La bande à Tsonga face à ses responsabilités
Depuis l'ère Open, la France n'a jamais été aussi gâtée. Quatre joueurs dans le Top 20 (Tsonga, 5e, Simon, 13e, Monfils 14e, Gasquet 17e), cela permet d'avoir de fortes ambitions en Coupe Davis, surtout lorsqu'on possède également un des meilleurs joueurs en double (Michael Llodra, 5e mondial). La défaite en quart de finale contre les Etats-Unis à Monte-Carlo a réduit à néant les ambitions de la troupe, et de son capitaine Guy Forget qui voulait de nouveau soulever le Saladier d'Argent pour sa dernière campagne.
A l'issue de son dernier match sur la chaise, l'ancien N.4 mondial a livré une partie de son testament d'ancien joueur et d'ancien capitaine. "Pour moi un joueur de tennis doit être omnibulé par ses lacunes. Or ce n'est pas le cas de tout le monde", lançait-il en conférence de presse à l'issue du match. Le soir, il est allé plus loin lors d'un entretien avec L'Equipe: "Etre joueur, c'est accepter de faire des choix d'homme. De se regarder dans une glace, de changer son hygiène de vie, d'affronter ses peurs, de changer de coach parce qu'on trouve le sien trop conciliant." Personne n'est nommé, mais à travers ces critiques, le portrait de Richard Gasquet ou celui de Gaël Monfils apparaîssent. Deux joueurs au talent immense, qui n'ont toujours pas accédé à la moindre finale d'un Grand Chelem que les observateurs leur promettaient. Deux joueurs dont les choix d'entraîneur n'ont pas toujours été compris, le prétendu laxisme entourant le Biterrois devenant presque légendaire. Sa blessure à la cheville lors d'un match de football ce week-end, et qui remet en cause sa participation au Masters 1000 de Monte-Carlo, ne vas pas arranger son cas.
Le futur capitaine plébiscité par les joueurs
Désormais sans capitaine, les membres de l'équipe de France sont placés devant leurs responsabilités. La première, c'est de choisir son successeur. "Il faut évidemment que ce soit quelqu'un qui ait la confiance des joueurs", a rappelé Patrice Hagelauer, le Directeur technique national. Même si au bout du compte, c'est la Fédération qui désignera le capitaine. Un nom à sortir pour faire l'unanimité, mettre en place une vie en commun, une logique de sélection... L'objectif étant bien évidemment de retrouver le toit du monde, que la France n'a plus atteint depuis 2001, avec la précédente génération (Grosjean, Escudé, Pioline, Santoro, Clément).
Pour le reste, c'est aux joueurs de faire le travail. Comme le rappelle Guy Forget, "quand on gagne la Coupe, c'est qu'on était au maximum. Tout le monde était en forme au bon moment." Jusque-là, la bande à Tsonga n'est jamais parvenue, faute de blessures ou de méformes, à atteindre cette homogénéité conquérante. Mais dans une saison individuelle, ce n'est pas évident qu'une épreuve collective prenne le pas.
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