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Taberlet: "Morii ? Il sera derrière !"

Yohann Taberlet, 32 ans, incarne l'une des principales chances de médailles françaises en ski alpin, aux Jeux Paralympiques de Sotchi (du 7 au 16 mars). Pour Francetvsport, il revient sur le porte-drapeau de la délégation française Vincent Gauthier-Manuel, sur la médiatisation des Paralympiques, et sur le titre de champion du monde qui lui a échappé d'un centième en 2013.
Article rédigé par franceinfo
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Yohann Taberlet.  (HANNAH JOHNSTON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Yohann, Vincent Gauthier-Manuel (ski alpin) comme porte-drapeau, c’est un choix judicieux ?

Yohann Taberlet : Oui c’est une très bonne décision, Vincent est l’ambassadeur idéal. Ce gars a la tête sur les épaules, et sait être au niveau lorsqu’il le faut. Et puis, il m’énerve car il est parfait partout (il a gagné des titres en slalom, géant, super combiné et par équipe, ndlr) ! Je suis un peu jaloux de ce côté-là (rires). Il saura former une cohésion au sein du groupe.

Çela ne vous aurait pas plu de représenter la délégation française ?

Y.T : Si, bien sûr. Être porte-drapeau, c’est la cerise sur le gâteau. Mais c’est très bien que ce soit Vincent. Je le serai peut-être un jour, qui sait.

Remarquez-vous un regain d'intérêt pour les JO Paralympiques ces dernières années ?  

Y.T : Oui, sans aucun doute. Depuis Londres, les médias ne nous lâchent pas. La presse donne la possibilité au grand public de s'intéresser à nous, et c'est positif pour tout le monde. Les gens commencent enfin à nous percevoir comme de vrais athlètes, et plus seulement comme des sportifs 'différents'. Mais il faut continuer à faire passer le message. En cela, France TV va jouer un rôle clé. 

Parlez-nous de la Russie. Vous n'allez pas concourir dans le pays le plus anti discriminatoire qui soit. Qu'est ce que ça signifie pour un athlète paralympique ? 

Y.T : Évidemment, on y pense. Mais si on y pense trop, on ne se déplace plus et on ne fait plus de compétitions nulle part. Il y a des têtes pensantes pour juger de ces choses-là, donc on leur fait confiance. Mais je suis certain que l’ambiance sera bonne et que les Russes nous accueilleront les bras ouverts. Et puis, si nous pouvons contribuer à faire évoluer les mentalités dans la société russe, on ne s'en privera pas. 

Les performances réalisées lors des compétitions paralympiques n'ont plus rien à voir avec celles d'il y a 10 ou 20 ans. Comment expliquez-vous que le niveau ait à ce point explosé ?

Y.T : L’évolution technologique joue un rôle évident. Aujourd’hui, on branche nos fauteuils sur des ordinateurs pour effectuer les réglages, on a pas mal travaillé sur le carénage et l’aérodynamisme... Bref : les conditions d'entraînement sont nettement meilleures. Un meilleur matériel et un entraînement quotidien soutenu aboutissent naturellement à une professionnalisation de l'athlète paralympique, et à une très forte hausse du niveau des compétitions. 

La délégation française vise au moins deux médailles d'or. Quel est votre objectif personnel ? 

Y.T : Je n'aime pas tellement me prononcer en amont d'une compétition (rires). Mais je pense être en mesure de décrocher l'or, au moins sur la descente. J’ai 32 ans, et ça doit faire 30 ans que je rêve de ça. Mes deux dernières saisons ont prouvé que j'en avais les capacités (il a décroché le bronze en descente et le titre de vice-champion du monde en Super G en Espagne, ndlr)... Il m’a manqué 1 centième l’année dernière pour être champion du monde ! (le titre en Super G revient au Japonais Taiki Morii pour 1 centième de seconde, ndlr).

Justement, vous vous en êtes remis ? 

Y.T : Je ne vais pas vous mentir, ça m'a marqué. Je suis revenu avec des regrets, mais des regrets constructifs dans l'optique de Sotchi. Quant à Taiki Morii, cette fois, il sera derrière. 

Vidéo : La préparation de Yohann Taberlet avant de partir à Sotchi :

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