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Quatre As pour un Grand Chelem

David Ferrer, Tomas Berdych, Jo-Wilfried Tsonga et Milos Raonic font partie du Top 15 mondial mais ils n'ont jamais remporté de tournoi du Grand Chelem. L'année 2013 sera-t-elle la bonne ?
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Le Canadien Milos Raonic

Au contraire des membres du Big Four et de Juan-Martin Del Potro, lauréat de l'US Open 2009, David Ferrer, Tomas Berdych, Jo-Wilfried Tsonga et Milos Raonic n'ont pas encore réussi à inscrire leur nom au palmarès d'un Majeur. Même si la tâche s'annonce ardue, les quatre hommes semblent capables de s'offrir la consécration dans les deux ans à venir pour peu qu'ils croient en leur étoile et que la chance s'en mêle.

La bande des quatre truste tout

Il n'est en effet pas concevable de voir l'un d'entre eux terrasser trois des quatre premiers mondiaux lors de l'ultime ligne droite d'un Grand Chelem alors qu'ils ont déjà du mal à en battre un de temps en temps, malgré leur grand talent. Or, c'est ce qui leur est a priori proposé vu que le tableau de n'importe quel tournoi place équitablement Djokovic, Federer, Murray et Nadal dans deux parties distinctes, obligeant les challengers à des exploits à répétition.

Ferrer, Berdych, Tsonga et Raonic peuvent néanmoins croire en leurs chances de triompher un jour, à des degrés divers. Leur âge, leurs qualités, leur mental et leur capacité à se transcender dans les moments clefs d'un match constituent autant de différences qui influeront sur leur futur parcours.

Ferrer peut-il faire mieux ?

A tout seigneur, tout honneur. David Ferrer pointe actuellement au 5e rang dans la hiérarchie mondiale. L'Espagnol sort d'une saison exceptionnelle pour un outsider du circuit avec 7 titres  (sur dur, terre, gazon et indoor), une première victoire en Masters 1000 et des performances très solides dans les Majeurs (demi-finales à Roland-Garros et New York, quarts à Melbourne et Wimbledon).

Il possède quelques atouts: une condition physique au dessus de la moyenne, une régularité dans les échanges, un mental d'acier et une abnégation que doivent lui envier nombre de joueurs français. Mais le poids des ans reste le principal handicap d'un Ferrer qui va sur ses 31 ans. Sans compter qu'il n'a pas dans sa panoplie LE coup qui tue. S'il doit gagner un Grand Chelem, ce sera en 2013. Mais on ne pariera pas dessus.

Berdych a des arguments

Tomas Berdych (N.6) a davantage le profil de l'empêcheur de tourner en rond. Le Tchèque semble capable de faire sauter la banque pour peu qu'il rassemble en 15 jours toutes les qualités dont il dispose: gros service, coup droit surpuissant, revers à deux mains précis. Joueur multi-surfaces, le grand escogriffe de Valasske Mezrici (1,96 m pour 91 kg) a mis de côté son tempérament "antipathique" pour se concentrer sur ce qu'il sait le mieux faire, frapper fort et longtemps.

A 27 ans, il arrive à un moment charnière de sa carrière. Il a déjà enlevé 8 titres ATP, atteint les demies à Paris et New York, et la finale de Wimbledon. Pilier de l'équipe tchéque de Coupe Davis, il vient de remporter le Saladier d'argent après maintes tentatives. Seul un mental un poil friable le dessert encore parfois. Toute la différence avec les ténors. Pronostic ? Très dur.

Tsonga mise sur Wimbledon

Comme Berdych, Jo-Wilfried Tsonga (N.8, 27 ans) possède les cartes pour briller dans les grandes occasions. Finaliste de l'Open d'Australie en 2008, demi-finaliste à Wimbledon ces deux dernières saisons, sacré huit fois en simple, le Manceau a pour lui une confiance absolue en ses capacités. Dans un bon jour, "Jo" sait qu'il peut battre n'importe qui grâce à un engagement total, un service détonnant et une belle couverture de filet.

Le hic vient du fait qu'il ne parvient pas souvent à enchainer les perfs face aux mastodontes du circuit. Quand il en bat un, c'est difficile de confirmer derrière. Surtout, son année 2012 est à oublier: il a bouclé la saison en 8e position sans avoir vaincu un seul des joueurs situés devant lui. Il peut toutefois rêver d'un exploit, vraisemblablement uniquement sur le gazon londonien.

Raonic peut rêver

Milos Raonic (N.13) est paradoxalement le mieux placé pour connaître la consécration dans les deux ou trois ans à venir. Le Canadien est jeune (22 ans le 27 décembre) et son potentiel considérable. Même s'il n'a jamais dépassé les huitièmes de finale en Grand Chelem, il compte déjà trois titres à son actif. Disposant d'un "fort beau gabarit" (1,96 m pour 90 kg), le natif de Podgorica a été adoubé par Sampras ou Federer qui voient en lui un futur crack des courts. Il faut dire que servir régulièrement à 230 km/h vous permet de mettre à distance vos rivaux. Sur surfaces rapides, cette force de frappe fait de Raonic un très mauvais client pour celui qui l'affronte.

Doté d'une bonne vitesse de déplacement pour quelqu'un de sa taille, il n'est pas dénué d'un subtil toucher de balle qui peut lui permettre de voyager loin dans les mois qui arrivent. Même s'il a encore trop tendance à se reposer sur sa mise en jeu et à vouloir fracasser très (trop) vite son adversaire, Milos Raonic paraît bien parti pour remporter un Majeur un jour. De préférence sur dur (Australie ou US Open). Si l'on devait mettre un billet, ce serait sur lui.

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