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Wimbledon 2021 : Novak Djokovic puissance 20, le Djoker bientôt seul au monde ?

Au-delà de remporter Wimbledon contre Matteo Berrettini, dimanche, Novak Djokovic a (ré)écrit l'histoire de son sport en revenant à hauteur de Rafael Nadal et Roger Federer avec 20 titres du Grand Chelem.

Article rédigé par franceinfo: sport - Hugo Lauzy
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le Serbe Novak Djokovic a remporté la finale de Wimbledon contre Matteo Berrettini, dimanche 11 juillet 2021. (ADRIAN DENNIS / AFP)

Novak Djokovic n'en finit plus de faire tomber les records et les barres symboliques du tennis. Sa victoire en quatre sets face à l'Italien Matteo Berrettini en finale du tournoi de Wimbledon, dimanche 11 juillet, l'a définitivement fait basculer dans une autre dimension. 

Le Serbe a rejoint ses deux meilleurs ennemis, Roger Federer et Rafael Nadal, au classement des plus grands vainqueurs en Grand Chelems avec vingt titres au total. Joueur au style complet et qui s'est longtemps bâti dans l'ombre des deux mythes, Novak Djokovic a imposé sa loi sur tous les continents quitte à agacer les fans et les joueurs du circuit. Dernier arrivé dans le cercle très fermé des vainqueurs de vingt Majeurs, il est aussi le plus rapide à y avoir accédé en l'espace de treize ans, quand les deux autres ont mis quinze saisons pour marquer l'histoire.

Novak Djokovic multisurface

Quand d'autres laissent leur empreinte sur l'esthétisme du jeu comme Roger Federer, ou sur la puissance comme Rafael Nadal, Novak Djokovic prend l'option "maths appliquées", plus pragmatique et moins démonstrative, pour inscrire son nom au panthéon. Une option peu appréciée du grand public mais redoutablement efficace. Au début de la saison en Australie, le numéro 1 mondial partait avec trois unités de retard (17) pour aujourd'hui revenir à égalité, passant par des combats épiques contre Rafael Nadal ou Stefanos Tsitsipas à Roland-Garros.

Là où chacun des trois semblait détenir sa surface de prédilection - neuf Open d’Australie pour le "Djoker", treize Roland-Garros pour l’Espagnol et huit Wimbledon pour le Suisse - la réalité a encore fois tourné à l'avantage d'un Djokovic multisurface. Déjà polyvalent et en quête constante d'amélioration, le "Djoker" est passé d'un spécialiste du dur en Majeur comme en Masters 1000, pour ensuite muter en "herbivore" à Wimbledon et en terrien intermittent à Roland-Garros.

Une transformation physique et mentale qui lui font égaler les deux maîtres de la balle jaune, dans l'attente de les dépasser certainement d'ici peu. Sa supériorité à 34 ans et sa capacité à enchaîner les matchs paraissent bien plus durables que celles de Roger Federer et ses 39 ans, éliminé en quarts de finale lors de cette même édition à Wimbledon, et de Rafael Nadal, absent lors de cette quinzaine, et qui à 35 ans est de plus en plus prudent sur ses choix de tournois.

"Ce sont des légendes de notre sport, les deux joueurs les plus importants que j'ai jamais rencontrés dans ma carrière. Ils sont la raison pour laquelle je suis là aujourd'hui. Ils m'ont aidé à réaliser ce que je devais faire pour être plus fort physiquement et techniquement", a déclaré le Serbe sur le Centre Court, dimanche, après sa victoire. "Quand je suis rentré dans le Top 10, pendant 3 ou 4 ans je perdais la majorité des matchs contre eux. Au début de l'année 2011, j'ai eu un déclic et franchement les dix dernières années ont été un parcours incroyable et ça ne s'arrêtera pas ici..."

Un "Golden Slam" encore dans le viseur

Encore une fois, "l'homme araignée" a su dépasser les envies du public de voir son adversaire du jour, le Romain Matteo Berrettini, créer l'exploit. Une constante dans sa carrière mais que Novak Djokovic a intégré au fil des années pour tisser sa toile dans l'ombre des deux icônes sentimentales de son sport. Pour sa septième finale à Londres (6 gagnées, 1 perdue), la machine serbe a démarré en mode diesel, laissant espérer une nouvelle fois son adversaire avant de mieux l'asphyxier, comme à son habitude. 

Une véritable oeuvre d'art notamment sur cette saison 2021, où Novak Djokovic pourrait remporter les quatre titres consécutifs en Majeur et passer un cap supplémentaire au niveau statistiques. Toujours en lice pour réaliser un Grand Chelem calendaire, le premier depuis 1969 et Rod Laver, il ne lui reste plus qu'à s'attaquer à l'US Open (30 août - 12 septembre). Mais cette année, les Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet - 8 août) se dressent devant lui. À 34 ans, il s'agit peut-être de sa dernière opportunité d'obtenir l'or olympique, seul titre mythique à encore échapper à son palmarès et ainsi décrocher un "Golden Slam" (les quatre Grand Chelems et l'or olympique).

Un pari risqué autant que grandiose pour Novak Djokovic. Mais sa faculté d'adaptation au calendrier a déjà parlé cette saison puisqu'il n'avait pas disputé de tournoi de préparation avant Wimbledon. Une stratégie de l'impasse qui ne semble pas lui faire peur tant la cible est claire : "Bien sûr que je le visualise et que je vais me donner les moyens de le faire. Je suis en pleine forme, je joue bien et jouer mon meilleur tennis en Grand Chelem est vraiment l'objectif numéro 1..." Il ne lui reste donc que sept matchs pour entrer encore un peu plus dans l'histoire.

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