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Andy Murray en finale à Melbourne

Andy Murray, N.5 mondial, est dans son jardin à Melbourne. Le finaliste 2010 a rejoint le Serbe Novak Djokovic en finale de l'Open d'Australie, en battant en demi-finale l'Espagnol David Ferrer, N.7 mondial, 4-6, 7-6 (7/2), 6-1, 7-6 (7/2). Le Britannique a souffert mais il a mieux su négocier les points clefs du match, se montrant impérial lors des deux jeux décisifs. Il sera l'outsider contre un Djokovic qui n'a pas perdu un set depuis le début de la quinzaine.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5 min
Andy Murray (GLYN KIRK / AFP)

L'Ecossais se hisse pour la troisième fois en finale d'un tournoi du Grand  Chelem, mais est toujours en quête d'un titre. L'an dernier, il avait buté sur  un grand Roger Federer à Melbourne: le Suisse avait enlevé le trophée en trois  sets secs 6-3, 6-4, 7-6 (13/11). Vendredi soir, Murray a été contraint d'élever encore son niveau de jeu  face à un David Ferrer extrêmement coriace. Le Valencien, plutôt porté sur la terre battue, a encore montré qu'il était  excellent sur dur aussi, surface sur laquelle il a conquis trois de ses dix  titres. Victorieux à Auckland au début du mois, il a poursuivi en se qualifiant  pour la deuxième demie en Grand Chelem dans sa carrière, et a posé d'énormes  problèmes à Murray.  Dans un match de très haute intensité physique, les deux protagonistes ont  fait parler leur puissance, matraquant du fond du court dans des échanges  parfois interminables.      

Peut-être trop tendu, Andy Murray n'a pas bien démarré la rencontre. Son costume de favori trop grand pour lui, qui s'attendait davantage à jouer Rafael Nadal, donnait l'occasion à David Ferrer de diriger les échanges et de porter l'estocade à 5-4, service Murray. La tête de série numéro 7 rentrait dans le court et obligeait son rival à effectuer de longs rallyes de fond de court. Il concluait la manche en trois-quarts d'heure à la surprise générale (6-4) mais pas si l'on se fie aux statistiques (que de fautes directes de Murray qui en commettra 63 au total, contre 34, pour 60 points gagnants -à 34).

Et il poursuivait son travail de sape dans la deuxième joute. Bien campé sur sa ligne, il répondait du tac au tac aux velléités offensives du numéro 5 mondial, contraint de faire le jeu alors qu'il n'aime rien tant que de contrer son adversaire. Résultat ? C'est David Ferrer qui se procurait une balle de deux sets à rien à 5-4, 30-40. Andy Murray l'écarta de façon magistrale après un bon service. Dans la foulée, il s'emparait du service adverse (6-5) et semblait se diriger vers une égalisation à une manche partout. Mais Ferrer recollait au prix d'attaques risquées payantes pour s'offrir un tie break importantissime.

Dans ce jeu décisif, Murray se détachait d'entrée avec un revers croisé splendide suivi d'un bon service (2-0). Une faute de Ferrer lui permettait de voir venir 3-0 puis 4-0 sur un coup droit gagnant consécutif à une amortie ratée de son rival. Une nouvelle erreur et l'Ecossais menait 5-0. Puis 6-0 sur un ace. L'Espagnol sauvait ensuite deux balles de set avant de sortir un revers. Murray recollait à une manche partout après quasiment deux heures de jeu (7-6(2)).

Ferrer accrocheur

Dans la foulée, le Britannique expédiait le troisième acte de fort belle manière en 42 minutes (6-1). Il semblait enfin avoir pris le match en mains (avec un break en début de quatrième set) mais c'était compter sans ce diable d'Ibère qui ne se résigne jamais (et qui recollait à 2-2). Malgré quelques fautes en coup droit –sur des attaques trop forcées, Ferrer tenait son engagement et faisait la course en tête comme lors des deux premiers sets. Murray réagissait à propos et restait au contact (4-4 puis 5-5). L'Ecossais grimaçait et se tenait la jambe par moments sans qu'on sache s'il souffrait beaucoup. Il ratait le coche à 5-5, 40A lorsqu'il mit dans le couloir une attaque de coup droit facile (pour lui) après avoir baladé son rival du fond du court. Deux points plus tard, Ferrer menait 6-5. Murray accrochait néanmoins un nouveau jeu décisif ou son service allait encore faire la différence (75% de premières balles passées contre 60%).

Andy Murray attaqua celui-ci comme celui du deuxième set: une attaque puissante suivi d'un ace (2-0). Ferrer refusait de rendre les armes mais le Britannique prenait les affaires à son compte, poussant son rival à la faute ou le débordant par un coup droit gagnant ou un ace (5-1). Il manquait une première balle de match à 6-1 mais concluait sur un point magnifique: il attirait Ferrer au filet et reprenait en demi-volée de revers la contre-amortie de son rival pour s'offrir sa troisième finale en Grand Chelem. Cette fois-ci, Roger Federer ne sera pas là mais affronter dimanche Novak Djokovic sera tout sauf une sinécure.

Murray: "Je voulais éviter un 5e set"

"C'est incroyable", a confié Andy Murray à Jim Courier à sa sortie du court. Il était en pleine forme et travaille tellement dur que je m'attendais à un match difficile. Les conditions sont très différentes entre journée et soirée. J'ai mal débuté mais j'ai commencé à en mettre plus dans mes frappes au deuxième set. Je n'ai pas réalisé que je devais sauver une balle de deux sets à rien sauf quand l'arbitre a dit "5 partout". Il fallait absolument que j'attaque plus car il renvoyait tout. Et je voulais à tout prix éviter un 5e set", a-t-il expliqué avant de se projeter sur la finale de dimanche contre Novak Djokovic. "Je suis fatigué et je vais plonger dans l'eau froide pour récupérer. J'espère maintenant gagner la finale. Avec Novak, on se connait depuis des années (les deux joueurs sont nés en mai 1987 à une semaine d'intervalle). On s'est entraîné ensemble durant cette quinzaine. Ca va être dur".

Réactions

Andy Murray (GBR/N.5 mondial, qualifié pour la finale aux dépens de l'Espagnol David Ferrer): "Je m'attendais à un match difficile et je suis très content de m'en être sorti. Cela aurait pu basculer d'un côté comme de l'autre. J'ai dû changer ma tactique aux deuxième et troisième sets. J'ai joué plus proche de la ligne de fond de court pour essayer de prendre la balle plus tôt et lui laisser moins de temps. Je suis venu davantage finir les points au filet. (A propos de Djokovic, son adversaire en finale). Nous nous entraînons beaucoup ensemble, on s'entend bien. Nous sommes bons amis. J'espère que ce sera le début d'une série de matches importants où l'on s'affrontera."
David Ferrer (ESP/N.7 mondial, éliminé en demi-finale par le Britannique Andy Murray): "C'était un match très dur. Il a y eu de longs échanges au premier et deuxième set. J'ai eu ma chance dans la deuxième manche avec une balle de set mais dans les moments importants, il a servi vraiment très bien. Je ne pouvais rien faire de plus, je me suis beaucoup battu. Entre Andy et Novak ce sera un match difficile. Cela dépendra du début de la rencontre."

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