Roland pour Nadal ? Le 18e pour Federer ? La Coupe Davis pour la France ? Les enjeux de 2017
Djokovic reprendra-t-il le leadership mondial à Murray ?
Dépossédé de son sceptre mondial dans l’ultime ligne droite de la saison 2016, Novak Djokovic a raté l’occasion de rejoindre Jimmy Connors et Roger Federer (cinq fois chacun N.1 mondial en fin d’année) et de se rapprocher du recordman Pete Sampras qui a achevé six fois la saison sur le trône. Le Serbe tentera de retrouver sa couronne en 2017 mais il devra d’abord penser à défendre les nombreux points accumulés lors des six premiers mois de 2016 : lauréat à Melbourne, Indian Wells, Miami, Madrid et Roland-Garros, Djokovic va jouer gros d’ici l’été.
S’il s’en sortait bien, le Belgradois pourrait doubler Andy Murray lors de la deuxième partie de saison, l’Ecossais ayant engrangé à partir de l’été avec notamment des succès à Wimbledon, Shanghai, Paris-Bercy et au Masters. La lutte promet d’être intense entre le Slave et le Britannique, à l’aise sur toutes les surfaces. Les deux meilleurs défenseurs du monde, combattants hors pair, ne régalent peut-être pas les fans comme pouvaient le faire Federer et Nadal. Mais ils sont incontestablement les deux plus forts depuis plus d’un an. Et on voit mal qui pourrait les empêcher de prolonger cette nouvelle domination bicéphale sur la petite balle jaune.
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Nadal gagnera-t-il un 10e Roland-Garros ?
Certains l’annonçaient fini, usé par les terribles batailles menées sur tous les courts du monde et par les blessures à répétition dont il a été victime. Las, Rafael Nadal a retrouvé l’an dernier par intermittence le jeu qui a fait de lui le meilleur joueur de tous les temps sur terre battue. Vainqueur à Monte-Carlo avec au passage de beaux succès sur Thiem, Wawrinka, Murray puis Monfils, l’Espagnol avait semblé recouvrer une grande partie de ses moyens même si ses défaites suivantes (quart à Rome contre Djokovic puis demie face à Murray à Madrid) montraient ses limites.
Ses deux premiers matches expédiés à Roland-Garros laissaient entrevoir de réelles possibilités de jouer les trouble-fêtes mais le Majorquin devait finalement déclarer forfait pour une blessure au poignet avant son troisième tour. On ne saura jamais s’il aurait pu taquiner un Djokovic qui paraissait injouable mais on signerait bien pour une nouvelle confrontation début juin avec un Nadal en pleine possession de ses moyens. Si le nonuple vainqueur de la Porte d’Auteuil retrouve l’intégralité de ses moyens physiques, il sera très dur à battre. Même pour les cadors du circuit. Nadal est-il encore Nadal ? On sera fixé au printemps.
Federer s’offrira-t-il un 18e Majeur ?
Cela fait désormais plus de quatre ans que Roger Federer n’a plus gagné de Majeur et cela ne lui était arrivé qu’au début de sa carrière, entre ses débuts professionnels et son premier sacre à Wimbledon. C'est-à-dire avant que Federer ne devienne Federer, cet artiste de la balle à la popularité inégalable. Dire du Bâlois qu’il est en déclin est une hérésie si l’on se fie à ses résultats lors des quatre derniers Majeurs qu’il a disputés (finales à Wimbledon et à l’US Open en 2015, demies à Melbourne et à Londres en 2016). Mais si Federer continue de rivaliser avec les meilleurs et parvient encore à enflammer tout un stade (Ah, ce quart de finale victorieux contre Cilic sur le Centre Court !), le Suisse sait qu’il doit se ménager pour arriver frais sur les grands rendez-vous.
Forfait à Roland-Garros après 65 participations consécutives en Grand Chelem, puis absent du circuit de mi-juillet à novembre, le meilleur joueur de tous les temps aborde 2017 avec un féroce appétit. Ses meilleures chances de réussir une 18e levée ? Sans aucun doute dans son jardin de Wimbledon où il pourrait dépasser Sampras avec un huitième sacre. En espérant ne pas croiser la route de Novak Djokovic contre qui Federer reste sur quatre échecs en Grand Chelem…
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Y aura-t-il un nouveau vainqueur de Grand Chelem ?
