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Hewitt, le dernier des Mohicans

Dernier d'une grande lignée de numéros 1 australiens, Lleyton Hewitt disputait aujourd'hui le premier et dernier match de son 17e Open d'Australie. Il s'est incliné en trois sets (7-6, 7-5, 6-3) face à Janko Tipsarevic (N.8).
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Ken Rosewall, Rod Laver, Roy Emerson, John Newcombe, Pat Rafter… L'Australie a offert au tennis mondial certains des plus grands champions de son histoire. Dans un style certes moins spectaculaire, Lleyton Hewitt a été le digne successeur de toutes ces stars des années 60 aux années 90. Sa défaite en quatre manches face à Tipsarevic, ce lundi au 1er tour de l'Australian Open, n'enlèvera rien à la belle carrière de l'enfant d'Adélaïde.

Le crépuscule d'un cador

Elle a peut-être juste sonné le glas de l'aventure du blondinet à la casquette renversée. A bientôt 32 ans, Hewitt n'est pas sûr de continuer sur le circuit au-delà de cette année 2013. La faute aux blessures, à l'usure du temps aussi, qui s'abat fatalement sur les anciens grands joueurs n'évoluant plus au summum de leurs possibilités.

Numéro 1 mondial en 2001 et 2002, vainqueur de deux tournoi du Grand Chelem (US Open 2001 et Wimbledon 2002), lauréat du Masters et de la Coupe Davis à deux reprises, Hewitt fût l'un des plus grands "matcheurs" de l'histoire.

Jeu complet

Combattant hors pair, jamais résigné sur le court, il était capable dans ses meilleures années de retourner les situations les plus mal engagées (Federer en a fait les frais lors de la demi-finale Australie-Suisse en 2003, Nadal également, en 8e de finale à Melbourne en 2005). L'Aussie a ainsi remporté 31 de ses 49 matches disputés en cinq sets !

Son style n'était pas le plus flamboyant mais Hewitt disposait d'une palette complète. D'une régularité métronomique dans l'échange, il disposait du temps de sa grandeur d'un revers à deux mains d'une précision incroyable, et d'une volée digne de l'école australienne. Doté d'un état d'esprit très anglo-saxon, l'homme aux 28 titres en simple (pour 15 finales perdues, encore un excellent ratio) ne paniquait jamais lors des points clefs d'un match.

Une seule finale à Melbourne

Bien sûr, on ne peut occulter le fait que son règne fût assez bref. L'émergence au plus haut niveau de Roger Federer a "plombé" la seconde moitié de carrière de Hewitt qui n'a jamais disposé du coup qui tue, le fameux coup fort des ténors. Bien sûr ses résultats sur terre battue furent très en deçà de son bilan sur les autres surfaces. Bien sûr l'Australien n'a que trop rarement enflammé la Rod Laver Arena –il n'est hissé qu'une seule fois au-delà des 8e de finale, lorsqu'il a atteint la finale en 2005 (battu par Marat Safin après avoir éliminé Andy Roddick).

Mais Lleyton Hewitt restera dans la mémoire des fans locaux comme l'ultime représentant d'une époque bénie où le pays continent dominait la planète tennis. Attendu comme le Messie, le petit prodige Bernard Tomic (20 ans, vainqueur de son premier tournoi ATP samedi à Sydney) parviendra-t-il à poursuivre son œuvre ? Rien n'est moins sûr.

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