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Mahut, Chardy, Mannarino : de qui viendra la surprise bleue ?

Sur les cinq dernières éditions de Wimbledon, quatre Français non têtes de série ont rallié les huitièmes de finale du Grand Chelem londonien. A titre de comparaison, un seul a réussi pareille performance sur l’un des trois autres tournois majeurs depuis 2010 (Stéphane Robert lors de l’Open d’Australie 2014). Une spécialité tricolore dans la capitale britannique qui pourrait bien perdurer cette saison.
Article rédigé par Geoffrey Steines
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Paul-Henri Mathieu en 2010, Adrian Mannarino et Kenny de Schepper en 2013, Jérémy Chardy en 2014 : les quatre hommes ont en commun d’avoir atteint les huitièmes de finale de Wimbledon sans figurer parmi les 32 têtes de série au coup d’envoi du tournoi. Parce que les Français ont pris la bonne habitude de briller sur le gazon d’outre-Manche, l’édition 2015 pourrait confirmer leur capacité à se frayer un chemin dans le tableau. Même si pour certains, il sera très encombré. Cela ne rendrait l’exploit que plus beau.

Mahut-Chardy, il n’en restera qu’un

Le premier adore évoluer sur gazon et sort d’une préparation où il s’est imposé à Rosmalen, le troisième titre de sa carrière sur la surface. Le second reste sur un huitième de finale à Roland-Garros et un autre à Wimbledon la saison passée. Le hic, c’est que les deux hommes seront confrontés au deuxième tour, si tant est qu’ils y soient. Si Nicolas Mahut devrait pouvoir s’y hisser aux dépens du Serbe Filip Krajinovic, 121e mondial, la mission sera bien plus compliquée pour Jérémy Chardy.

Le Palois, qui a perdu son seul match disputé sur gazon cette année (défaite en trois sets face à Thanasi Kokkinakis au Queen’s), devra se coltiner Tomas Berdych pour son entrée en lice. En trois confrontations, Chardy n’a jamais dominé le Tchèque. Mais ce sera leur premier affrontement en Grand Chelem, dans un lieu où Berdych souffle le chaud et le froid. Finaliste malheureux en 2010, il a été éliminé au premier tour en 2012 et au troisième tour l’année dernière. De quoi donner de l’espoir à Chardy et croire à un duel franco-français au deuxième tour.

De Schepper et Mannarino connaissent la chanson, mais…

Ils avaient créé la sensation en 2013. Les stars du tennis tricolore étaient tombées les unes après les autres avant le tournoi (forfait de Gaël Monfils) ou pendant (Simon éliminé au premier tour, Tsonga au deuxième, Gasquet au troisième). Pendant ce temps-là, Kenny De Schepper et Adrian Mannarino avaient sauvé l’honneur français. Le premier avait profité du forfait de Marin Cilic au deuxième tour et sorti Juan Monaco dans la foulée, avant de buter sur Fernando Verdasco. Pour le Francilien aussi, l’exploit était passé par un abandon, celui de John Isner dès le troisième jeu au deuxième tour. Il était ensuite tombé face à Lukasz Kubot en cinq manches.

Cette année, De Schepper et Mannarino devront se dépatouiller d’un tableau de haut niveau. Surtout qu’ils ne débarquent pas dans le même état de forme. Sorti des qualifications, le géant bordelais (2,03m) pointe à la 163e place mondiale et a gagné seulement trois matches sur le circuit ATP en 2015, pour six défaites. Son premier sera à sa portée contre l’Australien John-Patrick Smith, qui n’a jamais gagné le moindre match en Grand Chelem. Mais la suite sera beaucoup plus difficile, avec certainement Richard Gasquet au programme. De son côté, Mannarino réalise une saison solide qui l’a propulsé au 34e rang planétaire. Il a disputé les quarts de finale à Rosmalen et poussé Marin Cilic en trois manches au Queen’s. Preuve que le gazon sied toujours si bien à son jeu. Mais attention, après Michael Berrer au premier tour, ce pourrait être Gaël Monfils.

Les autres partent de plus loin

Ancien 24e à l’ATP, Benoît Paire émarge désormais au 67e rang et n’a jamais fait de miracle sur gazon. Aucun huitième de finale à Wimbledon, deux défaites en autant de matches sur la surface cette saison : l’Avignonnais se présentera sans repères à Londres. Le tirage au sort a, en plus, oublié d’être clément, avec Mikhaïl Youzhny dès le premier tour.

Vincent Millot et Pierre-Hugues Herbert se sont extirpé des qualifications pour intégrer le grand tableau. Sur leur élan, ils pourraient faire parler d’eux, d’autant qu’ils ont évité les têtes de série au premier (Vasek Pospisil pour Millot, Hyeon Chung pour Herbert). Pour Lucas Pouille, ce sera quasiment mission impossible d’entrée face à Kevin Anderson, tête de série numéro 14 à Wimbledon et finaliste au Queen’s. Si surprise bleue il doit y avoir, elle viendra certainement d’ailleurs.

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