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Melbourne, 8e de finale: Dolgopolov sort Soderling

Tombeur de Tsonga, Alexandr Dolgopolov a de nouveau créé la surprise en dominant la tête de série N.4, Robin Soderling 1-6 6-3 6-1 4-6 6-2. L'Ukrainien, 46e joueur mondial, se retrouve donc en quarts d'un Grand Chelem pour sa quatrième participation. Un favori est donc tombé, le Suédois commettant notamment 51 fautes directes. David Ferrer a dominé le Canadien Milos Raonic 4-6 6-2 6-3 6-4. Il rencontrera Rafael Nadal (N.1), vainqueur 6-2, 6-4, 6-3 de Marin Cilic.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Dolgopolov sur son revers

LE TABLEAU MASCULIN DE L'OPEN D'AUSTRALIE

Se retrouver face à l'un des grands favoris du tournoi n'a pas eu l'air d'impressionner Dolgopolov et ses 22 ans. "Je joue vraiment libéré. Des fois, ça paye. Je m'amuse", a-t-il lancé. Jusqu'à présent, l'Ukrainien n'avait disputé que trois tournois du Grand Chelem, s'offrant pour meilleur résultat un troisième tour à Roland-Garros l'an passé. Considéré comme l'un des jeunes joueurs à suivre, imite son compatriote Andreï Medvedev, finaliste à Roland-Garros en 1999 - défaite contre Agassi, seul Ukrainien as'être hissé si loin en Grand Chelem. Mais les chiens ne font pas les chats, et Dolgopolov a sans doute profité d'un père, coach de tennis, qui avait justement entraîné Medvedev...

De son côté, Söderling, dernier finaliste à Roland-Garros, quart de finaliste à Wimbledon et à l'US Open, peut s'en vouloir. Avec sa victoire à Brisbane et trois premiers tours passés sans encombre, la tête de série N.4 n'avait pas perdu un seul set depuis le début de la saison. Dans un mauvais jour, Söderling a perdu pied après avoir pourtant remporté la première manche en seulement 21 minutes. SOn coup droit d'habitude si efficace, lui a totalement fait défaut, et 51 fautes directes plus tard, le match était plié. "Je ne sous-estime jamais personne", a-t-il précisé. "Je n'ai pas assez bien joué, c'est aussi simple que ça (...) Mes deux armes majeures sont mon service et mon coup droit. Ce n'étaient pas des armes aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Dolgopolov retrouvera donc Andy Murray au prochain tour, mercredi. L'Ukrainien n'a rencontré qu'une seule fois le Britannique, c'était en 2006 en Coupe Davis, et l'Ecossais s'était imposé. Pour se qualifier, Murray a donné une correction à l'Autrichien Melzer, 6-3, 6-1, 6-1 en huitièmes de finale, ce qui fait de lui l'un des grands favoris de cette édition. Finaliste ici-même l'an passé, Murray n'a perdu aucun set depuis le début de la compétition. Avec moins de six jeux concédés par match en moyenne, le cinquième joueur mondial compte bien décrocher le tout premier titre de sa carrière en tournoi du Grand Chelem.

"Comme lors des précédents matches, j'ai bien débuté", a déclaré Murray. "Mes frappes étaient propres dès le départ. Quelques jeux étaient plus difficiles à gagner. Vous ne le voyez pas quand vous regardez mais quand vous êtes sur le court, vous le sentez", a-t-il dit. "Quand j'ai eu le vent en ma faveur, j'ai pu imposer mon rythme dans l'échange et j'ai très bien retourné. Il était frustré et ça s'est ressenti un peu dans son jeu. Je ne m'attends pas à faire tout le  tournoi en remportant mes matches comme cela. Je suis préparé mentalement à ce que cela devienne plus dur." Dolgopolov est prévenu.

Nadal intraitable

Rafael Nadal a confirmé qu'il faudrait encore compter sur lui pour cet Open d'Australie 2011. Malgré ses déclarations concernant une éventuelle fatigue virale -contractée début janvier à Doha- après son match du troisième tour, l'Espagnol a parfaitement tenu son rang de numéro 1 mondial ce lundi face à Marin Cilic. Il s'est imposé sans coup férir en trois sets, 6-2, 6-4, 6-3 en moins de trois heures de jeu (2h31). Retournant bien, repoussant le Croate loin derrière sa ligne et dictant les échanges grâce à son énorme coup droit, l'homme aux huit titres du Grand Chelem a rapidement pris les commandes de la rencontre pour ne plus les lâcher. Dès que la tête de série numéro 15 servait un tantinet moins bien, il bondissait dans le court et saisissait l'occasion. Le Taureau de Manacor se permettait même de conclure au filet quelques points bien amenés. Il remportait la manche 6-2 en 50 minutes.

Au deuxième acte, Cilic serrait la garde mais Nadal ne lâchait quasiment rien. Et le Majorquin réussissait un nouveau break fatal à 4-4 non sans avoir dû sauver une balle de break. En un peu moins d'une heure, il se détachait logiquement (6-2, 6-4) même si son rival refusait d'abdiquer. Simplement, le quintuple vainqueur de Roland-Garros tenait son adversaire à distance et l'obligeait à commettre la faute en premier la plupart du temps. A 3-3 au troisième set, une nouvelle erreur de Cilic –revers dans la bande du filet- offrait à Nadal le break décisif. Avec 47 fautes directes (contre seulement 21 à l'Ibère rigoureux), Cilic était bien au delà du seuil toléré. Le lauréat de l'édition 2009 avait fait le plus difficile contre le joueur slave, brillant mais trop inconstant pour rivaliser sur la longueur d'un match. Rafael Nadal pliait finalement l'affaire sans souci (6-2, 6-4, 6-3) sur une quatrième double faute de Marin Cilic.

Il affrontera en quarts de finale son compatriote David Ferrer (N.7) pour un derby. Un match qui devrait ressembler à un vrai combat de boxe entre deux joueurs qui son réputés pour ne rien lâcher. Nadal mène 11-3 dans leurs confrontations mais sur dur, le bilan est un peu plus équilibré entre le Majorquin de 24 ans et le Valencien de 28 ans: 3-2 pour le cadet.."Rafale" Nadal n'aura en tous cas rien perdre à ce stade de la compétition où il avait dû abandonner l'an dernier à Melbourne en raison  d'une blessure au genou droit. Il n'est plus qu'à trois matches d'un exploit incroyable réalisé pour la dernière fois par Rod Laver en 1969: détenir les quatre levées du Grand Chelem sur un an. Bien qu'il s'agisse d'un faux Grand Chelem, la performance serait retentissante.

"Aujourd'hui, je me suis senti vraiment bien, a confié Rafael Nadal à l'issue de sa démonstration. Je n'ai pas transpiré comme les autres jours. La meilleure nouvelle c'est que j'ai joué un bien meilleur tennis que les autres jours. J'ai joué avec une forte intensité, un très bon rythme et plus à l'intérieur du court. Le service a mieux marché aujourd'hui. J'ai joué mon meilleur match de loin. Contre David (Ferrer, son adversaire en quarts) ce sera différent. Nous nous connaissons parfaitement. Nous nous sommes affrontés de nombreuses fois. Nous nous entraînons souvent ensemble. Il est très bon. En quarts de finale il ne peut pas y avoir de match facile."

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