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Toulalan fait son mea culpa

Le milieu international français Jérémy Toulalan convient que les joueurs de l'équipe de France ne pourront qu'accepter d'éventuelles sanctions après la piteuse élimination des Bleus au 1er tour du Mondial. "On a tellement fait n'importe quoi qu'on accepterait" des sanctions, déclare l'ancien Nantais, qui confie ses "énormes regrets" dans une interview publiée dans l'édition de dimanche du Journal du dimanche.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Toulalan, 36 sélections, revient également sur l'épisode de la grève de l'entraînement, en protestation à l'exclusion de l'attaquant Nicolas Anelka. Il souligne, à l'instar de ses autres coéquipiers qui se sont exprimés dans la presse, que tous les joueurs étaient "d'accord" pour ne pas participer à la séance. "On était tous dedans. Celui qui dit le contraire est un menteur", assure le joueur de l'Olympique lyonnais, admettant cependant que "peut-être que certains n'ont pas osé" s'élever contre le boycott. Toulalan se dit aussi à l'initiative, "avec quelques joueurs", de la lettre justifiant la grève. "On a couché des idées pour expliquer notre démarche. Puis avec nos conseillers, on a essayé de mettre ça en forme pour être bien compris", explique-t-il. "Je ne suis pas fier de ce qui s'est passé, ajoute le joueur de 26 ans, qui dit nager "en plein cauchemar" depuis la désastreuse campagne sud-africaine qui s'est soldée par deux défaites (Mexique, 2-0, et Afrique du Sud 2-1) et un match nul (Uruguay, 0-0).

"On n'a pas cautionné ce qu'avait dit Nicolas Anelka. Mais c'est le genre d'événement qui arrive parfois dans un groupe. C'est mal, mais ça existe", précise-t-il. "Quand c'est sorti (ndlr: à la "une" de L'Equipe) tout s'est précipité. On a vite appris qu'Anelka allait êre renvoyé. On a essayé d'organiser une réunion pour qu'il aille s'expliquer avec le coach. Elle n'a jamais eu lieu car la décision de son exclusion avait été prise." Le milieu de l'OL, qui compte 36 sélections, dément qu'il y ait eu au sein de l'équipe de France des "meneurs et des suiveurs", "des gentils et des méchants". "On est tous responsables à partir du moment où personne n'a rien dit", ajoute-t-il. 

"Personne n'a été menacé"

Toulalan souligne aussi que "personne n'a été menacé", dément l'existence de clans et que le milieu de terrain Yoann Gourcuff ait été ostracisé et même menacé physiquement. "C'est complètement faux! J'ai même entendu que j'avais séparé Franck (Ribéry) et Yo (Gourcuff): Du grand n'importe quoi, il n'y a eu aucune altercation entre eux". Toulalan exprime ses regrets sur le dérapage de l'équipe de France qui, selon le JDD, le fait "nager en plein cauchemar". Regrets sur la forme de la protestation et notamment sur le fait que le texte des joueurs ait été lu par Domenech, ce qui a brouillé le message: "Je l'avais dit: c'était au capitaine d'aller la lire." Regrets sur les conséquences de cette décision: "On n'a juste pas mesuré l'impact que ça allait avoir. On ne s'en est rendu compte qu'en rentrant à l'hôtel (...) Le président (de l'Olympique lyonnais Jean-Michel) Aulas (...) m'a conseillé de faire des excuses au plus vite. C'est ce qu'on comptait faire. On n'a pas pu", rappelle-t-il en allusion au refus de Domenech de laisser ses joueurs s'exprimer en conférence de presse.

Regrets sur l'attitude générale des Bleus pendant la Coupe du monde: "Il aurait peut-être d'abord fallu se parler sur le terrain. Cet esprit de corps qu'on a eu autour d'Anelka, il aurait fallu l'avoir en match." Regrets sur son comportement personnel: "J'ai du mal à digérer de ne pas avoir eu le courage de me lever pour m'exprimer." Interrogé sur d'éventuelles sanctions, il répond: "On n'a pas le choix: on a tellement fait n'importe quoi qu'on accepterait. En tout cas, les sanctions doivent être collectives." Quant à son avenir en équipe de France, celui que les media considèrent comme un capitaine possible du nouvel entraîneur Laurent Blanc, juge qu'il "faut retrouver les valeurs qu'on a zappées: respect, fierté du maillot, du pays." "Aujourd'hui je me demande comment on a pu faire ça... C'est une tâche dans ma carrière. Elle va être difficile à effacer."

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