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Masters 1000 de Paris : Jack Sock fait mouche et valide sa place au Masters

Jack Sock, 22e joueur mondial et tête de série N.16, vient de remporter le plus grand titre de sa carrière en disposant en finale du Rolex Paris Masters de la révélation du tournoi, le Serbe Filip Krajinovic (25 ans) qui a bien résisté avant de courber l’échine en trois manches (5-7, 6-4, 6-1). L’Américain succède à son illustre compatriote Andre Agassi, dernier lauréat US ici, en 1999. Il valide surtout in extremis son ticket pour le Masters de Londres (12-19 novembre) alors qu’il pointait au 22e rang à la Race au départ du tournoi.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Jack Sock, un Américain triomphant à Paris. Longtemps cantonné à un rôle d’outsider du circuit (trois titres accumulés avant ce dimanche depuis ses débuts en 2010), le natif de Lincoln (25 ans) vient de cueillir le titre le plus important de sa carrière, au nez et à la barbe de tous les favoris annoncés, les Nadal, Dimitrov, Del Potro et autres Tsonga et Pouille.

Sept ans après Roddick

Ce succès, le premier d’un non européen depuis Miami 2010 (Roddick) dans les grands rendez-vous (en Masters 1000, Masters ou Grand Chelem), vient récompenser un joueur doté d’un coup droit supersonique et d’un bon sens du jeu.

Son parcours n’a pas été si facile (victoires sur Edmund alors qu’il était mené 5-1 au troisième set, puis contre Pouille, Verdasco et Benneteau) et Sock s’est révélé très solide dans son tennis et au niveau mental, comme en finale pour finir par déborder en trois manches un Krajinovic sans complexe mais rattrapé par la fatigue accumulée durant cette incroyable semaine. L’Américain savait l’occasion trop belle, il ne l’a pas raté.

Le match: une pièce en trois actes

Krajinovic plus réaliste

Krajinovic a remporté un premier jeu accroché où Sock a fait parler son coup droit pour mener 15-30 et revenir à 40 A. Mais un ace du Serbe et un superbe amorti de revers lui a permis d’enlever le premier jeu. Sock a égalisé dans la foulée sans coup férir. Bis repetita au jeu suivant avec une égalité à 40 A avant que Krajinovic ne sorte deux gros services de son chapeau pour continuer à faire la course en tête (2-1). L’Américain continuait, lui, à dérouler sur son engagement : jeu blanc pour égaliser à 2-2. A 3-2, Krajinovic se procurait une première balle de break en poussant son rival à la faute en coup droit. Sock effectuait alors un enchainement service-volée parfait. Le 22e joueur mondial ratait un autre coup droit au point suivant puis commettait une vilaine double-faute pour permettre à son rival de réaliser le premier écart du match (4-2). Krajinovic ne parvenait pas à garder cet avantage et se faisait breaker à son tour juste derrière (4-3). Sock égalisait sans souci à 4-4 puis à 5 partout après un amorti de coup droit bien masqué. A 5-6, 30-40, Sock se retrouvait en fâcheuse posture. Il caviardait un coup droit pour offrir le set à son adversaire qui n’en demandait pas tant. Krajinovic avait mieux retourné que Sock dans cette manche même s’il était derrière au comptage des points (11 points gagnants à 15, 16 fautes directes à 13). Le jeune Slave (25 ans) s’était montré plus réaliste (7-5 en 49 minutes).

Sock plus efficace

Jack Sock réagissait parfaitement dès l’entame du deuxième acte en ravissant l’engagement adverse pour confirmer derrière (2-0). A 3-1, le grand escogriffe (1,91 m) aux faux airs de Christopher Walken remettait le couvert : un de ses coups droits puissants accrochait la bande et provoquait la faute de Krajinovic qui subissait clairement un passage à vide. Tel une sangsue, il s’accrochait et parvenait à effacer un premier break pour revenir à 3-4. Mais Sock, cette fois plus efficace avec 11 coups gagnants à 9 et seulement 9 fautes directes, serrait le jeu pour finalement conclure (6-4 après moins d’1h30). Il avait également haussé son niveau au retour (88% de réussite) et son rival s’était montré trop friable sur ses deuxièmes balles.

Krajinovic flanche sous la pression

La tendance se confirmait au début du troisième set avec un break réalisé d’entrée par le joueur d’outre-Atlantique après un énorme coup droit puis un passing de coup droit exceptionnel pour mener 2-1 avant de confirmer derrière sur sa mise en jeu. Krajinovic n’évoluait plus comme au premier acte. Il donnait des signes d’essoufflement même s’il refusait d’abdiquer. A 3-1, 15-40, Soch gâchait un retour puis son rival balançait une gifle de coup droit splendide pour rester dans le match. L’Américain poursuivait toutefois son travail de sape et continuait à mettre la pression sur son adversaire au bord de la rupture. Une troisième balle de break s’offrait à lui et Sock concluait ce jeu d’un passing de revers à deux mains splendides après un superbe échange (4-1). Le plus dur était fait. Jack Sock enchaînait ensuite sans laisser planer le doute quant au futur vainqueur. Il tomba à la renverse après l’ultime revers trop long de Krajinovic et savoura à juste titre ce beau et mérité succès.

Réaction

"Numéro 1 américain, qualifié pour le Masters, c’est un grand dimanche pour moi", a confié Jack Sock lors de la conférence de presse. "Je suis revenu de nulle part lors de mon premier match ici et je gagne aujourd’hui. Contre Edmund, ça a été mon match le plus dur. Aujourd’hui, j’étais bien et j’ai senti que ça tournait en ma faveur à partir du deuxième set", a-t-il poursuivi, sourire aux lèvres. "Attaquer le premier, c’est ma mentalité. Je n’avais pas la pression de devenir numéro 1 américain. On s’entend bien avec les autres et on se pousse mutuellement. Je voulais juste profiter du moment"

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