Coupe Davis : Borna Coric, l'ombre qui fait peur
"C'était très dur pour moi, surtout mentalement. Mais avec le public à domicile, et toute l'histoire que l'on a avec ce trophée, j'ai réussi à surmonter tout cela", savoure Borna Coric après sa victoire pour le match décisif face aux Etats-Unis en demi-finale de Coupe Davis. A ce moment, c'est bien lui le héros : après la défaite surprise du leader croate Marin Cilic le dimanche, il doit jouer un match décisif sous tension contre le foudroyant Frances Tiafoe. Mené deux sets à un dans une rencontre folle, le désormais numéro 12 mondial a les épaules assez larges pour renverser le cours du jeu et qualifier son pays après une bataille de plus de quatre heures.
La Coupe Davis dans le sang
Derrière cette performance mentale se cache un passé précoce en Coupe Davis. Présenté comme un espoir depuis son plus jeune âge - il remporte l'US Open juniors en 2013, à seulement 16 ans - Borna Coric commence son aventure croate face à Andy Murray, une nouvelle fois à 16 ans. Le jeune homme n'est pas assez armé pour faire jeu égal, mais il acquiert une expérience précieuse : "C'était énorme pour moi, s'est-il souvenu lundi à Lille, là où se jouera la finale de la Coupe Davis face aux Français. Le capitaine m'avait fait jouer, j'étais hyper content. Ça m'a donné beaucoup de confiance pour les rencontres suivantes et ça a été super important, j'ai beaucoup appris de ce match."
Depuis, il a su signer des succès décisifs : cinq de ses neuf victoires en simple ont offert le point de la qualification à la Croatie. Son entraîneur, l'Italien Riccardo Piatti, confirme son amour pour l'épreuve : "La Coupe Davis, il en parle en permanence. Pour lui, comme pour tout le peuple croate, ce genre d'événement sportif par équipes est extrêmement important, surtout contre une grande nation de sport comme la France", assure-t-il.
2018 millésimé
Le prodige a désormais passé le cap de la confirmation, même si la route vers le sommet s'avère encore longue. Le natif de Zagreb réalise la saison la plus aboutie de sa carrière. Deux des moments forts de son année en témoignent : un titre à Halle et une finale à Shanghai en Masters 1000, en surclassant à chaque fois Roger Federer. En 2018, il retrouve sa capacité à faire tomber des grands noms en battant à cinq reprises un membre du Top 10. Une habitude qu'il avait prise très tôt. A 17 ans, il livrait deux rencontres de haute volée en dominant Rafael Nadal puis Andy Murray. Un rendez-vous était alors pris avec l'élite du tennis mondial, il devait être fixé pour 2018.
Son tableau de chasse frôle la perfection : Nadal, Federer, Murray - tous par deux fois - et bon nombre d'autres joueurs régulièrement classés en haut de l'ATP. Seul Novak Djokovic résiste au jeu rigoureusement complet du numéro 2 croate. "J'ai toujours adoré les matches à gros enjeu, et si j'avais à choisir, je ne jouerais que ceux-là", admet celui qui flirte avec le Top 10.
Le caractère du jeune homme est résumé en une phrase, tatouée sur son biceps droit: "Il n'y a rien de pire dans la vie que d'être ordinaire". Donner à la Croatie sa première Coupe Davis depuis 2005 l'éloignerait de l'ordinaire. Tsonga, Pouille et les autres sont prévenus.
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