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Le tennis américain a perdu de sa superbe

Connors, McEnroe, Gerulaitis, Courier, Sampras, Agassi, Chang ou encore Roddick. La liste des grands champions américains ayant fait vibrer Flushing Meadows n’est pas exhaustive. Mais depuis le sacre new-yorkais d’Andy Roddick en 2003, aucun représentant de la bannière étoilée n’a pu inscrire son nom au palmarès d’un Grand Chelem. Et l’US Open, qui débute lundi, ne dérogera pas à cette mauvaise habitude.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
L'Américain John Isner

Le déclin de l’Empire us semble sans fin. Grâce à Jimmy Connors et John McEnroe, les joueurs locaux avaient remporté les sept premières éditions de l’US Open disputé sur les courts de Flushing Meadows. Pete Sampras, Andre Agassi et Andy Roddick avaient ensuite perpétué la tradition pour porter le nombre de sacres à 15 en 26 éditions ! Malheureusement pour les bouillants fans locaux, aucun Yankee n’a réussi à graver son nom sur le trophée depuis dix ans et l’avènement de Roger Federer.

Isner solide, pas brillant

Six Américains seulement figurent dans le top 100 du tennis mondial et un seul pointe dans les quarante premiers à l’ATP. John Isner 15e au classement ATP à 29 ans, reste le meilleur joueur us depuis deux ans et la retraite d’Andy Roddick. Il a remporté 9 tournois, montant jusqu’à la 9e place mondiale en 2012.  Hormis un quart de finale en 2011, le grand escogriffe au service dévastateur ne s’est toutefois jamais illustré dans son Grand Chelem national. Il s’est incliné ces deux dernières saisons contre Philipp Kohlschreiber dès le 3e tour. Isner a pourtant déjà brillé sur les Masters 1000 de la tournée américaine avec notamment une demi-finale à Toronto en 2012 (face à Gasquet) et une finale perdue l’an dernier contre Nadal à Cincinnati.

A l’instar de John Isner, Sam Querrey, 56e mais ancien 17e (en 2011), possède un jeu rustique et une puissance de frappe intéressante. Il détient d’ailleurs le record du nombre d’aces consécutifs réussis lors d’un match (10). Mais le Californien de 26 ans ne semble pas capable de se transcender malgré ses sept titres ATP (dont un succès à Los Angeles face à Murray en2010). Il a atteint deux fois les huitièmes de finale à New York, battu par Nadal en 2008 et par Wawrinka en 2010. Mais il a flanché ces deux dernières années, éliminé par Berdych au 3e tour en 2012 et par Mannarino au 2e tour l’an passé.

La déception Young

Donald Young, 46e joueur mondial, Steve Johnson, 49e, et Jack Sock, 55e, incarnent plus ou moins la nouvelle génération. Le premier, natif de Chicago, est un ancien grand espoir du tennis (38e en 2012). Il est le plus jeune champion du monde junior de l’histoire (à 16 ans et 5 mois). Agé de 25 ans, le gaucher n’a pas répondu aux attentes placées en lui (aucun titre et une seule finale ATP). Il compte une seule performance en Majeurs, un huitième de finale contre Murray à Flushing en 2012.

Johnson, de son côté, a remporté le championnat NCAA en 2011. A 24 ans, il a glané quatre titres sur le circuit challenger mais ne compte aucune référence sérieuse au niveau au dessus. Son meilleur parcours à l’US Open date de 2012 lorsqu’il avait atteint le 3e tour alors qu’il bénéficiait d’une wild card. Il ne semble pas avoir les capacités de se hisser dans le top 30.

Rubin, Tiafoe: les stars de demain ?

Sock se présente davantage comme un espoir pour l’USTA, la fédération américaine. Il a déjà grimpé aux portes du top 50 à 22 ans à peine, et paraît pouvoir progresser encore pour atteindre le top 20 voir mieux. Il serait toutefois étonnant qu’il remporte un grand tournoi même s’il a également triomphé chez les juniors à New York (en 2010).

Quant à Tim Smyczek, 91e actuellement et 73e à son apogée fin 2013, personne n’a jamais misé un kopeck sur lui. Sans parler de ceux qui pointent au-delà de la 100e place, les Harrison, Kudla ou Alex Kuznetsov, Ginepri et Fish étant en fin de carrière. La relève s’appelle Noah Rubin, 18 ans, lauréat de Wimbledon juniors, 584e joueur mondial. Voire Francis Tiafoe (16 ans), vainqueur de l'Orange Bowl 2013. Le tennis us va encore devoir patienter avant de retrouver les sommets.

PS: Le dernier tournoi du Grand Chelem gagné par un joueur des Etats-Unis remonte à 2003 (Roddick à l’US Open). Le dernier vainqueur américain à Melbourne reste Andre Agassi (2003). Le dernier lauréat us à Roland-Garros est également Andre Agassi (en 1999), et l’ultime vainqueur yankee de Wimbledon est Pete Sampras en 2000. La 32e et dernière Coupe Davis enlevée par les USA date de 2007 avec le quatuor Roddick, Blake, Mike et Bob Bryan.

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