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Stars du bridge, les Combescure se préparent en famille pour les championnats du monde

Le bridge vrillé au corps, les Combescure père, fille et fils affronteront les meilleurs joueurs de la planète au Mondial du bridge de Lyon du 12 au 26 août.

Article rédigé par Christophe Vincent
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Baptiste, François et Sarah Combescure (de gauche à droite). (ROMAIN LAFABREGUE / AFP)

Le Mondial du bridge de Lyon se déroule du 12 au 26 août 2017. 4 000 compétiteurs de 34 pays vont s'affronter pendant deux semaines à la Cité internationale. Parmi eux : une famille de Villeurbanne, près de Lyon.

Stars du bridge, les Combescure se préparent en famille pour le mondial du bridge à Lyon : le reportage de Christophe Vincent

Dans la famille Combescure, le père et les deux jumeaux jouent, la mère arbitre. Ils ont le bridge dans la peau et ont remporté une dizaine de titres nationaux et internationaux. Tout a commencé avec le père, François Combescure. "Quand j’étais jeune je jouais aux échecs, explique-t-il. Juste à côté, il y avait un club de bridge et en voyant les gens jouer au bridge, j’ai trouvé que l’ambiance était beaucoup plus conviviale, par rapport aux échecs, où elle était plutôt austère. J’ai été passionné tout de suite."

Le virus s’est propagé à toute la famille : la femme de François et les deux enfants, dont Sarah, 20 ans. "Tout le monde joue à un niveau excellent donc je me suis dit qu’il fallait que je commence vraiment m’y mettre pour profiter de pouvoir jouer en famille, confie la jeune fille. Ce qui m’a vraiment poussée à rester dans le bridge, c’est l’environnement."

C’est un monde où tout le monde se connaît, tout le monde part ensemble en vacances, tout le monde joue ensemble.

Sarah Combescure, 20 ans, joueuse de bridge

à franceinfo

Le bridge permet aussi de faire des rencontres et de s’ouvrir au monde, selon Sarah : "À l’international, on rencontre aussi beaucoup de personnes, on apprend à parler anglais. C’est un environnement vraiment sympa pour des jeunes de notre âge qui n’ont pas toujours la possibilité de voyager de par nous-mêmes."

Rigueur et esprit de compétition

Jeu pour les uns, sport cérébral pour le Comité international olympique (CIO), le bridge exige certaines qualités. "Il faut une qualité de concentration puisque à haut niveau, ça se joue à des petits détails donc il faut être rigoureux et pouvoir se concentrer. Il faut aussi avoir l’esprit de compétition et avoir un esprit d’analyse, de logique," détaille Baptiste, le frère jumeau de Sarah.

Baptise est étudiant en master de gestion de patrimoine et sa sœur, en master d’expertise comptable. Pour le père qui est ingénieur, le bridge va être utile à ses enfants car, "indépendamment des facultés de logique et de concentration, le bridge est un jeu de décision avec des paramètres qui ne sont pas toujours très fiables et où il s’agit de se tromper 'le moins souvent possible'", explique François Combescure.

Dans leurs vies professionnelles, [mes enfants] seront peut-être amenés à prendre des décisions. Et le bridge sera alors un bon atout !

François Combescure, joueur de bridge professionnel

à franceinfo

Les trois Combescure s’entraînent séparément, comme des athlètes. Ils se disent prêts pour 14 jours de compétition. "On est parti aux championnats d’Europe il y a trois semaines, on a fini vice-champions d’Europe. Cela a été une bonne préparation, raconte Baptiste. Après, nous nous sommes entraînés régulièrement avec mon partenaire, sans trop de sorties ni d’excès. Si on est champion, là, on pourra fêter la victoire. Mais, d’ici là, on reste carré, en espérant faire le meilleur résultat possible."

Bridge de salon contre bridge de compétition

Il existe deux catégories de bridgeurs. Il y a d'abord les 100 000 licenciés français, qui ont 70 ans en moyenne. "Il y a des clubs qui organisent des tournois l’après-midi : on y trouve pas mal de personnes plus âgées ou retraitées, concède François Combescure. Pour ces personnes, cela permet d’entretenir une forme de lien social et de réfléchir. On a vu que, notamment, pour la maladie d'Alzheimer, c’était une bonne chose."

Dans la seconde catégorie, celle des champions et de la compétition, l'âge moyen est trois fois moins élevé. On est bien loin de la caricature du loisir élitiste pour vieille dames dans une ambiance de salon de thé. "Au bridge de compétition, on commence autour de 10h et nous terminons vers 20h", indique François Combescure.

En championnat du monde, dans les meilleures équipes, on retrouve 80% de professionnels.

François Combescure, joueur de bridge professionnel

à franceinfo

François est devenu professionnel. Ses deux jumeaux, eux, s’interrogent. En tout cas, au mondial de Lyon, ils sont venus pour gagner : "Franchement, j’y crois, assure Sarah. Nos principales concurrentes sont des Chinoises que nous ne connaissons pas. C’est vraiment une opportunité à saisir d’avoir cette médaille."

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