Tennis : les cordages de raquette en boyau naturel, un savoir-faire français
Demain, dimanche 5 juin, on assistera à une finale de rêve à Roland Garros entre Novak Djokovic et Andy Murray. S'il n'y a plus de Français dans la compétition, il reste toujours du matériel 100% made in France.
Avec une vache, on fait des steaks, du lait, mais savez-vous qu'on s'en sert aussi pour faire des raquettes de tennis ? À peine ce sport fut-il créé en 1874, que Babolat, fabricant français de cordes pour instruments de musiques, propose un cordage en boyau de vache. Dans les années 20, les "Quatre mousquetaires" popularisent ce tamis naturel. 140 ans plus tard, le boyau est toujours fabriqué dans cette petite usine. Les doigts de fée de Françoise sélectionnent les intestins à conserver.
12 mètres de boyau pour faire un cordage
Ensuite, il faut nettoyer, traiter, teindre et trois semaines de séchage, où on entortille le boyau plus de 1 500 fois sur lui-même. Un savoir-faire made in France. "C'est une industrie avec beaucoup de main-d'oeuvre donc il y a un vrai savoir-faire et une vrai technicité. On transforme une matière un peu particulière en un produit de luxe", explique Olivier Pillat, directeur des opérations. Il faut 12 mètres de boyau pour faire un cordage. Du luxe pour un toucher de balle sans égal grâce à l'épaisseur et l'élasticité, mais un cordage plus fragile. 95% des joueurs dans le monde utilisent du synthétique bien moins cher que du boyau naturel. Demain, regardez bien les raquettes d'Andy Murray et Novak Djokovic pendant la finale de Roland Garros. Comme Jo-Wilfried Tsonga, ils ont choisi un cordage mixte : moitié synthétique, moitié boyau naturel.
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