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Richard Gasquet est-il fini ?

Attendu comme le grand champion français de sa génération, Richard Gasquet déçoit ses fans depuis quelques années. Après des débuts prometteurs et une belle progression jusqu’au 7e rang mondial fin 2007, le Français stagne. Brillant par intermittence, moyen le plus souvent, le Biterrois ne bat que très rarement des joueurs du Top 10. Il semble aujourd’hui à la croisée des chemins.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Quand on fait la couverture de Tennis Magazine à 9 ans, l’attente est forcément énorme. Durant ses premières années sur le circuit ATP, Richard Gasquet a su s’illustrer de jolie manière en réussissant quelques performances notables et en enthousiasmant le public avec un jeu élégant. Doté d’un bagage technique très riche et notamment d’un revers qui n’a que peu d’équivalent, Richard en a profité pour grandir tennistiquement. A son rythme, qui n’a rien à voir avec celui de Rafael Nadal, l’illustre adversaire de ses jeunes années. Pendant que l’Espagnol crevait l’écran et faisait de Roland-Garros son royaume, Gasquet poursuivait son apprentissage à coup de perfs et de contretemps. 

Un vrai potentiel

Capable d’évoluer sur toutes les surfaces vu son phénoménal talent, il s’adjugeait le tournoi de Nottingham (sur gazon) pendant que son rival majorquin se forgeait un physique digne des plus grands. Résultat ? Après trois premières saisons pleines où il enchaîne les résultats probants (dont une finale au Masters Series de Monte Carlo en 2005, une demie à Wimbledon en 2007 ou une participation au Masters à la fin de cette même année), le Français ne progresse plus. Et s’il ne régresse pas, les autres en profitent pour le doubler dans la hiérarchie mondiale. Au classement ATP, Gasquet végète autours de la 25e place, loin de son potentiel qui le place plus sûrement dans les 10-15 meilleurs. Il n’a plus dépassé le stade des huitièmes de finale en Grand Chelem. Et s’il a semblé (un peu) relancer sa carrière en 2010 (avec notamment une finale à Gstaad et un titre à Nice), le meilleur espoir masculin de l’année 2005 paraît aujourd’hui bien limité pour accéder à ses rêves les plus fous.

Physiquement et mentalement, Gasquet est en retard. Hormis à Wimbledon où son talent peut le mener loin, il n’a pas la caisse nécessaire aux plus grands exploits. Et comme il s’avère également friable dans les moments clefs d’une rencontre, il gâche de nombreuses occasions qui ne se renouvelleront peut-être pas. On a coutume de dire que les grands joueurs sont ceux qui gagnent les matches qu’ils devraient perdre. Richard Gasquet, lui, perd souvent des matches qu’il devrait gagner. Le constat est triste mais implacable. Si le plus brillant tennisman de sa génération veut enfin surfer durablement sur la vague du succès, il ne doit surtout pas l’occulter. Le gâchis n’est pas certain. S’il parvenait à s’inspirer de ses compères de l’équipe de France et prendre (un peu) à Monfils son physique, à Tsonga son mental et à Simon sa science du jeu, Gasquet serait quasiment imbattable vu sa palette technique. Mais avec des si…

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