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Roland-Garros : pour Stéphane Houdet, "il faudra s'adapter à un calendrier très chargé"

Le tournoi du Grand Chelem parisien n'échappe pas, lui non plus, au coronavirus. Ce mardi, les organisateurs de Roland-Garros ont pris la décision de reporter la compétition, qui devait initialement se disputer du 25 mai au 7 juin. Ce n'est pas au printemps mais à l'automne (du 20 septembre au 4 octobre) que l'édition 2020 se déroulera. Une décision qu'accepte Stéphane Houdet, titré à plusieurs reprises Porte d'Auteuil en tennis-fauteuil. Même s'il admet qu'il faudra composer avec un calendrier très, très chargé.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Après le report d'un an proposé par l'UEFA pour l'Euro de foot, des tournois de qualification olympiques qui s'annulent tous un par un et la saison de cyclisme - dont le mythique Paris-Roubaix - mise en suspens, c'est au tour de Roland-Garros de s'adapter au Covid-19.

La Fédération française de tennis (FFT) a pris la décision ce mardi de reporter le tournoi du Grand Chelem parisien à l'automne, du 20 septembre au 4 octobre. "C’est une décision difficile mais courageuse que nous avons prise en cette période exceptionnelle et évolutive depuis ce week-end. Nous agissons en responsabilité, nous devons être solidaires les uns des autres dans ce combat pour la sécurité sanitaire de tous", a expliqué son président, Bernard Giudicelli.

Un calendrier qui devient dantesque

Si le report avancé dans cette période où toute la France est contrainte au confinement semble tout à fait logique, reste que la question du calendrier pour les joueurs et joueuses devient... extrêmement tendue. 

Stéphane Houdet, vainqueur en tennis-fauteuil à Roland-Garros deux fois en simple (2012, 2013) et à sept reprises en double (2007, 2008, 2010, 2013, 2014, 2017, 2018), se veut lui plutôt optimiste. "La chance du calendrier de tennis, c'est que l'on a énormément de tournois, donc on est toujours en train de préparer la semaine suivante. Et là il se trouve que je rentre des USA après des annulations. On nous a annoncés une fin des tournois jusqu'au 21 avril, sachant que théoriquement le 22 avril commençait l'Open du Japon pour nous. Donc là on est dans l'expectative pour la suite", indique-t-il

Le joueur de 49 ans est également conscient que ce report amènera à faire des concessions. "Apprendre que Roland-Garros est reporté, ça veut probablement dire que d'autres tournois vont l'être également d'ici là. Si on garde ce qui est prévu aujourd'hui au niveau du calendrier et que l'on ajoute Roland à partir du 20 septembre, ça veut dire qu'on va enchaîner les Jeux olympiques, l'US Open, ensuite on a un Super Série à Saint-Louis et la Sardaigne et juste après viendront les Internationaux de France. Il faudra s'adapter à un calendrier très chargé."

Un vrai casse-tête pour les sportifs qui devront s'organiser au mieux jusqu'à la fin de la saison.

"Je préfère un report qu'une annulation, les conséquences seraient trop fortes"

"Après sur la question de l'équité dans le sport, je sais qu'on sera tous traités de la même manière", précise Stéphane Houdet. "L'équité pour nous aussi, sur une année, c'est que Roland-Garros ne soit pas supprimé. J'étais à l'Open d'Australie, on a déjà eu chaud de pouvoir le jouer. Honnêtement je préfère un report qu'une annulation, les conséquences seraient trop fortes surtout pour les joueurs car on sait ce que ça représente financièrement un Grand Chelem. Et qui sait, peut-être qu'on jouera Wimbledon le 5 octobre, histoire de faire le Grand Chelem des Grands Chelems ?"

La clé ? Se ménager physiquement

L'autre question intimement liée à cette extension du programme des compétitions, c'est celle du maintien d'une bonne condition physique. Car les corps promettent d'être mis à rude épreuve. L'actuel 6e joueur mondial de tennis-fauteuil l'admet, il a besoin de repos. Il traînait une blessure après l'Open d'Australie mais a tout de même voulu tester pour la première fois une lame de course, comme celles que l'on peut voir lors des paralympiques. "J'ai amené ma prothèse en Australie sauf que j'avais une jambe plus haute que l'autre et je me suis décalé le bassin sur un mauvais mouvement", explique-t-il. Donc j'ai eu du mal à me baisser, à me relever... Ensuite ça allait mieux et en stage équipe de France, la douleur est revenue. Désormais j'en profite pour récupérer. Il se trouve que le centre national d'entraînement est fermé aussi, donc on n'a plus accès au staff médical. Honnêtement je me dis que mon corps me le demande aussi, c'est un mal pour un bien."

D'ici quelques semaines, le natif de Saint-Nazaire ne sera en tout cas pas le seul à chercher des moments pour se ménager. Car c'est aussi cela, la contre-partie des reports de tournois en cascade qui frappent le monde du sport professionnel : tirer sur la corde... mais s'arrêter avant l'épuisement.

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