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Gilles Simon, tellement énervant

Si Gilles Simon (N.15), qui affronte David Ferrer (N.3) ce jeudi au BNP Paribas Masters, s’est souvent avéré "chiant" à jouer pour nombre de ses adversaires qui n’aiment pas tomber dans sa filière de jeu, le Français peut aussi exaspérer les spectateurs par sa propension à faire durer le (dé)plaisir. Au contraire d’un Gasquet, d’un Tsonga, d’un Monfils ou même d’un Chardy, son jeu ne suscite aucun enthousiasme débordant.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Simon rime souvent avec long. Malgré une personnalité atypique et une régularité au plus haut niveau qui lui vaut d’être classé dans le top 20 depuis 2007 (et dans les trois meilleurs joueurs tricolores chaque saison), le natif de Nice manque de charisme pour déchainer les passions.

Des qualités peu emballantes

Là où Gasquet émerveille par ses revers fulgurants et Tsonga par son punch extraordinaire, Simon laisse la plupart des gens indifférents. Même classé aux alentours de la 100e place mondiale –il y a quelques mois, Gaël Monfils attirait davantage les médias et les fans de la petite balle jaune.

Pourtant, Gilles Simon ne manque pas de qualités. Il sert correctement, retourne bien, dispose d’un solide jeu de fond de court, et il se débrouille assez bien au filet pour venir conclure des échanges rondement menés. Il est capable de rendre chèvre un adversaire et il a déjà battu (au moins) une fois tous les cadors du circuit et tous ses rivaux français.

Un seul quart en Grand Chelem

Dans un bon jour, il est extrêmement dur à jouer car il ne donne alors pas grand-chose. Intelligent, il sait enfoncer les points faibles du camp d’en face et exploiter les opportunités. Il a tout de même reporté 11 tournois sur le circuit (comme Forget et davantage que Tsonga et Gasquet, 10), et il peut se targuer d’avoir soulevé un trophée tous les ans depuis sept saisons.

Maintenant, le constat est sans appel. Simon ne possède pas de coup fort, n’a pas un énorme mental, et il pioche régulièrement dans les rendez-vous majeurs (Grands Chelems et Coupe Davis). Depuis son premier Roland-Garros en 2005, il n’a atteint qu’une seule fois les quarts de finale dans un Majeur (Australie 2009, contre Nadal) et cinq fois les huitièmes. En 62 tentatives en Masters 1000, il ne compte guère que trois demi-finales et une finale qui remonte à Madrid indoor 2008. Maigre bilan par rapport à ceux de sa classe.

2010, occasion manquée

En fait, ce qui distingue vraiment Gilles Simon des trois autres Mousquetaires du tennis français, c’est son manque d’impact. Honnêtement, qui se lèverait la nuit pour voir jouer Simon en 8e de finale à Melbourne ou New York ? Pas grand monde en vérité, et c’est bien tout le drame de ce joueur avide de gloire et probablement pas reconnu à son juste talent. En finale de la Coupe Davis 2010, Gilles Simon aurait pu devenir un héros en gagnant le cinquième match contre Viktor Troicki. Malheureusement pour lui, le capitaine Guy Forget lui avait préféré Michael Llodra malgré son bilan désastreux face au Serbe. Une occasion en or –ratée- qui ne s’est jamais représentée…

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