Cet article date de plus d'onze ans.

Murray, la voie royale

Avec les éliminations successives de Rafael Nadal et de Roger Federer et l’abandon de Jo-Wilfried Tsonga, la partie de tableau, réputée comme celle de tous les dangers, d’Andy Murray s’est brusquement éclaircie. Depuis 2009, et sa première demi-finale sur le gazon de Wimbledon, l’enfant chéri du Royaume-Uni court après un succès dans son Grand Chelem. Et si c’était la bonne année ?
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Andy Murray vient de passer deux très belles journées, merci pour lui. Après sa victoire facile sur le Taïwanais, Yen-Hsun Lu (6-3, 6-3, 7-5), le Britannique a vu consécutivement les têtes se séries numéro 3, 5 et 6 chutées. Ironie de l’histoire, elles étaient toutes dans sa partie de tableau. Au jeu des prévisions, Murray devrait, mais avec le Wimbledon 2013 rien n’est certain, affronter Juan Monaco ou Ernest Gulbis en quart de finale puis Almagro, Janowicz ou Paire en demi ! Il y a pire comme adversités. Murray s'en méfiera mais un échec serait très mal perçu outre-manche. Mais il semble que Murray a bien prépare son affaire. Quand Nadal, Tsonga et à un degré moindre Federer ont semblé souffrir après leur saison sur terre, Andy affutait ses armes.

Une impasse salvatrice à Roland Garros ?

Quand le deuxième joueur mondial a annoncé son forfait pour Roland Garros, la deuxième levée du Grand Chelem de la saison, il s’est dit terriblement déçu. Au fond de lui, l’était-il tant que ça ? Sur une surface, la terre battue qui ne lui a jamais réussi, le champion olympique en titre a préféré passer son tour. Officiellement pour éviter la blessure, officieusement pour préparer de la meilleure des façons Wimbledon. Quand les autres joueurs n’ont eu que deux semaines, au mieux, pour préparer le tournoi londonien, Murray s’entraîne depuis un mois sur des cours en gazon. Décisif ? Oui mais pas seulement. Reposé et parfaitement préparé physiquement, il peut aborder le gazon en pleine possession de ses moyens quand d’autres arrivent sur les rotules.

Son arsenal, fait de gros services mais surtout de jeu en rythme du fond de court et d’un contre fantastique se marie parfaitement à la surface. Porté par tout un peuple, qui attend le succès d’un des siens depuis Fred Perry en 1936 (!), « Andy » subit l’incroyable pression connue par Tim Henman en son temps. Formidable serveur-volleyeur, Henman avait le jeu idoine pour briller sur gazon mais jamais il n’a réussi à l’emporter chez lui. Ça, Murray l’a déjà fait. C’était durant les Jeux Olympiques 2012. Après une défaite amère face à Federer en finale de Wimbledon, le vainqueur de l’US Open 2012, a pris sa revanche en finale des JO. Le déclic ? Oui si l’on en croit justement sa victoire face à Novak Djokovic à Flushing Meadows un mois plus tard. Non, si l’on se réfère à sa nouvelle défaite face au Serbe en Australie en début d’année. La rivalité grandissante entre les deux hommes devraient connaître une nouvelle page à Londres dans un peu plus d’une semaine si toutefois les deux joueurs franchissaient tous les obstacles qui se présentent face à eux.

Le rendez-vous avec Djokovic

Les deux joueurs représentent plus que l'avenir du tennis mondial, ils en sont déjà le présent. Sur les dix derniers tournois du Grand Chelem, l'un des deux, au moins, a été en finale neuf fois sur dix. Ils se sont rencontrés trois fois à ce stade de la compétition pour une victoire de Murray et deux de "Djoko". Leur face à face est d'ailleurs très serré puisque si le numéro un mondial mène 11-7 dans leurs confrontations, ils sont à 6-4, toujours en faveur du Serbe sur les dix dernières rencontres.

Loin de se projeter d’ores et déjà en finale, Andy Murray doit avoir dans un coin de sa tête son rendez-vous programmé avec le numéro un mondial. Un autre joueur qui brille sur gazon. Moins en vue que Federer, il est pourtant en demi-finale à chaque éditions depuis 2010. Un exploit que seul un autre joueur a réalisé en la personne d'Andy Murray. Si ce dernier veut que sa consécration soit totale, il doit espérer à avoir à affronter son meilleur ennemi. Si Murray remportait Wimbledon sans avoir eu à affronter Djokovic, Nadal et Federer, il resterait un goût d’inachevé dans la bouche du Britannique. L’obstacle Djokovic donnerait au sacre de Murray une toute autre dimension et le ferait entrer définitivement dans le cœur des sujets britanniques.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.