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Les cadors assurent, Osaka et Williams impériales, Monfils et Paire dehors : ce qu'il faut retenir de la 1re journée à Melbourne

La première journée australe a offert quelques premiers frissons et une première désillusion dans le clan français lundi 8 février. Le numéro un français Gaël Monfils a été sorti d'entrée par le modeste finlandais Emil Ruusuvori tandis que Benoît Paire s'est incliné face au Biélorusse Egor Gerasimov. Ca passe en revanche pour Caroline Garcia, Corentin Moutet, Adrian Mannarino ou Fiona Ferro. Chez les favoris, Novak Djokovic, Dominic Thiem, Naomi Osaka ou Serena Williams n'ont pas fait de détail pour atteindre le deuxième tour.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min

• Un marathon et Monfils craque

Gaël Monfils ne s'en sort plus. Parti tambour battant en 2020, le numéro un français a été freiné par la Covid-19. Le voilà désormais totalement à l'arrêt. Après avoir perdu ses quatre derniers matches l'année dernière, le Parisien a été sorti d'entrée à Melbourne lundi 8 février. Son bourreau, Emil Ruusuvori, semblait pourtant être un adversaire à sa portée. Monfils (N.10) avait pourtant pris le match par le bon bout face au 86e joueur mondial en remportant le premier set. Il n'a d'ailleurs pas réellement failli dans un domaine en particulier, se montrant parfois par instants facile. Mais trop loin derrière sa ligne de fond de court et incapable de convertir ses opportunités de break – seulement 6/23 contre 6/13 pour Ruusuvori – le tricolore a craqué en cinq manches (3-6, 6-4, 7-5, 3-6, 6-3) et 3h46 de jeu face à un adversaire de 21 ans sans complexes. 

"J'ai perdu, j'ai zéro confiance, je joue mal, a concédé Monfils, en larmes en conférence de presse. Je n'arrive pas à servir, je fais des fautes, je suis six mètres derrière, je mets des bâches. (...) Je ne me sens pas bien et ça se voit. Je sais que j'ai beaucoup perdu et ça me fait mal. J'aimerais me relever et me dire que ce cauchemar est fini mais je ne sais pas quand ça va s'arrêter." Le mal est profond, et la somme de travail de son nouvel entraîneur, Günter Bresnik, s'annonce colossale.

• Müller, la belle histoire

Cela pourrait être une des aventures les plus rocambolesques du clan français en Australie. Alexandre Müller avait dû prendre son mal en patience à plus d'un titre à Melbourne. Le 209e joueur mondial est resté bloqué en quarantaine forcée pour avoir été dans l'avion en provenance de Doha, sans être contaminé par le coronavirus. Et il n'a dû sa présence dans le tableau qu'au forfait de dernière minute de l'Argentin Federico Delbonis. Appelé in extremis à son hôtel, Müller a fait face à un autre Argentin, Juan Ignacio Londero. Un set pour se chauffer, trois autres pour dérouler et le natif de Poissy s'est qualifié pour la première fois de sa carrière pour un deuxième tour de Grand Chelem.

• Les Bleus globalement au rendez-vous

Le contingent français reste en place, malgré une autre défaite tricolore : celle de Benoît Paire. Le deuxième Français au classement ATP (29e), arrivé dans cet Open d'Australie sans vraie attente, s'est fait sortir par le Biélorusse Egor Gerasimov en quatre manches (6-2, 2-6, 7-6, 7-5). Autre tête de série française (N.32), Adrian Mannarino, n'a pas tremblé face à l'Autrichien Dennis Novak. Le 35e joueur mondial s'est montré solide et a profité des nombreuses erreurs de son adversaire (50 fautes directes) pour s'offrir une qualification sans forcer au deuxième tour (6-2, 6-4, 7-6), où il affrontera le Serbe Miomir Kecmanovic. Corentin Moutet ne peut pas en dire autant. Le jeune Français ne s'est pas simplifié la tâche pour dominer le local John Millman. Mené deux manches à une par le 39e joueur mondial, le joueur de 21 ans a dû puiser autant dans sa large palette technique que dans ses ressources mentales pour l'emporter en 3h45 (6-4, 6-7, 3-6, 6-2, 6-3). Contre Milos Raonic au prochain tour, le retard à l'allumage du Parisien pourrait se payer cash. Ugo Humbert (29e) est venu à bout du Japonais Yasutaka Uchiyama en quatre sets (6-3, 6-4, 6-7, 6-3). Le 106e mondial a posé quelques problèmes au Messin, qui a mis presque trois heures à l'emporter.

