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"Il avait une personnalité parfois imprévisible" : sur les traces de Roger Federer en Suisse

Le Suisse Roger Federer est enfin de retour à Roland-Garros pour ce qui pourrait être, à 37 ans, ses tout derniers Internationaux de France de tennis. Où s'est construit cette légende ? Franceinfo vous emmène à Écublens sur les traces du jeune Federer.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Roger Federer après un match à Malakoff, en banlieue parisienne, le 23 mai 2013. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

C'est à Écublens, bourgade francophone du canton de Vaud, en Suisse, que l'histoire commence. C'est là que Roger Federer, alors âgé de 14 ans, pose ses valises, loin de sa famille et de sa langue natale, l'allemand. Il va y intégrer le Centre national d'entraînement du tennis suisse et y faire ses deux premières années de sport-études, de septembre 1995 à juin 1997. 

"Un diamant à l'état brut"

Si vous allez sur place, 24 ans plus tard, pas de plaque en l'honneur du champion. Pas de court de tennis non plus. Le site a été détruit et remplacé par des bâtiments. Ses formateurs, qui ont contribué à façonner la pépite, vivent toujours dans la campagne alentour. C'est le cas de Christophe Freyss, ancien joueur français devenu entraîneur. C'est lui qui a dirigé Roger Federer durant ses deux années charnières.

Christophe Freyss, l’un des premiers formateurs de Roger Federer, entraineur principal au Centre d’entrainement national d’Ecublens. (FANNY LECHEVESTRIER / FRANCEINFO)

Quand il est arrivé, je n'ai pas souvenir qu'il avait des choses si extraordinaires que ça. C'était un diamant à l'état brut.

Christophe Freyss, ancien entraîneur de Roger Federer

à franceinfo

Même si Christophe Freyss décèle rapidement chez Federer ce coup d'œil et ce petit grain de folie supplémentaire qui ne s'apprend pas, le phénomène, à l'époque, n'est encore que chrysalide. On est encore loin de l'icône au flegme légendaire.
"Il était colérique mais il était aussi très attachant. C'était spontané, sans aucun calcul", confie Christophe Freyss.

"Une personnalité attachante"

Attachant, spontané, ces deux termes reviennent chez tous ceux qui l'ont accompagné. C'est le cas de Philippe Vacheron, son professeur au collège de la Planta à Chavannes, près de Renens. C'est lui qui s'occupait tout particulièrement des élèves qui alliaient école et sport de haut niveau.

Philippe Vacheron, l’un des professeurs de Roger Federer, au collège de la Planta en Suisse. (FANNY LECHEVESTRIER / FRANCEINFO)

Roger avait une personnalité attachante et parfois imprévisible, même à l'école. Cela m'amusait. Il était toujours, je trouve, très spontané.

Philippe Vacheron, ancien professeur de Roger Federer

à franceinfo

Loin du calme affiché aujourd'hui par le champion, Philippe Vacheron décrit un élève très sensible : "Si on travaillait une matière où il éprouvait des difficultés, il pouvait presque avoir la larme à l'œil. Il était très sensible", raconte son ancien professeur qui se souvient d'un garçon avec "une manière de s'exprimer hors du commun." 

"Il était libre"

Mathieu Aeschmann, l'un de ses partenaires de tennis à Écublens, nous parle d'un adolescent drôle et un brin rebelle : "J'ai souvenir d'un 'Rodge' assez impertinent, assez frondeur. Avec le recul, c'était bon signe. Il était capable de penser par lui-même. Il n'avait peur de rien, il était libre", raconte son ancien camarade. Un côté libre et instinctif que Federer avait il y a 24 ans, à Ecublens, et qui, pour Mathieu, Christophe et Philippe, fait aujourd'hui sa force sur les courts.

Le reportage de Fanny Lechevestrier

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