Procès des supporters de Chelsea : SOS Racisme satisfait des peines prononcées
Quatre supporters britanniques, qui avaient agressé un homme dans le métro parisien en raison de sa couleur de peau, ont été condamnés à des peines de six à douze mois de prison. Dominique Sopo, président de SOS Racisme et partie civile dans cette affaire, s'est dit très satisfait de cette décision sur franceinfo mardi.
Les quatre supporters britanniques de Chelsea qui comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Paris pour un incident raciste survenu dans le métro parisien en 2015 ont été condamnés à des peines de six à douze mois avec sursis. Ils devront aussi verser la somme de 10 000 euros à titre de dédommagement à Souleymane Sylla, qui avait été empêché de monter dans la rame de métro, et avait essuyé des signes et des chants racistes de la part des supporters de Chelsea. Invité mardi 3 janvier sur franceinfo, Dominique Sopo, Président de SOS Racisme partie civile dans cette affaire, a salué à ces condamnations.
franceinfo : Etes-vous satisfait de ces condamnations ?
Dominique Sopo : Le tribunal a rendu des peines exemplaires, qui montrent la gravité des actes commis, à savoir des actes et des propos de nature raciste, même s’ils ont été niés de façon assez maladroite à l’audience par les prévenus. A une époque où on voit toute une série d’intellectuels et de partis politiques qui veulent rendre à nouveau légitime l’expression du racisme dans l’espace public, ces condamnations sont importantes.
Il y a eu des progrès qui ont été faits contre le hooliganisme, il y a moins de violences, et d’incidents racistes dans les stades de foot, tout de même ?
Il y en a moins parce que la justice, les corps administratifs s’en sont beaucoup occupés, à travers notamment des peines d’interdiction de stade qui ont pu éloigner les éléments les plus virulents des enceintes sportives et des groupes de supporters. Mais je regrette que la famille du foot ait été absente de cette audience. Il ne suffit pas de faire preuve d’indignation quand les faits éclatent, pour ensuite ne pas suivre les procédures et ne pas s’interroger sur la régulation du "supportérisme" dans ce milieu.
Ce procès aurait-il pu avoir lieu sans la vidéo qui a montré les prévenus tenir les propos racistes et empêcher Souleymane Sylla de monter dans le métro ?
S’il n’y avait pas eu cette vidéo, on serait tombé dans le "parole contre parole", et les auteurs n’auraient pas été identifiés, ou cela aurait été difficile. Tout cela montre la difficulté de mettre en évidence ces affaires et de les faire juger, car il y en a beaucoup pour lesquelles, on n’arrive pas à faire valoir des preuves aussi tangibles.
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