Open d'Australie 2013 - Encore une défaite de Murray en finale : déclic es-tu là ?
Il y avait le signe indien. Il y aura le maintenant le signe "Andy". L'Ecossais, numéro 3 mondial, a une fois de plus échoué en finale de Grand Chelem. Une rengaine qui s'est répétée pour la cinquième fois en six tentatives (soit simplement 16% de réussite dans l'exercice). Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, Murray est devenu dimanche le premier joueur de l'histoire à perdre ses trois premières finales en Australie au sortir de sa défaite en quatre sets contre Novak Djokovic.
Une injustice, au vue de sa remarquable ascension lors des huit derniers mois de l'année, mais une vérité pourtant : Murray n'a pas encore l'instinct du tueur. Celui qui différencie un numéro un mondial d'un numéro trois. Si Murray est devenu un champion d'exception et que plus personne ne viendra remettre en cause sa présence dans le Big Four (ou dans l'actuel "Big Three" amputé de Nadal) depuis ses victoires à l'US Open et aux JO, il n'a pas encore en lui cette faculté à se transcender lors des grands événements.
Pas encore l'instinct du tueur
Petit retour en arrière. En juillet dernier Andy Murray remporte les Jeux Olympiques. Devant son public, c'est un véritable déclic pour le protégé d'Ivan Lendl. En finale, il dispose de Roger Federer, son tombeur quelques semaines plus tôt en finale de Wimbledon. Tout le monde s'empresse d'y voir une nouvelle dimension chez ce joueur abonné aux places d'honneurs. Mais ce serait oublier que "Rodgeur" sortait d'un match marathon disputé la veille face à Juan Martin Del Potro et qu'il n'avait plus les cannes pour faire mieux que de la figuration ce jour là.
Quelques semaines plus tard, il s'adjuge l'US Open face à Novak Djokovic. Son premier titre en Grand Chelem après quatre finales perdues. Le vrai déclic ? D'aucuns veulent y croire, pourtant à y regarder de plus près, ce sont surtout les conditions de jeu – très venteuses – qui ont handicapé le Serbe ce jour là. Nole a déjoué tandis que Murray a eu le mérite de rester plus régulier malgré les bourrasques. Un bon point pour lui, mais un coup du sort surtout.
Federer épuisé, Djokovic gêné par le vent
Car depuis son titre à l'US Open, Andy Murray est retombé dans ses travers. A Shanghaï il s'est incliné face à Djokovic en ayant eu quatre balles de match. A la Masters Cup il a cédé en demi-finale contre Roger Federer. Le déclic a-t-il donc eu lieu pour Murray ? Ou devra-t-il attendre de nouvelles circonstances plus favorables pour remporter de nouveaux grands titres ?
Difficile d'expliquer ce qui sépare Andy Murray de Novak Djokovic aujourd'hui. Tous les deux sont nés en 1987, à une semaine d'écart, et ils se tutoient presque aujourd'hui au top du classement ATP. Sur le plan tennistique, les deux hommes sont très proches. De formidables défenseurs de fond de court, contreurs et relanceurs d'exceptions. Murray a l'avantage du service et d'une plus jolie main dans le petit jeu. Djokovic a pour lui une gestion de la géométrie du court remarquable et une souplesse amenant le jeu défensif à son paroxysme.
Le déclic a-t-il eu lieu ?
Pourtant, si Novak Djokovic aujourd'hui a décroché le sixième titre du Grand Chelem de sa carrière, c'est parce qu'il a cette faculté à mettre le pied dans la porte. Il sait profiter de chaque instant de faiblesse de son adversaire pour le saisir à la gorge. C'est ce qu'il a manqué à Murray aujourd'hui. Au début du deuxième set, il s'est procuré trois balles de break consécutives sur le service du Serbe à 0-40. En les laissant passer, il a certainement tiré un trait sur un second titre du Grand chelem. Les mêmes erreurs avaient déjà été visibles lors de sa demi-finale face à Roger Federer. De l'avis de tous, Murray aurait pu plier la rencontre en trois sets. Il lui en avait fallu cinq et le déclin physique du Balois pour s'imposer. Face à Djokovic, ces occasions manquées lui ont été fatales.
Si Murray veut prétendre à la première place mondiale en 2013, ce qui serait l'évolution logique de sa carrière, il devra rester aussi performant lors des temps forts de la rencontre. Le sommet de l'ATP est à ce prix. Peut-il le faire ?
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