Tamgho en rythme, Lavillenie non
Teddy Tamgho et Renaud Lavillenie remettaient en jeu leur titre dans la Ligue de diamant. Le premier a bien défendu son statut, contrairement à son compatriote. Grâce à un saut à 17,49 m, soit la meilleure performance mondiale de l'année en plein air, Tamgho a en effet remporté sans encombre le concours du triple saut. Il devance Leevan Sands (17,09 m) et Alexis Copello (17,05 m). "17,40-17,50 m, c'est la base minimum que je me suis fixée et à partir de laquelle je ne peux que progresser. Avec l'accumulation des séances d'entraînement ces dernières semaines, je ne pouvais pas viser 17,90 m", a souligné l'athlète d'origine camerounaise.
En revanche, deux mois après son record de France à Bercy (6,03 m), Renaud Lavillenie n'a pas réussi à franchir la barre de... 5,60 m. Son échec lors de son premier essai à 5,50 m a déjà suffi à montrer que le perchiste n'était pas dans son assiette. Lavillenie échoue loin derrière Malte Mohr, qui s'est offert le record du meeting de Doha (5,81 m). L'air de Doha ne semble pas réussir au double champion d'Europe (plein air/salle), qui avait déjà essuyé dans cette ville un échec cuisant lors des Mondiaux 2010 en salle.
Felix et Dix en forme
L'Américaine Allyson Felix a assuré l'essentiel en remportant le 400 m. Felix a honoré son double titre 2010 de la Ligue de diamant (200/400 m) mais sans descendre sous les 50 secondes (50.33) sur le tour de piste. Elle a néanmoins contenu le retour d'Amantle Montscho, du Bostwana, créditée de 50 sec 41. "C'est un temps honorable. La mise en action a été difficile avec le vent. Maintenant je sais où j'en suis et je vais travailler la vitesse", a expliqué la triple championne du monde (2005/2007/2009) du 200 m. Muriel Hurtis échoue pour sa part au pied du podium (52"30), derrière Montsho (50"41) et Hall (51"74).
L'Américain Walter Dix a profité de l'absence de ses principaux rivaux pour gagner sans coup férir le 200 m, en 20 sec 06/100es. "Dix est rechargé", a assuré le double médaillé de bronze (100/200 m) des JO de Pékin. "Je n'ai pu m'entraîner en janvier et j'ai manqué la saison en salle", a indiqué le vainqueur, qui a lancé le défi au triple champion olympique et du monde, le Jamaïquain Usain Bolt.
Privé des rois de la vitesse mais aussi du Kényan David Rudisha, détenteur du record du monde du 800 m, la réunion de Doha a pourtant valu par l'émergence de nouveaux talents, produits quasiment à jet continu par les hauts-plateaux d'Afrique de l'Est. Ainsi le Kényan Nixon Chepseba et l'Ethiopien Yenew Alamirew, tous deux 20 ans, ont remporté de belle manière les 1500 et 3000 m. Sur la plus longue des distances, trois athlètes sont descendus sous les 7 min 28 sec, une densité rare.
Le Norvégien Andreas Thorkdilsen, qui a tout gagné au javelot, a subi un net coup d'arrêt. Le Tchèque Petr Frydrych, 23 ans, a confirmé son potentiel en lançant l'engin à 85,32 m. Au disque, le duel des frères ennemis a été remporté au dernier essai par l'Estonien Gerd Kanter, le champion olympique sortant, aux dépens du vieux (39 ans) mais toujours glorieux Lituanien Virgilijus Alekna. Et c'est également à son ultime tentative que le Canadien Dylan Armstrong a pris la mesure au poids (21,38 m) de ses voisins américains.
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