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Le méconnu Krajinovic déborde Isner pour s’offrir une finale improbable

Filip Krajinovic doit avoir une bonne étoile. Après avoir sorti un Nicolas Mahut blessé en huitièmes de finale, puis avoir bénéficié du forfait de Rafael Nadal (N.1) en quarts vendredi, le qualifié Serbe de 25 ans s’est qualifié pour sa première grande finale en éliminant sans trembler un John Isner en délicatesse avec sa cuisse. Krajinovic s’est imposé en trois sets, 6-4, 6-7(2), 7-6(5). "C'est le plus beau jour de ma vie" a dit celui qui affrontera dimanche le vainqueur du match entre Julien Benneteau et Jack Sock. S'il remporte la finale, il sera 25e au classement ATP lundi, sinon 33e.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Filip Krajinovic (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Le 77e joueur mondial, habitué à écumer les tournois de catégories inférieures (Challengers et Futures), réalise une semaine époustouflante qui n’est pas sans rappeler celle de l’Espagnol Sergio Casal en 1986 lors de la première édition du tournoi au POPB (il avait été battu par Boris Becker après un parcours admirable).

Krajinovic prend les devants

Ce samedi contre l’ombre du grand John Isner, tombeur de Juan Martin Del Potro la veille et finaliste du tournoi l’an dernier contre Andy Murray, Filip Krajinovic a joué crânement sa chance, poussant son rival à la faute en le faisant cavaler et en l’usant finalement.

Au premier set, après avoir sauvé trois balles de break, il a même mieux servi que son rival, en dedans, pour breaker et garder son avantage (6-4). Dans le second acte, celui qui n’avait gagné qu’un match en 2017 avant ce tournoi a poursuivi son travail de sape contre un adversaire commettant beaucoup de fautes. Deux semaines après avoir disputé son premier match sur le circuit principal (à Moscou), le roi des Challengers (47 succès pour seulement 5 échecs cette saison) a tenu la dragée haute à un Isner certes amoindri mais beaucoup plus expérimenté.

Isner recolle

L’Américain, pas au top, a eu le mérite de faire le dos rond, de résister et de tenter de renverser la vapeur. Il a effectué la course en tête dans le second acte, mais Krajinovic a recollé à chaque fois (1-1, 3-3, 5-5). Heureusement pour Isner, dans les moments clefs, il lui reste cet atout incomparable qu’est le service. Dans le jeu décisif, le grand escogriffe d’outre-Atlantique a lâché trois aces et deux services gagnants qui ont validé son double break d’avance grâce à une faute en coup droit de son rival et un retour puissant et précis parfait (7-2 après 1h30). Le Roi du tie-break avait encore fait parler la poudre (42 gagnés, 25 perdus cette saison, à ce moment du match).

Au début du troisième set, Krajinovic semblait tanguer un peu, sauvant son service de justesse. Le mano a mano se poursuivait (2-2, 3-3). A 4-4, John Isner manquait une quatrième balle de break sur l’engagement de son adversaire. Krajinovic venait d’échapper au pire. Isner se faisait masser la cuisse droite au changement de côté.

Krajinovic maître de ses nerfs

Les deux hommes allaient jouer leur place en finale sur un nouveau tie-break. Isner semblait avoir fait le plus dur après un mini-break d’emblée (3-0 puis 4-2) mais il caviardait une volée haute et se prenait un retour dans les pieds à 5-5.

Sur la balle de match, le surprenant Krajinovic -pas intimidé pour deux sous- effectuait un enchaînement parfait service puissant, coup droit imparable, pour conclure les débats après 2h28 et tomber à la renverse de bonheur. Il venait de réaliser l’exploit de sa vie contre un John Isner désemparé malgré 32 aces (mais 54 fautes directes). Une bien belle histoire.

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