamps poursuivra un double objectif: inculquer une identité de jeu à son équipe tout en assurant les victoires indispensables aux Bleus pour être de la fête brésilienne dans deux ans. L'horizon n'est pas si sombre que ça mais au loin se profile déjà le choc face à l'Espagne le 16 octobre prochain. D'ici-là, l'équipe de France aura disputé trois matches (Finlande, Biélorussie, Japon). L'histoire débute ce soir à Helsinki. Face à un adversaire, seulement 96e au classement FIFA (la France est 15e), Hugo Lloris et ses coéquipiers doivent n'avoir qu'une idée en tête: la victoire. Ils ont une nouvelle occasion de se réconcilier avec le public français, aussi rapide à encenser ses joueurs qu'à les descendre en flèche. Loin d'un Stade de France souvent hostile, les joueurs Français auront à cur de soigner ce rendez-vous indirect avec leurs supporteurs avant les retrouvailles mardi face à la Biélorussie. Le match face à la Finlande tombe à pic puisque jamais les Finlandais n'ont réussi à accrocher ne serait-ce qu'un match nul face à la France, en six confrontations. La dernière rencontre entre les deux nations remonte à 14 ans et un match amical en 1998. Après leur titre de champion du Monde, les Bleus avaient souffert pour finalement l'emporter grâce à un but de Trezeguet à la 84e minute. Didier Deschamps s'en contenterait.
La route vers le Brésil est semée d'embuches mais l'équipe de France pas chanceuse au tirage, l'a été au grattage. Avant la montagne espagnole, elle se frottera à des obstacles plus accessibles. L'occasion de soigner l'introduction du nouveau chapitre de l'histoire de l'équipe de France.
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