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Wimbledon 2022 : Matteo Berrettini, un nouveau statut de favori à assumer sur le gazon londonien

L’Italien de 26 ans, finaliste la saison dernière, s’avance sur l’herbe de Wimbledon dans un nouveau costume de favori, pour disputer son 1er tour mardi.

Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Matteo Berrettini au tournoi de Stuttgart, le 11 juin 2022. (TOM WELLER / DPA via AFP)

La saison passée, son grand sourire et sa casquette à l’envers avaient charmé le sélectif public anglais des terrains de Wimbledon, tout au long de son épopée jusqu’à la finale. Cette saison, Matteo Berrettini revient sur le gazon londonien, contre Cristian Garin mardi 28 juin, avec un nouveau statut, et une revanche à prendre.

Un an après avoir trébuché sur la dernière marche face à un Novak Djokovic royal, alors sur la route d’un Grand Chelem calendaire, le joueur de 26 ans a pris de la bouteille, et choisi de miser sur l’herbe et sur le Grand Chelem anglais, où il pourrait prendre sa revanche.

Un spécialiste qui a appris

Matteo Berrettini a la main verte. Du haut de son mètre 96, le grand Italien s'est imposé comme un spécialiste de la surface. En deux ans, il n’a connu qu’une seule défaite sur herbe, la finale face à Djokovic. Un impressionnant bilan de 19-1 qui lui a construit une réputation de terreur des courts verts. "Il a tout, il bouge bien par rapport à son gabarit, très gros service, toucher de balle, il est très bon à la volée, revers coupé", analyse Arnaud Clément, ancien joueur et capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis. "Ce n'est pas étonnant qu'il soit à l'aise sur gazon."

Depuis son premier titre en ATP 250 en 2018, quatre des sept sacres de Berrettini ont été sur gazon. Et il a signé des victoires de référence contre d’autres spécialistes de la surface, comme Félix Auger-Aliassime en quarts de finale de Wimbledon l’an passé. Il était d'ailleurs devenu le premier Italien à atteindre la finale du tournoi anglais.

Novak Djokovic et Matteo Berrettini après la finale de Wimbledon, le 11 juillet 2021. (GLYN KIRK / AFP)

Pourtant, le natif de Rome n’a pas toujours apprécié les courts verts. "Il y a quatre ans, Matteo n’avait aucune compétence sur gazon", se souvenait son entraîneur, Vincenzo Santopadre, auprès du Corriere della Sera en juillet 2021. "Il ne savait pas comment se déplacer, il n’avait pas les bons appuis et les bons coups." Mais Berrettini, fan de basket de judo, loué pour son éthique de travail, a appris et continué à progresser, jusqu’à prendre date.

Préparé pour l’occasion

L’Italien a fait de Wimbledon l’objectif de son année 2022. Blessé et opéré à la main droite juste avant le début de la saison sur terre battue, il a décidé d’optimiser sa récupération et de préparer son retour pour les tournois sur herbe, zappant notamment Roland-Garros. La stratégie a payé puisque le numéro 11 mondial est revenu en forme et s’est illustré sur ses deux tournois de reprise. D’abord à Stuttgart, en battant le revenant Andy Murray en finale, puis à Londres, au Queen’s. Tenant du titre, il est à nouveau allé au bout, en ne lâchant qu’un set en chemin.

"On l'a tout de suite senti bien. Il a toujours une énergie très positive sur le terrain, et là il a justement une fraicheur supplémentaire du fait de sa coupure", avance Arnaud Clément. "Ce n'est pas un hasard que sur sa surface, où il est très à l'aise, il réussisse à retrouver ses marques, à partir du moment où ses coups sont en place, qu'il n'a plus de traces de blessure." De quoi le placer parmi les favoris pour soulever le trophée final ? Il a tout pour surfer sur une bonne dynamique, selon l’ancien capitaine de l’équipe de France : "Berrettini a un niveau moyen très haut, aujourd’hui, qui lui permet, même sur une reprise, de tout de suite regagner des matchs, et ensuite d'enchaîner. Il faudra compter sur lui."

De son côté, l’intéressé ne veut pas autant se projeter. "Je ne sais pas si je suis le favori tant que Novak (Djokovic) et Rafa (Nadal) sont là. Mais je sais que je peux le faire, et je ne peux pas empêcher les gens d'avoir les yeux braqués sur moi", a-t-il déclaré dans un entretien à Sky Sports Italia le 20 juin. D’autant qu’il lui faudra s’extirper d’une partie de tableau relevée, avec Stefanos Tsitsipas, Félix Auger-Aliassime, ou encore Rafael Nadal. Premiers éléments de réponse dès son entrée en lice face au Chilien Cristian Garin.

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