Le match a duré plus de deux heures de moins que votre finale de l'année dernière contre Rafael Nadal. Ca a été dur quand-même ?"Bien sûr que ça a été dur. C'était une finale, face à un joueur au top, avec beaucoup d'enjeu. Les deux premiers sets ont duré 2 h 20, ça en dit long sur l'intensité qu'il y avait. Je m'y attendais et je m'y étais préparé. Il fallait que je m'accroche. Le deuxième jeu du deuxième set, dans lequel j'ai été mené 0-40, a été un tournant important. Après avoir réussi à garder mon service, je me suis senti plus à l'aise sur le court, plus léger dans la tête." Quelles leçons avez-vous tiré de votre défaite face à Andy Murray en finale du dernier US Open ?"L'année dernière tous nos matches se sont décidés sur quelques points. J'ai essayé d'être plus agressif, de venir au filet un peu plus souvent. J'avais besoin d'être celui qui dicte le jeu. Ca a bien marché." Pendant 2h50 il n'y a pas eu un seul break. Comment l'expliquez-vous ?"On a bien servi tous les deux. Moi j'ai mieux servi dans ces deux premiers sets que dans n'importe quel match depuis deux ans. Andy est un joueur incroyablement fort en retour. Avoir réussi à avoir autant de points gratuits sur mon service face à un joueur comme lui a été très positif." C'est encore un joueur du "Big Four" qui a gagné. L'écart est-il si grand avec le reste du plateau ?"La question se pose sans arrêt et c'est difficile de trouver une réponse définitive. Quelque part c'est logique que les quatre premiers soient toujours les principaux candidats à la victoire. Mais je ne vais jamais sous-estimer les joueurs qui sont derrière nous, dans le Top 10, le Top 15. J'étais à deux points de perdre contre Stanislas Wawrinka en huitièmes de finale. Ces joueurs là ils peuvent y arriver, les Tsonga, Ferrer, Del Potro, Berdych, ils nous ont tous déjà battus, ils peuvent le faire." Où se situe cette victoire par rapport à vos précédents succès ?"Chaque victoire est très spéciale. Ecrire l'histoire, en gagner trois à la suite, voir tous ces grands noms sur ce trophée, c'est terriblement excitant. Je suis empli de joie et ça me donne une grande confiance pour la suite. J'ai 25 ans et j'ai déjà gagné six titres du Grand Chelem, c'est incroyable. Chaque moment de ma vie est une bénédiction. Il y a tellement d'athlètes qui veulent être les meilleurs dans ce qu'ils font et moi j'ai la chance d'être dans cette position. Tout le monde peut avoir un mauvais jour, je ne suis pas toujours drôle, ce n'est pas toujours rigolo. Mais j'ai conscience que je vis une aventure incroyable." Quel est votre prochain objectif maintenant ? Roland-Garros ?"La priorité dans l'immédiat c'est de savourer ce titre. Dans la vie, on n'a pas beaucoup d'opportunités de gagner un tournoi du Grand Chelem. Alors j'essaie de savourer ça pendant quelques jours avec les gens que j'aime le plus, ma famille, mes amis. Après je me tournerai vers le reste de la saison. Il y a la Coupe Davis qui arrive (le week-end prochain en Belgique), sur terre battue, ça va être marrant (rires). Faudra voir comment je m'adapte à la surface. Après il reste encore quatre mois d'ici Roland-Garros. Bien sûr que je veux aller au bout là-bas après m'être arrêté en finale l'année dernière. +Rafa+ (Nadal) sera toujours le favori sur cette surface, le rival ultime. Mais si je continue comme ça, que je reste en bonne santé, j'aurai ma chance."