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Le tennis à l’heure de la mondialisation

Depuis quelques années, les places fortes traditionnelles comme les Etats-Unis, l’Australie ou la Suède, sont confrontées à l’arrivée de pays émergents. Lors de cette 27 édition du Masters 1000 de Paris-Bercy, pas moins de 26 nationalités, dont certaines très exotiques, sont ainsi représentées parmi les 48 joueurs engagés dans le tableau.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Un Roumain, un Chypriote, un Japonais, un Ukrainien, un Ouzbek, un Colombien, un Polonais ou encore un Brésilien ! Le BNP Paribas Masters, qui a débuté ce lundi, vit au rythme accéléré de la mondialisation. Malgré l’absence de Nadal, les Espagnols sont toujours les plus nombreux devant les Français (9 représentants contre 8), mais certains grands pays de tennis se font rares (les USA ne comptent que deux membres, Isner et Querrey) voire totalement absents comme l’Australie (ni Tomic ni Hewitt n’avaient un classement suffisant) ou la Suède (qui pâtit de l’absence prolongée de sa figure de proue, Robin Soderling).

Les "Latinos" percent

Au contraire, la petite balle jaune progresse régulièrement sur de nouveaux territoires. Depuis une bonne décennie, le Chili, le Brésil ou la Colombie se sont ainsi mis au diapason de l’Argentine, véritable tête de pont du tennis sud-américain depuis quarante ans (Vilas, Clerc, Mancini, Coria, Gaudio, Nalbandian, Del Potro). Les Chiliens ont bénéficié des résultats de Marcelo Rios puis de Fernando Gonzalez et –à un degré moindre- de Nicolas Massu. Les Brésiliens peuvent remercier Gustavo Kuerten qui a suscité des vocations comme le prouve la présence de Thomaz Bellucci dans le Top 30 ATP. Et même un pays sans tradition forte comme la Colombie a réussi à faire émerger un joueur solide comme Alejandro Falla, capable de pousser Roger Federer "himself" au 5e set d’un premier tour à Wimbledon en 2010.

Nishikori, star en Asie

Mais l’Amérique latine n’est pas seule dans cette évolution : l’Europe de l’Est (avec le Slovaque Martin Klizan, tombeur de Tsonga à l’US Open, les Ukrainiens Andrei Stakhovsky et Alexandr Dolgopolov, 13e ATP en début d’année), l’Asie centrale (l’Ouzbek Denis Istomin) ou l’Asie orientale (le Japonais Kei Nishikori, 15e mondial à 22 ans) pointent leur nez. Sans compter l’avènement d’un champion chypriote (Marcos Baghdatis, finaliste de l’Open d’Australie et 8e en 2006) ou la présence au POPB d’un Polonais (le qualifié Jerzy Janowicz) et d’un Batave (Igor Sijsling), certes encore très loin du niveau affiché jadis par Wojtek Fibak ou Richard Krajicek.

Hormis l’Espagne, la France et à un degré moindre l’Allemagne, aucun pays majeur ne résiste vraiment à cette arrivée massive de joueurs venus de contrées mineures (Milos Raonic a par exemple replacé le Canada sur la carte du tennis). Seule une région manque à l’appel : l’Afrique. Si l’on met de côté le Sud-Africain Kevin Anderson (28e en mars) ou les talentueux Marocains de la décennie précédente (Hicham Arazi et Younes El-Aynaoui), le continent noir reste le maillon faible sur le plan international. Mais la mondialisation est loin d’être achevée…

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