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Nadal, le point d'interrogation

L'année 2013 sera pour Rafael Nadal une saison cruciale. Après un exercice 2012 stoppé en juin pour soigner ses récurrents problèmes aux genoux, le numéro 4 mondial se retrouve à un moment charnière. A 26 ans, l'Espagnol va entamer la seconde partie de sa carrière, toujours gonflé d'ambitions mais peut-être moins serein face à ses pépins physiques et surtout à la montée en puissance du duo Djokovic-Murray.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Nadal est-il fini ? La question peut sembler indélicate mais elle taraude tous les observateurs avisés du tennis. Le septuple vainqueur de Roland-Garros va savoir dans les prochains mois s'il peut retrouver son meilleur niveau et battre de nouveau ses plus grands rivaux pour le trône, Novak Djokovic, Roger Federer et Andy Murray. 

Aucun match depuis Wimbledon

Le Majorquin vient de reprendre l'entraînement sur les courts après quasiment cinq mois d'absence pour cause de genou douloureux. Déjà fortement diminué lors de sa défaite en cinq sets contre le Tchèque Rosol au 2e tour de Wimbledon, Rafael Nadal a dû déclarer forfait pour les Jeux Olympiques (dont il était le tenant du titre), l'US Open, le Masters et tous les Masters 1000 de fin de saison.

Malgré cela, l'homme aux 11 sacres en Grand Chelem a terminé la saison au 4e rang mondial. Un exploit dû à une première partie 2012 époustouflante avec deux finales majeures (défaite en cinq manches contre Djokovic à Melbourne puis revanche à Paris en quatre sets) et deux titres importants sur la terre ocre (Monte Carlo et Rome), sans oublier deux demies à Indian Wells et Miami. 

Du repos pour revenir plus fort

Parti pour retrouver une place de numéro 1 mondial que Djokovic lui avait prise en 2011, le gaucher de Manacor a donc calé sans pouvoir redémarrer. Préférant prendre du repos et du recul plutôt que de tenter à tous prix de prendre part aux grands évènements de l'automne (Masters et finale de la Coupe Davis), Nadal a probablement fait le bon choix. Reste à savoir si le plus grand guerrier de l'ère Open (avec Jimmy Connors, pour le côté rageur) parviendra à recouvrer son intensité, base de son tennis et condition sine qua non pour un retour gagnant.

La force physique de l'Ibère, qui avait fait plier tant de fois Roger Federer dans les grandes finales, pourrait constituer son tendon d'Achille dans les trois ou quatre ans qu'il reste à Nadal. 

La problématique Djokovic

L'Espagnol a toujours répété qu'il ne se voyait pas jouer au-delà de 30 ans. Habitué à gagner sur tous les courts du monde depuis huit saisons, "l'Apache" ne doit plus composer avec le seul Federer mais également avec un duo de gloutons aux dents qui rayent le parquet. S'il a souvent su prendre de vitesse Andy Murray ces dernières saisons, rien ne dit que cela continuera. Quant à Novak Djokovic, il mène 7 victoires à 3 lors de ses dix derniers matches face à Nadal. 

Le roi de la terre battue risque d'avoir du mal à reprendre son sceptre. Hormis sur sa surface de prédilection, il ne semble pas avoir la faveur des pronostics face aux autres prétendants du circuit et même contre les outsiders (Ferrer, Del Potro, Berydch). Mais avec Rafael Nadal, il ne faut jurer de rien. Certains parlaient déjà de déclin en 2009 lorsqu'il avait laissé Federer lui repasser devant à la faveur d'un doublé Roland-Garros – Wimbledon qui devait autant au talent du Suisse qu'à la blessure de l'homme au bras d'or.

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