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Pourquoi Djokovic va redoubler Nadal

Novak Djokovic, qui a perdu sa place de numéro 1 mondial cet automne, aura du mal à la récupérer avant la fin de saison (à moins d’une grosse défaillance de Rafael Nadal ici à Bercy puis au Masters de Londres). Mais passé l’Open d’Australie 2014, le Serbe aura beaucoup moins de points à défendre que son rival, en tous cas jusqu’à l’US Open. Ce serait étonnant que Nole manque l’occasion. Vainqueur du jeune Français Pierre-Hughes Herbert en deux sets (7-6(3), 6-3) pour son entrée à Bercy, il poursuit son opération reconquête.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
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Novak Djokovic est revanchard

C’est un fait. Depuis leur magnifique finale de Melbourne en 2012, Djokovic et Nadal se sont affrontés huit fois pour un bilan nettement en faveur de Majorquin (6-2 dont 3-0 en Grand Chelem). Ces statistiques contrastent avec la période précédente, vampirisée par le Belgradois (7-0 entre 2011 et le début 2012 dont trois finales de Majeurs consécutives). Beaucoup d’observateurs pensaient que Djokovic avait pris l’ascendant sur Nadal un peu comme le natid de Manacor avait pu le faire face à Roger Federer. C’était mésestimer le champion espagnol à l’orgueil démesuré. Mais s’il en est un qui possède un égo (au moins) aussi fort, c’est bien Djokovic. Le Serbe sait comment battre Nadal et il n’a pas peur de lui-même s’il le respecte. A quelques coups près, il aurait pu mener deux manches à une en finale de l’US Open, et il se rapproche chaque année du Graal à Roland-Garros (l’arrêt dû à la pluie avait peut-être sauvé Nadal en finale de l’édition 2012, et Djokovic était tout près de conclure cette année nonobstant son contact avec le filet après un smash victorieux). Gageons que Djokovic saura renverser la vapeur en 2014.

Novak Djokovic est très régulier

Sans rejouer au niveau stratosphérique qui était le sien en 2011, lorsqu’il a réalisé le Petit Chelem agrémenté d’une série de 41 victoires consécutives (record de McEnroe, 42) achevée sur une cruelle défaite contre Federer en demi-finale de Roland-Garros, Nole fait preuve depuis trois saisons d’une régularité extraordinaire au plus haut niveau. Il a remporté 21 titres en 34 mois (et la saison n’est pas terminée) et n’a jamais été battu avant les demi-finales dans les tournois du Grand Chelem depuis Roland-Garros 2010 : 5 sacres, 5 finales et 4 présences dans le dernier carré sur ses 14 derniers Majeurs ! Personne ne peut se targuer d’un tel bilan qui n’est pas sans rappeler la mainmise de Federer entre 2004 et 2007. C’est la grande force de Djokovic par rapport à un Nadal souvent blessé ces dernières saisons et qui aura du mal à rééditer son époustouflante saison 2013.

Novak Djokovic est bon partout

Le constat est limpide. Le Slave est multi-surfaces. Même si son jeu s’accommode mieux d’une surface dure et moyennement rapide, Djokovic s’adapte à tous les styles de revêtement. Il a déjà gagné à Wimbledon, sur terre battue (tous les Masters 1000) et indoor (dont le Masters et Bercy, en 2009). Joueur ultra complet, excellent défenseur et formidable contre-attaquant, l’ancien numéro 1 mondial possède surtout l’art de se sublimer dans les moments clefs d’un match, quand les nerfs de certains lâchent. Il sait que lorsque sa condition physique est optimale, il devient quasiment imbattable (seuls des joueurs très solides comme Nadal, Murray et Del Potro sont alors à même de rivaliser sur la durée des cinq manches). Il fait partie de cette nouvelle génération à l’aise partout vu que les différences inhérentes aux surfaces ont été gommées depuis une bonne décennie (Wimbledon, par exemple, est beaucoup plus lent que dans les années 90, et c’est sans doute ce qui a permis à des joueurs comme Djokovic et Nadal de s’y imposer).

Novak Djokovic est (relativement) jeune

A seulement 26 ans, Novak Djokovic possède déjà un palmarès en béton. Le Belgradois compte six sacres en Grand Chelem, deux Masters (trois dans 10 jours ?), une Coupe Davis (deux dans trois semaines ?) et 39 titres sur le circuit ATP. Il reste certes assez loin derrière les ogres Federer et Nadal mais il peut s’enorgueillir d’avoir déjà doublé des pointures comme Edberg et Becker, et rejoint des légendes telles McEnroe et Wilander, à un Majeur seulement d’un Jimmy Connors ou d’un Andre Agassi. Il lui sera peut-être difficile de postuler (comme Nadal) au record absolu du maestro Federer (17 victoires en Grand Chelem) mais Djokovic semble parfaitement capable de scorer entre 12 et 15 Majeurs avant la fin de sa carrière pour peu que son physique, l’une de ses forces principales, suive. Mieux, le numéro 2 mondial postule encore à réaliser le mythique Grand Chelem que le Suisse et l’Espagnol n’ont pas réussi à accrocher dans leurs meilleures années. En 2011, il n’est vraiment pas passé loin, et il ne s’interdit rien lors des deux ou trois prochaines saisons, sachant que la relève a beaucoup de travail à faire pour combler son retard sur le top 3 (Raonic, Tomic, Dimitrov sont bien tendres et on ne voit pas venir grand-chose derrière).

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