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Julien Benneteau aurait pu être le héros

Invité inattendu du double, Julien Benneteau a réalisé un match plein ce samedi. Mais il n'a pas pu éviter la défaite de la France contre la Suisse, qui mène désormais (2-1). Pourtant, il a été à la hauteur de son 5e rang mondial en double. Mais cela s'est révélé insuffisant face au duo Federer-Wawrinka.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Julien Benneteau motive Richard Gasquet lors du double

Gaël Monfils sur ses talons, à l'haranguer, à le motiver, Julien Benneteau est entré dans l'arène du stade Pierre-Mauroy. C'est l'une des images fortes de ce samedi. Avec l'émotion de Jo-Wilfried Tsonga durant la Marseillaise. Pas grand-monde ne l'attendait en double, et peut-être même pas lui. C'est pourtant lui qui a pénétré sur le court aux côtés de Richard Gasquet. Et c'est lui qui a porté à bout de bras la paire française, le Biterrois étant bien loin de son éclat de la demi-finale à Roland-Garros contre les Tchèques.

"Ils le savaient avant de se coucher"

"Je sais que tout le monde s’attendait à ce que Jo soit sur le court, mais j'avais confiance dans la paire Gasquet-Benneteau", rétorquait pourtant Arnaud Clément en conférence de presse. "Jo avait fait match de quatre sets vendredi et on savait que Federer et Wawrinka seraient aujourd’hui sur le court. L'option prise a été de ménager Jo en prévision de demain qui sera une dure journée." Et il ajoutait même: "Ils le savaient hier en se couchant." Julien Benneteau avançait également que sa titularisation avait été anticipée: "J’étais prêt depuis même très longtemps à jouer cette finale. Même quand j’étais au Masters de Londres j’y pensais. Je me suis entraîné pour ça, en retournant plus à droite. Je savais que c’était une grosse possibilité."

L'entrée des équipes sur le court du Stade Pierre-Mauroy

Lors de cette campagne de Coupe Davis, Julien Benneteau avait déjà été convié au double contre l'Allemagne. Il avait répondu présent, aux côtés de Michael Llodra, alors que la France était dos au mur après avoir perdu les deux premiers simples. Pour la finale, Arnaud Clément a encore fait appel à lui, alors que Jo-Wilfried Tsonga était attendu. Fort d'une saison pleine dans cet exercice (avec Edouard Roger-Vasselin), il sortait juste d'une belle semaine au Masters, où ils avaient atteint les demi-finales.

Trop seul

Face à deux des meilleurs joueurs du monde, le 5e mondial en double a tout tenté. Des retours incisifs, des volées agressives, des smashs... Il a même tenté d'aider Richard Gasquet à hausser son niveau de jeu. Vainement. Il est allé chercher maintes fois le public, bien plus chaud que vendredi en ce qui concerne ceux en Bleu. Cela n'a pas suffi. Pas assez performant en retour, pas toujours agressif à la volée, le Biterrois n'est pas parvenu à décrocher ce break malgré les cinq occasions, dans ce 2e set qui aurait pu représenter le tournant du match. "Richard a généralement besoin d'une dynamique pour être bien", analysait Patrice Hagelauer, ancien Directeur technique national. "Et tactiquement, les Suisses ont très bien joué en ne lui jouant pas le revers et en le servant sur le coup droit."

A 4-4 dans le second acte, "Bennet" a dû sauver deux balles de break sur son engagement, en délivrant deux énormes services. A 5-3 pour la Suisse dans le 3e set, il a encore dû sauver deux balles de break, qui étaient deux balles de match. Il était solide, mais un peu seul. Et face à un duo motivé, face à des champions olympiques 2008 en double, c'était bien trop difficile. "Jamais je n'ai joué un double aussi fort", glissait Richard Gasquet après la rencontre. "Ils ont fait un double très solide. On a essayé, on a donné tout ce qu’on avait. On est très déçu de pas avoir trouvé la clé. C’est en grande partie de leur faute. Roger a servi de manière incroyable. Leurs deuxièmes coups ont été très percutants, et sans faute. Stan au filet a été très bon", ajoutait Benneteau.  "On a joué exceptionnellement bien", reconnaissait Roger Federer. "Ils ont très bien joué au même moment", analysait Severin Lüthi, le capitaine suisse.

Benneteau porte les Bleus

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