Et à la fin l'Allemagne perd
Le tennis d'outre-Rhin est entré dans la modernité avec Boris Becker au mitan des années 80. Même si Gottfried von Cramm la star des années 30- demeure le recordman allemand des victoires en Coupe Davis (82 pour 19 défaites), "Boum-Boum" fût le détonateur des ambitions de son pays dans l'épreuve créée par Dwight Davis. Après une première finale sans lendemain en 1970 du temps de Bungert Wilhelm, Becker a su répondre au désir de tout un peuple de revenir sur le devant de la scène tennistique. Vainqueur à Wimbledon à 17 ans la même année, le puissant Boris a réussi à qualifier son pays pour la finale en écartant au passage l'Espagne, les Etats-Unis puis la Tchécoslovaquie. Malgré deux beau succès sur Stefan Edberg et Mats Wilander, Becker perdra le double avec son compère Andreas Maurer et l'Allemagne s'inclinera trois points à deux à Munich.
Trois ans après, les deux formations se retrouvaient au même stade, à Göteborg cette fois. Et les Allemands ne rataient pas l'occasion de prendre une revanche éclatante. Après avoir sauvé une balle de match contre Wilander lors du premier match, Carl-Uwe Steeb s'imposait en cinq manches. Dans la foulée, Becker matait Edberg. Le samedi, il offrait avec son compère Eric Jelen- le point décisif du premier sacre germain dans la compétition. Trois points à rien contre la meilleure équipe du monde chez elle, il fallait le faire !
Becker et Stich, les leaders
L'année suivante, toujours portée par son leader charismatique, la sélection allemande recevait la Suède pour la "belle". A Stuttgart, devant un public survolté qui avait déjà assisté cinq mois plus tôt à la mise à mort des Etats-Unis en demi-finale (avec notamment une victoire en cinq sets de Becker sur Andre Agassi), l'auteur du doublé Wimbledon-US Open prenait une part considérable dans le triomphe des siens (succès contre Edberg et Wilander plus le point du double avec Jelen). Rejoignant Franz Beckenbauer, Boris Becker rentrait au Panthéon du sport allemand grâce à cette performance éblouissante.
Malheureusement pour eux, les Allemands ne virent plus beaucoup Boris Becker défendre le drapeau dans les campagnes suivantes. Harassé par ces joutes qui pompent pas mal d'énergie, souvent blessé ou diminué, et désireux de se consacrer avant tout à sa carrière en simple afin de décrocher la première place mondiale), le Bavarois mettait la Coupe Davis entre parenthèses. Ce recul coïncida avec la montée en puissance d'un autre joueur de haut calibre, Michael Stich. Reprenant le flambeau, le lauréat de Wimbledon 1991 s'affirmait comme le patron d'une équipe qui voyait arriver de nouvelles têtes comme Marc-Kevin Goellner tout en misant encore sur la vieille garde (Patrick Kuhnen notamment).
En 1993, l'Allemagne de Stich effectuait un remarquable parcours pour sortir la Russie, la République tchèque et la Suède. La finale se déroulait à Düsseldorf contre l'Australie. Et Stich, vainqueur des deux simples dont le quatrième, décisif, redonnait des couleurs au tennis allemand. Cela fait déjà 18 ans et rien ne laisse présager que l'équipe alignée cette année (Philipp Kohlschreiber, Philipp Petzschner, Florian Mayer, Christopher Kas) puisse conquérir un quatrième saladier d'argent. Même en cas de succès contre la France, l'Allemagne devrait encore se surpasser face à l'Espagne ou aux Etats-Unis en demi-finale, sans parler de l'Argentine ou de la Serbie en finale. Tant qu'un Top 10 n'émerge pas, difficile d'envisager retrouver le sommet
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