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Les pongistes tricolores frappent fort à Bercy

Dix ans après une édition parisienne couronnée de succès, le "Mondial Ping" reprend ses aises à Bercy, où se retrouvent jusqu’à lundi les plus grands pongistes de la planète. Si la compétition est plus que jamais dominée par la délégation chinoise, elle voit les Français progressivement ré-émerger, après un blackout d’une décennie. Héritiers de Jean-Philippe Gatien et des fameux "mousquetaires", les espoirs du tennis de table français espèrent relancer une discipline en perte de vitesse dans l’Hexagone.
Article rédigé par franceinfo
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Massés dans un virage, 200 bons supporters français donnent de la voix. Plus éparpillés dans le reste des gradins, les autres supporters déjà rassemblés ce mercredi matin à Bercy naviguent entre les huit tables réparties sur le parterre de l’arène. Hormis les petits groupes de fans asiatiques qui tentent tant bien que mal de se faire entendre, tous les regards sont tournés vers celles où évoluent les joueurs – et joueuses – tricolores, engagés ce mercredi matin dans la phase éliminatoire du double mixte. C’est le lancement définitif de la grande semaine du tennis de table dans la capitale, point d’orgue du « Mondial Ping Tour », une véritable caravane sportive qui a quadrillé la France depuis fin mars pour porter la discipline dans 25 villes hexagonales en touchant près de 50.000 personnes.

Un coup de jeune à 6 millions d'euros

Si Bercy n’est pas comble et que l’atmosphère est encore relativement feutrée, ce n’est sans aucun doute qu’une question de temps. Les organisateurs ont mis le paquet pour faire de l’événement une réussite, au moins autant que lors de l’édition 2003 qui avait vu le taux de remplissage de la salle parisienne monter à plus de 90%. Afin de rééditer cet exploit, six millions d’euros ont été attribués aux Mondiaux pour lui offrir un joli lifting. Fini, l’expression « tennis de table » : l’affiche des Mondiaux use désormais du terme « Ping », plus court, plus marketing, pour « montrer que notre sport bouge et s’adapte », estime l’ex-DTN de la Fédération, Michel Gadal. « Ce Mondial n’est pas une fin en soi, mais doit être le déclencheur d’une nouvelle aventure ».

Pour l’instant, ça marche. Le public est jeune – c’est mercredi, et les élèves des écoles primaires s’en donnent à cœur joie – enthousiaste, de plus en plus nombreux au fur et à mesure que la compétition monte en niveau. 5.000 jeunes ont été d’ailleurs invités par la FFTT dans le cadre de l’opération « Educ’Ping ». Sur toute la semaine, plus de 40.000 billets ont été vendus, et les places des catégories 1 et 2 sont déjà toutes parties pour les finales du weekend. La Fédération espère toutefois qu’à cette jolie fête sportive suivra une hausse significative du nombre de licenciés afin d’ancrer le tennis de table en France, ce qui n’avait pas été le cas il y a dix ans.

Moins convoité que la randonnée pédestre

En effet, si le ping peut se vanter de compter cinq millions de pratiquants en France, le nombre de pongistes inscrits en club, inférieur à 200.000, stagne – recule, même – derrière des disciplines comme la voile, la pétanque ou la randonnée pédestre. Principale cause : depuis l’explosion des « mousquetaires » français il y a 20 ans, avec à leur tête l’unique champion du monde tricolore, Jean-Philippe Gatien en 1993, le tennis de table professionnel n’a pas trouvé de représentant susceptible de dynamiser la petite raquette en France.

Cette semaine, la délégation bleu-blanc-rouge compte donc sur ses 14 joueurs et joueuses engagées, et notamment sur ses plus brillants espoirs (Adrien Mattenet 25 ans, et Simon Gauzy, 18 ans), pour relancer l’enthousiasme des années 1990. Et vu l’engouement provoqué ce matin par la paire tricolore Emmanuel Lebesson – Carole Grundisch, auteur d’un fantastique come-back (victoire 4-3 après avoir été menés 0-3) au centre d’un Bercy entièrement acquis à sa cause, on se dit que l’ambition n’est peut-être pas si démesurée que cela…

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