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US Open : Gaël Monfils a un sérieux coup à jouer

Dernier français encore en lice à l'US Open, Gaël Monfils disputera ce samedi un troisième tour à forts enjeux face au Canadien Denis Shapovalov. Joueur le mieux classé dans son quart de tableau après l'hécatombe chez les têtes de série, le numéro 1 tricolore a un sérieux coup à jouer. Une occasion en or de s'offrir une place dans le dernier carré, à condition de faire respecter la hiérarchie.
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Saisir l’opportunité.  Voilà ce que Gaël Monfils doit avoir en tête ce samedi, à quelques heures d’affronter le Canadien Denis Shapovalov au troisième tour de l’US Open. Dernier Français en lice à New-York tableaux masculin et féminin confondus, la Monf’ a un sérieux coup à jouer et pour cause, sa partie de tableau est dépeuplée des principales têtes de série.

À croire que le tirage au sort inaugural – plutôt favorable – ne lui avait pas suffi, le demi-finaliste de Flushing 2016 a vu successivement Dominic Thiem (4e mondial), Stefanos Tsitsipas (8e) et Roberto Bautista-Agut (10e), prendre la porte avant même les matches du troisième tour. C’est ce qu’on appelle un joli cadeau, qui fait désormais du Parisien le joueur le mieux classé dans le dernier quart de tableau. Son futur adversaire Denis Shapovalov (33e) et le Kazakh Mikhail Kukushkin sont même les seuls membres du top 50 qu’il pourrait jouer avant le dernier carré. C’est dire le boulevard qui s’offre au numéro 1 français.

Oublier les pépins physiques 

Sérieux et très appliqué depuis son arrivée dans le Queen’s, Monfils a tous les ingrédients en mains pour donner à sa saison – déjà réussie – un tournant décisif. Solide face à Albert Ramos-Vinolas au premier tour (7-6, 6-4, 6-3), expéditif contre Marius Copil au second (6-3, 6-2, 6-2), le tricolore a parfaitement assumé son statut de tête de série, et même régalé le public new-yorkais de quelques coups dont il a le secret, comme cet incroyable smatch 360° sur balle de match face au Roumain. 

Affûté physiquement, il semble avoir mis de côté les quelques pépins physiques qui l’ont ralenti cette année, et qui l’ont notamment privé d’une demi-finale face à Rafael Nadal à Montréal, et d’un quart contre Dominic Thiem à Indian Wells, un peu plus tôt dans la saison. "Finalement, heureusement que je me suis fait mal à la cheville" avait même ironisé le numéro 13 mondial au Canada, expliquant que cette petite alerte lui avait permis de "ne prendre aucun risque avant la saison sur dur".

Face à Denis Shapovalov ce samedi– un adversaire qu’il n’a jamais affronté – Gaël Monfils visera sa sixième deuxième semaine à l’US Open après 2008, 2009, 2010, 2014 et 2016. Une forme de régularité à souligner dans un grand Chelem qu’il affectionne tout particulièrement. Statistiquement, Flushing est même son deuxième tournoi majeur favori derrière Roland-Garros, où il a atteint les 1/8e de finale à huit reprises.

Mais attention tout de même, le Canadien de 20 ans, tombeur facile de son compatriote Felix Auger-Aliassime au premier tour, n’est pas un bleu, bien au contaire. Malgré son jeune âge, le protégé de Mikhail Youzhny a déjà prouvé qu’il était l’un des tous meilleurs joueurs de la NextGen sur le circuit. Demi-finaliste au Masters de Miami cette saison, il sort tout juste d’une autre demie à Winston-Salem. Gaël Monfils est prévenu, la partie n'est pas jouée d'avance  : "C’est un gros joueur. C’est un des derniers qui n’a pas été tête de série. Il rejoue bien mieux donc ça sera un gros match" a jugé le Français avant de conclure, "J’aurai un très gros 3e tour et pour le reste du tableau, on verra progressivement".

Le Masters en ligne de mire ?

Le Parisien le sait, la chance est avec lui et il a de quoi nourrir de grandes ambitions. S’il passe l’obstacle Shapovalov cette nuit, c’est davantage que les portes des huitièmes de finale qui pourraient s’ouvrir. Derrière le Canadien se profile un duel face à Pablo Andujar ou Alexander Bublik - deux joueurs largement à sa portée - avant un éventuel quart face à Nick Kyrgios ou le surprenant Matteo Berrettini. Des adversaires à prendre au sérieux mais tous moins bien classés que le Français.

Tennistiquement parlant, si l'on se réfère aux qualités pures, Monfils est LE joueur qui doit logiquement rejoindre Rafael Nadal en demi-finale. Si le Français doit avoir peur de quelque chose, c'est avant tout de lui-même. On le sait fantasque, parfois capricieux, et capable du meilleur comme du pire d'un match à l'autre. Mais l'occasion est trop belle pour laisser filer cette opportunité qui ne se représentera peut-être pas de sitôt dans la carrière du joueur de 32 ans, d'autant qu'une demie à New-York le rapprocherait grandement du top 10 à la race (actuel 12e), et donc du Masters de Londres qu'il n'a disputé qu'une seule fois dans sa carrière (2016). 

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