La numéro deux française au classement WTA, Fiona Ferro, a elle aussi dû batailler pour se défaire de Katerina Siniakova (6-7, 6-4, 6-2). Sans toujours chercher à faire le jeu, la 46e joueuse mondiale a été moins dispendieuse que son adversaire et retrouvera la Kazakhe Elena Rybakina (tête de série N.17) au 2e tour, stade que Ferro avait déjà atteint la saison passée.  Alizé Cornet est quant à elle venue à bout de la Russe Valeria Savinykh en trois sets (6-2, 4-6, 7-6). Après un premier set facilement remporté, la Française (53e) a cédé la deuxième manche à son adversaire, sortie des qualifications. Breakée à deux reprises dès le début du troisième set par la 227e joueuse mondiale, Cornet est revenue au score en inscrivant cinq jeux d'affilée et a fini par l'emporter au super tie-break après 2h49 de jeu. 

Caroline Garcia a dû elle aussi s'employer pour s'imposer. Poussée au tie-break dans la première manche par l'accrocheuse Polona Hercog, Garcia s'est appuyée sur une belle qualité de service pour dominer la Slovène (7-6, 6-3). Le choc attendu au 2e tour entre Garcia et Naomi Osaka aura bien lieu. "C'est un gros deuxième tour pour moi. (...) Après mon objectif en Grand Chelem, c'est d'aller loin et un jour d'en remporter un, donc si je veux le faire il faudra que je passe par des matchs comme ça. Donc que ce soit au deuxième tour ou plus loin c'est pareil", a-t-elle estimé.

• Osaka, Williams, Swiatek… les reines tiennent leur rang...

La Japonaise Osaka, vainqueur à Melbourne en 2019, n'a pas manqué son entrée en matière. En à peine plus d'une heure, la N.3 mondiale a plié l'affaire contre la Russe Anastasia Pavlyuchenkova (6-1, 6-2). Serena Williams a même fait mieux : seulement 56 minutes sur le court et deux petits jeux concédés (6-1, 6-1) pour laminer l'Allemande Laura Siegemund. Implacable et visiblement en forme, l'Américaine s'affirme.

Pas de problème non plus pour la vainqueur du dernier Roland-Garros, la Polonaise Iga Swiatek, vainqueur d'Arantxa Rus (6-1, 6-3), ou pour la tête de série numéro 2, Simona Halep, qui surclassé la locale Lizette Cabrera (6-2, 6-1) en moins d'une heure. Absente des circuits depuis près de 16 mois, Bianca Andreescu n'a pas manqué son retour au premier plan. La Canadienne, révélation de la saison 2019 durant laquelle elle avait notamment remporté l'US Open, a effacé la tenace Mihaela Buznarescu (6-2, 4-6, 6-3). Seule surprise notable, l'élimination express d'Angelique Kerber (N.23) contre l'Américaine Bernarda Pera (6-0, 6-4).

• … les cadors masculins aussi

Chez les hommes aussi, les favoris du jour n'ont pas manqué l'occasion d'asseoir leur supériorité. Les questions sanitaires ayant laissé place au jeu, Novak Djokovic a dit 33. Comme le nombre de sets consécutifs remportés par Novak Djokovic face à Jérémy Chardy. Le numéro un mondial a été sans pitié face au Français, pourtant en belle forme depuis le début de l'année (6-3, 6-1, 6-2). Le tenant du titre est déjà en grande forme et a visiblement tenu à le montrer à la concurrence. 

Celle-ci a également répondu présent. Autre favori du tournoi, Dominic Thiem n'a pas failli à son statut en dominant Mikhail Kukushkin (7-6, 6-2, 6-3) en début de journée. Derrière lui, les autres outsiders en lice ce lundi ont suivi le mouvement. Alexander Zverev et Diego Schwartzman – futur adversaire d'Alexandre Müller - ont lâché un set mais ont tenu bon pour décrocher leur place au 2e tour. De son côté, Denis Shapovalov s’est fait peur. Le Canadien a réussi à se libérer du prodige italien, Jannik Sinner, très résistant. Le 12e mondial aura eu besoin de cinq sets et de 3h55 de jeu pour se qualifier. Stan Wawrinka, Felix Auger-Aliassime, Milos Raonic, Pablo Carreño Busta (qui a dominé Kei Nishikori), et même un Nick Kyrgios appliqué sont pour leur part passés en trois sets. Malgré le manque de préparation, les cadors sont pour le moment à la hauteur.

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