Tsonga, leader incontesté du team France
Qu’il soit le premier en piste ou bien amené à remettre les siens sur les rails en cas de contre-performance tricolore dans le match d’ouverture, Jo-Wilfried Tsonga est LE taulier de la bande. Arnaud Clément, comme l’ancien capitaine Guy Forget, n’hésite pas à s’appuyer sur le numéro 1 français (11e à l’ATP cette semaine).
Leader depuis 2008
Tsonga est devenu le leader de l’équipe de France après son formidable parcours à Melbourne en 2008 (finale perdue contre Novak Djokovic). Plus régulier que Gaël Monfils, plus expansif que Richard Gasquet, Tsonga a pris le leadership du groupe à la manière d’un Yannick Noah trente ans plus tôt.
Davantage qu’un Guy Forget, un Cédric Pioline ou un Sébastien Grosjean, numéros 1 français à leur époque, le Sarthois s’acquitte de cette tâche sans sourciller. Mener l’équipe à la victoire en remportant plusieurs matches en trois jours ne lui fait pas peur (il l’avait fait contre les Pays-Bas à Maastricht en 2009).
Bilan costaud
Vainqueur de 16 rencontres en simple et de quatre matches de double (trois avec Michael Llodra, un avec Richard Gasquet), Tsonga n’a perdu que trois fois en Coupe Davis : contre Rafael Nadal à Cordoue en 2011, face à John Isner au Monte Carlo Country Club en 2012, et devant l’Allemand Peter Gojowczyk –alors 119e mondial ( !)- en février dernier à Nancy.
Il compte des victoires face à des joueurs comme Radek Stepanek, Benjamin Becker, Philipp Kohlschreiber, Vasek Pospisil, Juan Monaco ou Lleyton Hewitt, mais n’a jamais battu un top 10 dans l’épreuve. Il partira néanmoins favori contre les joueurs tchèques y compris Tomas Berdych, numéro 6 mondial. Surtout sur la terre ocre de la Porte d’Auteuil sur laquelle le numéro 1 tchèque semble davantage prenable (malgré sa demi-finale en 2010).
Il gagne et fédère
La force de Tsonga, c’est sa capacité à fédérer la troupe, à entraîner tout le monde dans son sillage. Il a rarement déçu dans l’épreuve et, même quand c’est arrivé en début d’année contre Gojowczyk (défaite en cinq manches après avoir laissé filer des balles de match), le Français a su se ressaisir deux jours plus tard en remettant la France à égalité (2-2) à la faveur d’un succès éclatant contre Tobias Kamke, permettant à Gaël Monfils de conclure lors du match décisif.
L’absence de Tsonga il y a quatre ans à Belgrade s’était d’ailleurs avérée fatale aux Bleus, privés aussi de Richard Gasquet. Sans vouloir rabaisser le mérite de Michael Llodra, très souvent bon cette année là, on est en droit de penser que Jo aurait trouvé la clef face aux Serbes, ce qui n’a pas été le cas du Parisien, impuissant lors de l’ultime confrontation devant Victor Troicki.
Le triomphe contre la Suisse ?
Aujourd’hui, à 29 ans, Jo-Wilfried Tsonga ne veut pas laisser passer sa chance et celle d’un groupe de copains qui rêve de pouvoir enfin revendiquer ce surnom de Mousquetaires dont les journalistes les affublent depuis des années. Le quatuor Tsonga, Gasquet, Monfils, Simon n’a atteint qu’une seule fois la finale, ce qui est médiocre par rapport au potentiel affiché. Jo le taulier ne peut évidement pas se satisfaire de ce rendement.
Gagner un Majeur étant devenu un exploit depuis dix ans, Tsonga sait très bien que la Coupe Davis peut constituer un formidable substitut, pour lui comme pour ses potes. Deux ans après la belle médaille d’argent récoltée aux JO de Londres en compagnie de Llodra, le Manceau rêve du Graal : un sacre collectif dont il serait le maillon fort. Avec son leader au top, l’équipe d’Arnaud Clément n’a peur de personne. Ni des Tchèques, ni des Suisses du tandem Federer-Wawrinka, prochains adversaires espérés pour une finale de rêve.
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