Le quatuor Federer, Nadal, Djokovic, Murray vampirise tout depuis plus d’une décennie. Ce Big Four a remporté 42 des 47 derniers Majeurs depuis Roland-Garros 2005, ne laissant que trois joueurs contrecarrer leur tyrannie (Juan Martin Del Potro, Marin Cilic et surtout Stan Wawrinka, sacré trois fois depuis 2014). Pourtant, la mainmise des quatre fantastiques semble moins grande depuis que les deux plus titrés d’entre eux ont ralenti la machine. Federer a 35 ans, Nadal a beaucoup tiré sur la corde et les deux ont subi des blessures tout en constatant la montée en puissance de Djokovic puis de Murray. La génération des Milos Raonic et Kei Nishikori n’est pas passée loin de triompher (une grande finale chacun) tout comme Tomas Berdych, David Ferrer ou Jo-Wilfried Tsonga, il y a déjà 9 ans.
Mais on misera aussi sur les jeunes pousses comme le stakhanoviste Dominic Thiem (numéro 8 ATP à 23 ans, demi-finaliste à Paris en juin), le fantasque Nick Kyrgios (13e à 21 ans, quart de finale à Melbourne en 2015) ou l’Allemand Alexander Zverev (24e à 19 ans), peut-être le plus doué des trois quoique encore un peu tendre pour concrétiser dès cette saison. Pour Lucas Pouille, il s’agira de confirmer ses belles dispositions en Grand Chelem (quarts à Londres et New York). Le Français sera attendu et très peu de gens l’imaginent triompher en 2017. Reste le talentueux Grigor Dimitrov, adolescent prodige annoncé à tort comme le nouveau Federer à ses débuts, mais qui n’a pas réussi à confirmer les espoirs placés en lui malgré son talent. Demi-finaliste à Wimbledon en 2014, l’ex de Maria Sharapova doit enfin commencer à écrire son futur. A 25 ans, il n’est pas trop tard. Stan Wawrinka en est la preuve.
La Coupe Davis sourira-t-elle enfin à l’équipe de France ?
Et si 2017 était l’année de l’équipe de France ? Battus en finale en 2010 à Belgrade –contre des Serbes prenables- puis en 2014 à Lille –face à des Suisses quasi injouables, dominés en demi-finales en 2011 (en Espagne) en 2014 (en Argentine) et en 2016 (en Croatie), éliminés en quarts en 2012 (contre les Etats-Unis) et en 2015 (en Grande-Bretagne), l’équipe de France n’a pas toujours semblé donner le meilleur d’elle-même. Parfois victime d’un joueur on fire (Nadal, Murray, Wawrinka ou Cilic), le quatuor Tsonga, Gasquet, Monfils, Simon, n’a jamais réussi à trouver la symbiose qui conditionne les aventures inoubliables, que ce soit sous la férule de Guy Forget, d’Arnaud Clément ou de Yannick Noah. Le premier exercice du nouveau capitaine avait bien débuté mais les Bleus ont finalement déchanté comme d’habitude dès que la route s’est élevée. Déçu davantage par le comportement de certains en dehors du court que par les prestations tennistiques, cap’tain Yann a finalement décidé de continuer car il n’est pas homme à abdiquer facilement.
Peut-être s’est-il dit que le coup était jouable cette saison avec un premier tour abordable au Japon puis un quart prévu à domicile face à la Grande-Bretagne avant une éventuelle demie contre l’Espagne de Nadal ou la Serbie de Djokovic (si les cadors décident de disputer la compétition). L’avènement de Lucas Pouille a permis de régénérer un groupe qui en avait besoin. La France dispose de nombreuses solutions selon l’état de forme des joueurs et la surface proposée. Mais il faudra se transcender pour aller au bout et ramener le bol à punch dans l’hexagone. Sur le papier, les trois derniers sacres tricolores n’étaient pas prévus : ni en 1991 contre la paire Agassi-Sampras, ni en 1996 chez Enqvist et Edberg, ni en 2001 sur le gazon australien où Hewitt et Rafter faisaient office de favoris. Tous les espoirs sont donc permis.
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