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Wimbledon: Roger Federer, l'inaccessible sommet de Tomas Berdych

Dans sa 12e demi-finale à Wimbledon, sa 3e consécutive ici, Roger Federer va défier Tomas Berdych. C'est le 25e duel entre les deux hommes (18 victoires pour l'ancien N.1 mondial, 6 pour le Tchèque), et le Suisse n'a plus perdu contre cet adversaire depuis le début de saison 2013. Sans avoir perdu le moindre set depuis le début de la quinzaine, "Fed" représente un obstacle presque insurmontable pour le 15e mondial. Voici pourquoi.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

La dynamique

Depuis leur premier face-à-face sur le circuit principal aux Jeux Olympiques d'Athènes en 2004 (victoire de Berdych en 3 sets), Roger Federer et Tomas Berdych ont pris l'habitude de se croiser. C'est leur 25e duel, et le Suisse en a remportés 18. Depuis 2013 (et une défaite en trois manches à Dubaï), en 8 matches, il n'a plus perdu contre cet adversaire, et n'a concédé en tout et pour tout que deux manches en 8 rencontres.

Inutile de dire que la confiance est du côté de l'Helvète, qui a dominé ce rival la dernière fois à Miami en trois manches accrochées (7/6 au 3e), d'autant plus qu'il n'a pas perdu le moindre set depuis le début de ce Wimbledon 2017. A l'opposé, Tomas Berdych a été poussé aux 5 sets par Dominic Thiem en 8e de finale, et aux quatre sets par Ryan Harrisson et Jérémy Chardy aux deux premiers tours. 

La fraîcheur

Roger Federer avait misé gros en faisant l'impasse sur la saison sur terre battue pour jouer sa carte à fond à Wimbledon. Un échec précoce aurait mis à mal cette stratégie. Mais il ne pensait certainement pas arriver dans le dernier carré sans avoir perdu un seul set. Sur ses 18 titres du Grand Chelem, l'ancien N.1 mondial n'a remporté qu'un seul titre avec un bilan immaculé, lors de l'Open d'Australie en 2007. En cinq rencontres, avec l'abandon au 1er tour de Dolgopolov, il a passé 7h28 sur le court.

Egalement bénéficaire d'un abandon (Djokovic), Tomas Berdych a déjà passé 10h41 sur les terrains en gazon de Wimbledon. Et pendant que Federer se refaisait une santé loin des terres ocres en avril-mai-juin, Berdych écumait les tournois sans brlller (8e à Monte-Carlo, Madrid et Rome, finale à Lyon, et 2e tour à Roland-Garros). Bref, il a dépensé de l'énergie sans emmagasiner de confiance. D'ailleurs, son actuel 15e rang mondial est son pire classement depuis mai 2010. 

Le jeu

Tomas Berdych est une machine. Joueur complet, il a une frappe "très à plat", comparée à beaucoup d'autres joueurs du circuit, et aime imposer un rythme d'enfer en prenan la balle très tôt avec des trajectoires très directes.  Seulement, face à lui, Roger Federer fait tout mieux que lui: il prend la balle encore plus tôt, réduit donc le temps de réaction adverse, varie énormément les effets et trajectoires, et sait conclure au filet sa domination.

Le Tchèque n'a ni la puissance et le lift de Nadal ou de Wawrinka, ni la vitesse de déplacement et l'endurance d'un Djokovic ou d'un Murray. Bref, ses armes sont inférieures à celles de son adversaire, qui peut lui imposer ce qu'il aime infliger à ses rivaux.

L'expérience

Depuis le début de la saison, Roger Federer fait preuve d'une stratégie presque implaccable. Victoire à l'Open d'Australie sans tournoi de préparation, deux premiers Masters 1000 de la saison (Miami et Indian Wells), l'impasse sur la terre battue et un 9e sacre à Halle (record) et de un Wimbledon idéal jusque-là. Entre temps, deux petits échecs, à Dubaï après l'Australie et à Stuttgart pour son retour à la compétition sur gazon. Cette programmatio doit lui permettre de décrocher son 19e Grand Chelem. C'était en tout cas son plan en ne jouant pas sur terre. Cet homme de records a une motivation décuplée, à deux victoires du titre, qui serait son 8e ici (un nouveau record).

En face, Tomas Berdych, en 53 tournois du Grand Chelem, n'a jamais gagné, et a atteint une seule finale (Wimbledon en 2010). Cette année-là, c'est Roger Federer qui l'avait battu, en quatre sets, pour leur troisième et dernier affrontement sur gazon, synonyme d'autant de défaites du Tchèque.

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