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Roland-Garros : Rafael Nadal s'offre un 12e sacre après une nouvelle victoire sur Dominic Thiem en finale

Il reste le maître incontesté. Rafael Nadal a remporté ce dimanche son douzième titre à Roland-Garros, en dominant comme l’année passée l’Autrichien Dominic Thiem en finale. Bousculé durant la première moitié de la rencontre, l’Espagnol a pris l'ascendant physique sur l'Autrichien pour s'imposer finalement (6-3, 5-7, 6-1, 6-1) en 3h01 de jeu. Il s’offre à 33 ans son 18e titre du Grand Chelem en carrière, et revient à deux unités du record de Roger Federer (20).
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
  (MARTIN BUREAU / AFP)

Incroyable, historique, légendaire. Les qualificatifs nous manquent pour définir l’exploit réalisé par Rafael Nadal ce dimanche, pour sa douzième finale disputée à Roland-Garros. Intraitable face à un Dominic Thiem au niveau de jeu pourtant exceptionnel, le taureau de Manacor a démontré qu’il n’était pas encore prêt à rendre les clés de son jardin. Jamais battu en finale Porte d’Auteuil, il a perpétué la tradition en s’imposant logiquement en quatre sets et 3h de jeu. Son troisième titre consécutif sur la terre battue parisienne, après 2017 et 2018. 

On s’attendait à un duel de cogneurs et on a été servis. Bien décidés à offrir un spectacle d’anthologie aux 15 000 spectateurs du nouveau court Philippe Chatrier, Rafael Nadal et Dominic Thiem ont démarré cette finale sur un rythme effréné, presque indécent. Visiblement peu émoussé par son combat de plus de 4 heures - disputé sur deux jours - face à Novak Djokovic en demi-finale, l’Autrichien a offert à son adversaire une opposition digne de ce nom. Comme à son habitude, le 4e joueur mondial a mis toute son énergie dans ses coups, répondant à la défense de Nadal par des "parpaings" aussi précis que dévastateurs. 

Une qualité de jeu exceptionnelle et des échanges interminables, les deux meilleurs défenseurs du circuit ont fait honneur à leur réputation dans un début de match à couper le souffle. Deux points de titans ont permis à Dominic Thiem de faire le break pour mener 3-2, ce à quoi le Majorquin a répondu aussitôt en débreakant. Au vu de la qualité de jeu proposée dans ce premier set, nul doute que les deux meilleurs joueurs de terre battue étaient bien présents en finale ce dimanche. C’est bien simple, après 40 minutes de jeu, Autrichien et Espagnol étaient toujours à égalité à 3-3. On pensait alors se diriger vers un match marathon, bien plus long que la précédente finale entre les deux hommes Porte d'Auteuil (2h40). 

Un premier set d'anthologie ?

Tombeur de Rafael Nadal à quatre reprises sur leurs douze confrontations, Thiem a choisi d'appliquer la même recette que celle qui lui avait permis de faire tomber l'ogre de la terre battue, il y a quelques semaines, à Barcelone (6-4, 6-4). Très agressif sur son revers et monstrueux en coup droit, le 4e joueur mondial a commis peu de fautes dans la première manche (9). Sa mobilité et sa défense, impériale, n'ont toutefois pas suffi face à la machine de guerre espagnole. Mis en danger, parfois acculé, Rafael Nadal a tout ramené, absolument tout, au point de dégoûter son adversaire au moment de faire le break à 5-3. Moins bien physiquement, Thiem a concédé la première manche malgré un niveau de jeu ahurissant. Comment pouvait-il faire plus ? L'équation semblait alors impossible à résoudre. 

Pourtant l'Autrichien a trouvé la solution dans le deuxième set. Si l'on se demandait alors comment les deux joueurs pouvaient bien tenir sur ce rythme toute la partie, Nadal et Thiem ont répondu en baissant clairement en intensité. Pas de quoi déstabiliser le natif de Wiener Neustadt, qui a compensé sa petite défaillance physique grâce à une première balle bougrement efficace (80% de réussite). En face, Nadal répondait par la même, enchaînant les jeux blancs. C'est pourtant le Majorquin, vainqueur à Rome cette saison, qui a craqué le premier dans ce set. Moins précis (12 fautes directes), l'Espagnol a enchaîné trois grosses fautes sur son service à 6-5, offrant sur un plateau deux balles de deuxième manche à son adversaire. Il n'en fallait pas plus pour que le bourreau de Gaël Monfils et Karen Khachanov lors de cette édition breake pour la première fois et revienne à hauteur (7-5). Nadal n'avait plus perdu un set en finale de Roland-Garros depuis 2014, et son duel face à Novak Djokovic. 

Thiem a fini par rendre les armes 

C'est à ce moment précis que le 4e joueur mondial a payé ses heures passées sur les courts ces trois derniers jours, alors que dans le même temps son adversaire enchaînait les victoires en trois sets. Après avoir joué jeudi, vendredi et samedi, Dominic Thiem a logiquement fini par le sentir dans ses jambes. Breaké d'entrée dans le troisième set, l'Autrichien a vu sa machine s'enrayer. Les coups ne partaient plus, la mobilité n'était plus là et les fautes se multipliaient, quand tout semblait réussir à Rafael Nadal. Intenable sur son service et en réussite au filet (10 points gagnés sur 13) le lauréat de 17 tournois du Grand Chelem a alors pris un ascendant psychologique sur son adversaire qui allait s'avérer décisif. 

Mené 4-0, le vainqueur du Masters 1000 d'Indian Wells cette saison s'est offert un mini sursis sur son service avant de voir l'Espagnol s'envoler définitivement, et s'adjuger la troisième manche (6-1). Expéditive. Il aurait alors fallu un véritable exploit de la part du finaliste de l'édition 2018 pour revenir dans ce match. Prouesse qu'il ne parviendra pas à réaliser. 

Bis repetita dans le quatrième set. Apparu moins fringant et surtout usé physiquement, Dominic Thiem a donc fini par rendre les armes. Malgré quelques sursauts d'orgueil sur des jolis coups bien pensés - notamment sur son coup droit - l'Autrichien de 25 ans n'a rien pu faire face à la défense, héroïque, de son adversaire, plus âgé de huit années. 33 ans ? Oui, c'est bien l'âge de Nadal, et on peine à le croire tant la monstruosité physique du majorquin lui a une nouvelle fois permis de faire la différence en finale. 

Porté par le public du central partagé en début de rencontre avant d'être quasi-totalement rallié à sa cause, le maître de l'ocre, le génie de la terre battue a enchaîné les breaks, et s'est offert l'opportunité de servir pour un 12e sacre dans son jardin, Porte d'Auteuil. Chance qu'il n'a évidemment pas manquée. Comment l'aurait-il pu ? L'Espagnol a conclu ce match en 3h01 de jeu et est donc entré dans l'histoire, encore un peu plus. Avant lui, seule Martina Navratilova était parvenue à remporter 12 fois un même tournoi, à Chicago. Nadal l'a fait en Grand Chelem, imaginez. Son 120e match sur l'ocre parisien aura eu la même finalité que 118 autres. Une victoire, une de plus, encore, et jusqu'à quand ? 

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